Des pirogues que l’on fait remonter à l’arrière-plage sur des rouleaux. Des femmes et de jeunes filles et garçons, qui à l’aide des râteaux et qui avec des pelles, rassemblent des morceaux de tissus, des sachets plastiques et des pneus. D’autres transportent des rejets dans des brouettes.
L’élan de solidarité est la manifestation d’un désir partagé de franchir un nouveau cap dans la dépollution. La restauration n’est plus une affaire des riverains ou de l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (Onas). Les eaux de la mer sont particulièrement noirâtres, à Walo-Hann, ce quartier situé en bordure de la mer, derrière, la mairie de Hann. La mer reflux les rejets de l’homme sur plage.
Celle-ci est plongée à nouveau dans une ambiance. Au milieu de cette foule, il y a des Français et des Néerlandais et d’autres citoyens des pays membres de l’Union européenne. C’est l’’union sacrée au tour de la restauration. L’action locale peut bien avoir des répercussions globales.
« Cela fait depuis 6 mois que je suis au Sénégal. Je suis venue participer parce qu’avant tout, il s’agit de la protection de l’environnement », avance la française Anais Moreau.
Des pelles mécaniques tournoient sur le site. Elles repoussent les rejets vers le virage jonché çà et là de tas d’immondices. Les bennes se chargeront d’évacuer tous les rejets. L’espace compris entre le trait de côte jusqu’au hangar au tuiles brisées est déblayé.
Une pelle passe et repassage pour tout tasser. Les opérations vont se poursuivre durant deux jours. Les associations de jeunes, de femmes, et des acteurs de la baie étaient tous là. Ils croient qu’il est possible retrouver leur paradis perdu. Les actes posés au cours de ces derniers mois laissent entrevoir le bout du tunnel pour ces quartiers qui seront restructurés.
« C’est un rêve qui est en train de se réaliser. Nous répondront à cette journée du nettoiement en tant patriote mais aussi en tant homme de foi », professe l’imam de Walo-Hann. En plus des jeunes, il y avait des personnes âgées, des notables. Ils sont le témoin d’une baie qui fait courir des Sénégalais, des mariniers, des touristes venus des autres coins du monde. Chacun se donne avec énergie pour enlever ce qu’il peut.
C’est comme ici, tous avaient la responsabilité morale de léguer aux générations actuelles et futures, un écosystème restauré. C’est bien dans l’ordre du possible pour le maire de Hann-Bel Air. « Ces actions de nettoiement fait partie du projet de dépollution de la baie de Hann. Nous avançons doucement mais sûrement.
Il y a une solidarité des maires de Thiaroye, de Mbao et de Hann-Bel Air sur ce projet », a magnifié le maire de Hann-Bel Air, Ababacar Mbengue. La restauration de cette baie aura aujourd’hui une charge plus symbolique pour un pays qui est un géant de l’hydro-diplomatie et qui devrait accueillir le Forum mondial de l’eau en 2021. C’est sous angle que l’Agence française de développement (Afd), démontre l’autre enjeu de la dépollution. « Ce projet est emblématique pour Dakar et pour tout le Sénégal. Nous espérons qu’il va démarrer bientôt afin qu’il puisse être présenté comme résultat, lors du Forum Mondial de l’eau de Dakar », évoque le directeur de l’Agence française de développement (Afd) au Sénégal, Alexandre Poitier.
Un autre cadre de vie pour 500.000 personnes
A Hann comme à Thiaroye, et à Mbao, les riverains et des personnes ont nettoyé le tracé de la baie. L’élan d’appropriation du projet oblige les responsables à ne pas décevoir. L’attente a été longue. « Il y a une forte mobilisation des populations et de tous les quartiers de la commune de Mbao. Il y a des actions régulières dans cette plage. Aujourd’hui, des populations ont compris que la dépollution n’a que des avantages pour elles », a notifié le maire de Mbao comme plus connu sous le nom de Obama. Du reste des étapes clés ont été franchies sur le chemin de la mise en œuvre même. « Nous espérons démarrer bientôt la dépollution de la baie de Hann qui ne se limite pas seulement à la construction des ouvrages de traitement. Des ménages seront raccordés au réseau. Donc, c’est de près de 500.000 personnes qui auront un autre cadre de vie amélioré », a laissé entendre le directeur général de l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (Onas), Lansana Gagny Sakho. Le projet a reçu le concours de l’Afd, de la Commission de l’Union Européenne, de la Coopération néerlandaise. Le financement de la première phase a été bouclé. Il s’élève plus de 32 milliards de francs Cfa. Le processus de sélection des entreprises pour les travaux est en cours.
Hernandez Placido, premier conseiller à la Délégation de l’Union Européenne
« Il faut surtout penser à ne pas polluer à nouveau la baie » Les bailleurs sont plus déterminés à accompagner le projet de dépollution de la baie de Hann. Ils sont tous répondu présents à la journée d’action du samedi 21 septembre. Leur participation à la journée du nettoiement illustre s’il en est besoin la réaffirmation de leur engagement à soutenir la transformation de l’environnement des milliers de personnes qui sont en bordure de l’océan. Déjà, le premier conseiller à la délégation de l’Union européenne, Hernandez Placido se projette dans l’avenir. « Dépolluer, c’est bien. Mais ne pas polluer, c’est mieux. Il ne faudrait pas que les gens viennent encore pour laisser des déchets y compris des plastiques. Il faut surtout penser à ne pas polluer la baie à nouveau », indique Hernandez Placido. En plus des enjeux sociaux, économiques, écologiques, la dépollution induira une baisse des maladies cutanées et des infections respiratoires chez les enfants qui continuent de baigner dans des eaux pollué
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9 Commentaires
Ndoye
En Septembre, 2019 (13:43 PM)Ngor
En Septembre, 2019 (13:52 PM)Niang Amath
En Septembre, 2019 (14:52 PM)Ssarata
En Septembre, 2019 (15:13 PM)celui qui habite les lieux depuis 20 ans a tout dit
c'est une mauvaise volonté de l'état et des populations
rien à faire
les faits sont là et c'est malheureux
Xalasse
En Septembre, 2019 (13:06 PM)Cher Messieurs, nettoyer et enlever les ordures n'est pas "dépolluer" ! Le premier ne demande que des pelles, des brouettes, des poubelles et des bras ! Cela peut être gratuit ! Dépolluer demande: une étude des causes, définir une stratégie et une plan de dépollution qui peuvent dépasser la baie et ses environs immédiats ! Et avec çà, le Sénégal veut s'adapter au changement climatique dont les problématiques sont beaucoup plus complexes que celles d'une petite baie comme celle de HANN ! Cessez de jouer avec l'avenir de notre pays !
Mohamed Seck
En Septembre, 2019 (16:00 PM)Titres Fonciers
En Septembre, 2019 (03:54 AM)Participer à la Discussion