"Je l'ai écouté ce matin, il disait qu'il y a des cacophonies dans le milieu des avocats qui sortent souvent dans la presse alors que les dossiers sont en justice ou en voie de l'être. Il a pris comme référence aussi la sortie de El Hadji Diouf, quand il sortait pour faire une vidéo. A mon avis il (le bâtonnier : ndlr) veut éviter que les dossiers se défendent plutôt dans les médias qu'en justice", commente Me Ndiaye.
Il estime toutefois que "Le moment choisi peut être discutable. Mais il (le bâtonnier : ndlr) aurait pu prendre cette décision bien avant que les avocats ne sortent. C'est une cuisine interne entre les avocats et ils pourront réagir par rapport à cela. Mais ça c'est une décision du bâtonnier qui veut encore apporter plus d'ordre, plus de cohésion dans leur démarche et éviter de descendre dans l'arène politique".
Dans le même registre, Assane Dioma Ndiaye de regretter "l'impact de la politique sur les affaires judiciaires. Les avocats souvent sont mêlés dans ces feuilletons politico-juridiques, judiciaires mais il faudrait aussi qu'il y ait beaucoup plus de professionnalisme en leur sein, qu'ils puissent trouver des arguments juridiques pour défendre les dossiers plutôt que de mobiliser l'opinion publique seulement : ça c'est l'affaire des politiques. C'est très difficile, parce qu'on est dans le champ politique. Maintenant c'est au niveau de l'Ordre des avocats de trouver le juste milieu. Il faut qu'ils en discutent".
Au bâtonnier, recommande-t-il d'appeler ses collègues pour trouver une formule qui puisse arranger le corps, qu'ils ne puisent pas léser les parties concernées".
Quid des appréhensions du leader de Pastef ?
"Ousmane Sonko est connu dans le milieu depuis le début comme quelqu'un qui alerte, c'est presque un lanceur d'alerte. De l'autre côté on lui reproche de n'avoir pas répondu quand il s'agit d'aller donner les preuves de ses accusations. Il peut aussi les brandir, les montrer", conseille-t-il.
"De l'autre côté également, ce que je ne comprends pas, c'est l'absence de plainte de la part de Mamour Diallo qui serait diffamé. On ne voit pas encore la plainte. Ce retard aussi est un peu suspect, depuis lors on en parle, depuis quelques mois et il n'y a pas eu de plainte", déplore l'avocat.
"On attend, s'il y a une plainte, comment le procureur va réagir, ajoute-t-il. C'est une affaire dont personne ne sait encore où est-ce que se trouve la vérité. Il vaut mieux que la justice se saisisse pour que la vérité puisse éclater. On sait que l'Ofnac a été déjà saisi, il reste au procureur de s'autosaisir… Que ce dossier soit un dossier que le procureur puisse régler".
Pour rappel, dans un communiqué de presse, l'Ordre des avocats dit avoir constaté, "Ces derniers temps, avec regret des interventions désordonnées et peu reluisantes de quelques uns de ses membres dans les médias, généralement sur des affaires pendantes ou en voie de l'être devant les cours et tribunaux".
Dans le document, Pape Leyti Ndiaye de regretter que "ces interventions médiatiques constituent souvent, voire toujours, des infractions aux dispositions de notre règlement intérieur". Or, "Les avocats, ajoute-t-il, doivent être les premières sentinelles du respect scrupuleux de leurs règles professionnelles".
9 Commentaires
Alou
En Octobre, 2019 (17:32 PM)Alou
En Octobre, 2019 (17:32 PM)Mauvaise Foi
En Octobre, 2019 (17:38 PM)Diop
En Octobre, 2019 (18:28 PM)Diop
En Octobre, 2019 (18:32 PM)L’affaire des chevaux tués au Technopole puis dépecés par des personnes mal intentionnées, a remis sur la table le problème des abattages clandestins à Dakar. Dans la capitale Sénégalaise où sont concentrés les plus grands centres d’abattage, il est relevé récemment la présence d’une viande impropre à la consommation. Cette affaire qui a soulevé un tollé, semble demeurer une goutte d’eau face à la réalité.
‘’Dans la région de Dakar, 70% de la viande crue ou cuite, livrée à la consommation des populations provient des abattages clandestins, du recyclage de cadavres d’animaux, ou de la viande en début de pourrissement à cause d’une mauvaise conservation. C’est ce genre de viande qu’on livre à la population et c’est ce qui explique nos états de santé défaillants’’, a dit Djiby Ba, coordonnateur du Comité d’initiative des bouchers pour la transparence sur la viande et la lutte contre la fraude, la corruption, le vol de bétail et l’abattage clandestin, qui dit avoir saisi le procureur de la République d’une plainte.
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