Le régime syrien a bombardé vendredi le camp palestinien de Yarmouk, dans le sud de Damas, pour la deuxième journée consécutive, tentant de faire plier les jihadistes du groupe État islamique (EI) qui le contrôlent, a affirmé une ONG.
L'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a exprimé vendredi 20 avril sa "profonde inquiétude" pour le sort des milliers de civils vivant dans le camp palestinien de Yarmouk, dans le sud de Damas, et ses alentours alors que, selon une ONG, le régime syrien a intensément bombardé vendredi ce camp pour la deuxième journée consécutive. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), le régime cherche à accroître la pression sur le groupe État islamique (EI) en l'écrasant sous les bombes après l'échec de négociations sur l'évacuation de ses combattants
"Les forces du régime ont intensifié leurs bombardements sur plusieurs quartiers contrôlés par l'EI dans le sud de Damas, notamment celui de Hajar al-Aswad et dans le camp de Yarmouk", où de violents affrontements entre les deux camps ont eu lieu, a indiqué l'OSDH. Sur des images photo et vidéo de l'AFP, on peut voir un épais nuage de fumée s'élever du camp après des frappes aériennes. Sur d'autres, on aperçoit des soldats diriger leur canons d'artillerie vers des sites du camp.
Ces frappes visent les positions "des groupes terroristes" et ont pour objectif de "nettoyer la région de Damas du terrorisme", selon l'agence de presse officielle syrienne Sana.
Les poches de résistance dans le sud de Damas dans le viseur du régime
Après l'annonce la semaine dernière par Damas de la reconquête totale de l'enclave rebelle dans la Ghouta orientale, à l'est de Damas, au terme d'une opération ayant tué 1 700 civils selon l'OSDH, les poches de résistance dans le sud de la capitale sont dans le viseur du régime. Ces zones sont majoritairement contrôlées par l'EI depuis 2015.
Les jihadistes ont répliqué aux bombardements en tirant des missiles sur des quartiers voisins, tuant un civil vendredi, selon l'OSDH. Sana a, de son côté, affirmé que cinq civils avaient été blessés, après avoir rapporté un bilan de quatre morts et 52 blessés parmi les civils jeudi.
La mission de l'UNRWA à Damas a estimé à quelque 6 000 le nombre de réfugiés palestiniens à l'intérieur du camp de Yarmouk et à 6 000 autres dans les zones environnantes, déplorant d'importants déplacements de civils vers le quartier voisin de Yalda.
Soupçons d'attaque chimique : Paris réclame un "accès complet, immédiat et sans entrave"
Des frappes menées par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont visé le 14 avril dernier trois sites servant, selon eux, au programme d'armement chimique du régime de Bachar al-Assad. Pour les Occidentaux, le pouvoir syrien avait, en effet, franchi une "ligne rouge" en menant une attaque chimique présumée le 7 avril dans la ville de Douma, dans la Ghouta orientale, qui avait fait au moins 40 morts.
La France a une nouvelle fois demandé vendredi qu'un "accès complet, immédiat et sans entrave" soit garanti aux experts internationaux chargés d'enquêter à Douma sur une attaque chimique présumée perpétrée dans cette ville proche de Damas.
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