Le réseau des eaux usées de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) est sérieusement agressé à Grand Médine. En effet, dans ce quartier dakarois, précisément la partie située en face de l’unité 25 des Parcelles assainies, des maisons, des commerces, des ateliers de menuiserie et de mécanique, entre autres, sont installés, de part et d’autre, sur le tracé et des regards du réseau. Une situation qui n’est pas sans conséquence car, depuis quelques jours, les eaux usées ont envahi les rues au niveau du point bas de la localité. A l’origine, c’est le réseau qui a été obstrué quelque part.
Alertés, les services techniques de l’Onas se sont mobilisés en déployant de gros moyens sur les lieux. Mais, ils ont mis du temps d’abord pour retrouver le tracé du réseau à cause de ces installations «anarchiques» ça et là. Ensuite, les agents ont fait le tour de chacun de ces commerces et ateliers pour localiser les regards de l’Onas. Ainsi, ils ont découvert un regard dans un atelier de menuiserie métallique, sous des débris de fer et autres matériels. Et c’est à partir de cet ouvrage seulement qu’ils peuvent accéder pour localiser le problème sur le réseau car, les autres sont inaccessibles. Ici, il a fallu négocier «durement» pour ouvrir ce regard puisque, le propriétaire des lieux avait opposé son niet.
Finalement, c’est ce mardi 6 août, que les travaux ont démarré. Et les agents ont pu localiser la partie obstruée du réseau à l’aide du véhicule d’inspection télévisuelle des réseaux d’assainissement de l’Onas.
Un regard dans l’atelier d’un menuisier
Venu effectuer une visite guidée pour constater de visu l’occupation anarchique du réseau sur le site, en compagnie du maire de la Patte-d’Oie, Banda Diop, le chef du département exploitation de Dakar de l’Onas, Abédine Diakhaté, a expliqué le mobile de cette obstruction du réseau. Selon lui, c’est le collecteur principal, qui draine toutes les eaux usées venant des quartiers de Yoff, de la Cité Djily Mbaye, de Grand Médine et une partie des Parcelles assainies, vers la station d’épuration de Cambérène, qui a été bouché par une «grosse pierre». Et il se trouve que l’emprise de ce collecteur est «complétement» occupée par des commerces, des ateliers et autres.
«La cause principale, les populations»
Banda Diop, après avoir remercié la direction de l’Onas pour la «disponibilité et surtout la dextérité avec laquelle elle agisse» sur le réseau d’assainissement, a soutenu que c’est la population qui est «la cause principale» de cette situation. Non sans déplorer le vol des regards par «certaines personnes» ainsi que la construction de maisons ou autres installations sur le réseau.
Face à cette occupation «anarchique», l’édile de Patte-d’Oie a invité les populations de sa commune à libérer les emprises des réseaux de l’Onas. Pour lui, les populations «doivent observer un changement de comportement pour assurer la maintenance» du réseau.
Aussi, le maire a invité les autorités étatiques à «accompagner» la commune pour, dit-il, «régler définitivement ces constructions anarchiques qui se font un peu partout» autour du stade Léopold Sédar Senghor.
Au niveau de ce point bas de Grand Médine, il a fait savoir que, depuis trois, la mairie a «pré-positionné des agents de la brigade d’hygiène qui veillent à longueur de journée pour éviter le déversement des eaux usées et des de déchets solides» dans le réseau.
Pour le cas de Grand Médine, Banda Diop a également saisi l’occasion pour solliciter des travaux afin de raccorder «tout le quartier» au réseau d’eaux usées de l’Onas.
Même décor au niveau des Hlm Grand Médine
Les Hlm Grand Médine sont aussi le théâtre des occupations «anarchiques» du réseau d’assainissement, les eaux usées notamment. Dans cette partie du quartier, située en face de l’unité 19 des Parcelles assainies de Dakar, la situation est alarmante. Les eaux usées refoulent à partir d’un regard et envahissent la chaussée, empêchant ainsi les piétons et automobilistes à circuler normalement. Ici, le problème existe depuis la première pluie que la capitale sénégalaise a enregistrée durant le mois de juillet dernier. Et la cause n’est rien d’autre que l’obstruction du réseau principal de l’Onas.
«Des maisons et une mosquée construites sur le réseau»
Une obstruction qui, selon toujours Abédine Diakhaté, chef du département exploitation de Dakar de l’Onas, a été causé par une personne. En effet, elle a fait l’extension de son titre foncier pour construire une boutique dans sa maison. Ce commerce, qui a empiété le réseau, a été construit sur un regard de l’Onas. Lequel était devenu «inaccessible» pour les services d’entretien de l’Onas. Et pour intervenir, les agents ont cassé le mur de la boutique pour accéder à l’ouvrage et résoudre le problème.
Ce n’est pas seulement cette maison qui est construite sur le réseau de l’Onas dans ce quartier. Tout juste derrière, il y a une mosquée qui a été aussi bâtie sur le collecteur principal de l’Onas. Abédine Diakhaté renseigne qu’il y a beaucoup d’autres maisons qui sont construites sur le réseau d’assainissement aux Hlm Grand Médine. Ce qui constitue, pour lui, un danger public car, la profondeur dudit réseau est estimée à plus de trois mètres. Le jour où il y aura «un affaissement», prévient-il, «les gens auront d’énormes problèmes pour pouvoir faire les interventions nécessaires».
«Plus de 500 déclarations reçues en une semaine par l’Onas»
Ainsi, le chef du département exploitation de lancer un appel aux populations à libérer les emprises du réseau afin de permettre à l’Onas de «faire son travail correctement».
Il a également invité les populations dakaroises à ne pas ouvrir les regards de l’Onas pour drainer des eaux de ruissellement des points bas pendant la pluie. Parce que, signale-t-il, «cela peut créer des problèmes d’obstruction» du réseau des eaux usées. Pour lui, la «majeure partie» des déclarations faites par les populations est due à l’obstruction des réseaux d’assainissement par l’ouverture des regards pendant la pluie.
A l’en croire, au niveau du lot 3 qui concerne les Parcelles assainies, Pikine et Guédiawaye, il y a eu plus de 500 déclarations d’égouts bouchés en une semaine.
Venu représenter le maire des Parcelles assainies, Saliou Niang a déploré avec force le comportement de certaines personnes. Avant d’inviter la population à «respecter» le réseau d’assainissement pour le «bien-être de tous».
6 Commentaires
Non je dirais que la population a un part de responsabilité. Par contre a quoi ça sert d’avoir des services qui sont payés par l’argent du contribuable s’ils ne font rien.
Les services doivent prévoir, anticiper, communiquer et faire des suivi et maintenance.
Si les services (urbanisme et onas) faisaient ces suivi et maintenance, on n’allions pas observer ces cas de figure
Lébou
En Août, 2019 (10:59 AM)Des années et des années que ce rejet des eaux usées durent suitent justement à des travaux pour disent lutter contre les inondations. Je précise qu'avant leur soi-disant travaux, il n'y avait pas ces rejets d'eaux usées mais des inondations suite aux pluies. Après leur travaux, s'en est suivi des rejets quasi systématiquement d'eaux usées tout au long de l'année. Voyez bien l'état d'usure de la route dû hà la stagnation de l'eau, pour vous dire que ce n'est pas un problème ponctuel.
Dave
En Août, 2019 (11:06 AM)Careca
En Août, 2019 (14:53 PM)Participer à la Discussion