Macky, c'est fini!

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  • Article ajouté le : 23 Samedi, 2019 à 19h02
  • Author: Abdou DIENE

Macky, c'est fini!

Macky SALL va-t-il  tomber ? Quelque part, il est sage de douter même de ses convictions ; et pourtant je suis tenté de répondre, sans hésiter, par l’affirmatif à cette question.

Quelle alchimie ruinera son trône ? Je ne le sais pas avec certitude. Pour avoir vécu et analysé tout le processus tortueux et grisaillant qui mène à l’élection Présidentielle de demain dimanche 24 février 2019, j’avoue tout de même que ça ne passera pas comme une lettre à la poste.  Oui, au vu et au su de tout ce qui se trame c’est difficile de penser que le « politiquement correct », les moyens conventionnels y parviendront. Malgré tout je demeure convaincu que Macky, c’est fini !

Je disais à un ami que choix lui est donné de sortir par la grande porte à défaut d’un trou à rat. Je ne suis pas le seul à penser que Macky SALL a déjà dépassé le point critiqué au-delà duquel il lui est quasi impossible de rebrousser chemin, mais qu’il s’efforce à inscrire son ultime acte dans le registre de l’élégance et de la grandeur, pour nous laisser, au moins, ne ce reste une dernière image positive de sa personne.

Elu avec 65%, il y a juste 7 ans, comment Macky SALL peine aujourd’hui à trouver une place aisée dans le cœur des sénégalais ?

Cette forte usure du pouvoir, en un temps record, est une tendance  même au-delà de nos frontières. Elle s’explique pour le cas de Macky SALL par le paquet de dualités qui décore son  personnage.

Macky a été « candidat-victime ». Il est devenu Président de la République autoritaire.

Macky subissait les assauts du régime d’alors. Aujourd’hui il martyrise ses opposants politiques.

Macky avait énormément de souhaits. Ils sont devenus un fardeau pour lui.

Macky incarnait beaucoup de valeurs. Son régime est l’ère de la promotion des antivaleurs.

Macky affichait un grand courage politique. Il est finalement versé dans le reniement.

C’est ce paquet de dualités qui explique, en partie, son divorce avec le Peuple. Et de ses tares, de ses frasques quotidiens, de ses complots sur le dos du Peuple, de ses forfaitures, de son indifférence face à la souffrance des sénégalais, de ses dédis, de son gaspillage, de l’impunité de ses acolytes, de l’instrumentalisation de la justice, de la politisation de l’administration, de ses excès de pouvoir, des détournements de deniers publics flagrants, de l’immixtion de sa famille dans le gestion de l’Etat, de son arrogance ; quel est le fait qui a fait déborder le vase ?

C’est au choix, je pense ! Chaque sénégalais avec un fait déclencheur de son désamour avec Macky SALL. L’image de ce dernier a fortement subi, aussi, les conséquences de la mauvaise gestion du pays dans un contexte économique qui va de mal en pire avec des données qui évoluent comme suit :

-          Dette publique : 2704,2 milliards en 2011 à près de 7000 milliards en 2018,

-          Part de la dette dans le PIB : 39,87% en 2011 à 48% en 2018,

-          Déficit de la balance commerciale : -1405,4 milliards en 2011 à -2050,1 en 2017,

Ces chiffres sont révélateurs, nous n’attendrons pas pour réaliser leur impact négatif sur notre vécu. Sur le plan social, les signes de pauvreté sont devenus évidents. Plus de 500 000 pauvres sont créés de 2011 à maintenant, concernant l’Indice de Développement Humain le Sénégal  passe de la 154e position en 2102 à la 185e aujourd’hui. L’évolution du taux de chômage (13% en 2015 à 15,7% en 2017) corrobore ces faits.

Macky SALL s’est très tôt rendu compte de son impopularité grandissante. Déjà en 2016 lors du référendum, il a fallu son implication personnelle, la mobilisation de toute l’administration pour sa « campagne », l’achat de soutien d’une certaine vedette à coup de centaines de millions, rien que pour faire passer le « OUI ». Il ne faut pas oublier qu’à l’époque il y avait déjà une tension naissante, des menaces, de la violence, alors qu’il ne s’agissait que d’un référendum. L’intimidation, la corruption, et la manipulation n’ont pas  débuté aujourd’hui. Souvenez-vous, tout de même, de la tentation de confisquer l’antenne de Walf TV.

Malgré ces premiers signaux le régime n’a pas jugé nécessaire de revoir sa copie. Il a opté à demeurer dans la politique politicienne avec un  plan machiavélique d’arriver à ses fins par tout moyen. Ainsi ne comptant plus sur ses valeurs intrinsèques, Macky SALL  a très tôt chercher à faire le vide au tour de lui en liquidant ses adversaires politiques. Son attitude face à ses adversaires, d’aucun la qualifient de fermeté, moi non. C’est une limite, de l’entêtement, un bouclier pour masquer ses faiblesses. « Ce que l’on nomme fermeté chez un roi s’appelle entêtement chez un âne » dixit Thomas Erskine.

C’est toujours dans cette optique qu’il a mené en solo le processus qui a abouti aux législatives passées, ainsi qu’à la présidentielle de demain. Force est de reconnaître qu’ils sont truffés d’irrégularités volontaires. Le système qui était en place était trop fiable pour pouvoir leur servir dans leur projet.

Alors, il fallait penser à l’organisation de la désorganisation avec, malheureusement, une clé qui couté aux contribuables sénégalais 50 milliards de francs CFA. La confection des cartes nationales d’identité est une pièce maîtresse de plan de détourner la volonté populaire : favoriser les uns et léser les autres suivants leurs aspirations politiques. Il faut se souvenir du sabotage électoral à Touba et des dizaines de milliers d’ordres de mission qui ont fait basculer Dakar dans le camp présidentiel.

La violence, l’arrogance, le je-m’en-foutisme, l’intimidation ont payé et le régime garde toujours la même méthode malgré des législatives controversées. La couleur, le ministre Aly N’gouille NDAYE, l’avait annoncée. L’organisateur de la présidentielle est partisan et usera de tous les moyens nécessaires pour faire gagner son patron-candidat. Rien que cet aveu mérite une sanction populaire !

Sans surprise la situation se résume aujourd’hui, samedi veille de la présidentielle, comme suit : des centaines milliers de CNI introuvables, des milliers de CNI avec mention « non inscrit », des centaines de milliers d’inscrits des zones défavorables au régime déployés hors de leurs localités, des preuves de centres et de bureaux de vote fictifs, un transfert d’électeurs pour gonfler les zonez favorables, une confection massive et suspecte de duplicatas, plusieurs personnes détenant plusieurs CNI avec des centres de vote différents etc.

Macky SALL s’est doté suffisamment de moyens de choisir ses propres adversaires. Il faut insister sur ce fait !

Il est arrivé l’heure d’évaluer toute cette peine. A la fin de la campagne, un petit récapitulatif nous autorise à penser que le camp présidentiel manque de sérénité.  A travers le pays les populations ont répondu à l’appel d’une opposition déjà pressée et ne disposant pas des mêmes armes que Macky SALL. Il a cru taillé l’opposition à sa mesure, apparemment elle est trop ample pour lui. Ainsi parler de sa victoire au premier tour est soit naïveté, soit manipulation.

Durant ce septennat, chacune de ses abominations était un motif valable d’une contestation populaire, tout porte à croire que le Peuple a opté pour la patience en attendant le grand rendez-vous.

Le grand rendez-vous, c’est demain le 24 février 2019 !

D’aucuns disent que c’est le rendez-vous d’un homme (candidat) avec son Peuple. Moi, je voudrai insister sur le fait qu’il soit le rendez-vous du Peuple avec lui-même dans son grand ensemble pour s’accorder sur son destin à travers un choix, le choix de l’homme qu’il déléguera, pour une temps donné, son pouvoir afin de mener à bien ses aspirations, son destin. Voyez-vous, c’est du sérieux le vote !

C’est une grande responsabilité le vote !

C’est une grosse erreur de ne pas voter !

C’est irresponsable de voter avec légèreté !

Les pluies de promesses ont encore inondées nos oreilles, cependant les champs d’espoirs demeurent arides. Il y a eu beaucoup de cinéma, il nous faut des faits !

Parler des faits c’est constater que Macky SALL nous avait promis 500 000 emplois en 7 ans. Il n’est pas capable de l’honorer. C’est un manque de respect patent de nous regarder les yeux dans les yeux et encore nous promettre 1 000 000 d’emplois en 5 ans. Le constat est que c’est 500 000 pauvres contre 500 000 emplois.

Qu’il nous prenne pour des moins  que  rien est une chose. Que nous nous comportions comme tels en est une autre. Nous sommes le Peuple, nous sommes l’essentiel !

Jusqu’à l’ultime moment le brigandage politique va continuer puisqu’ils n’ont pas d’autres arguments. Le régime persistera dans l’intimidation. Il cherche à nous décourager, à user de la violence pour nous faire peur comme durant toute la campagne, à semer le doute dans nos têtes, à nous préparer psychologiquement à un éventuel hold-up électoral avec des scores « soviétiques » dans certaines localités. Mais il faut leur prouver que nous sommes aussi déterminés qu’eux pour faire triompher la volonté populaire.   

Retenons ceci pour demain: pour aider un voleur à ne pas voler, il faut de la dissuasion.

Il faut aller voter le plus  tôt possible.

Rester informer durant  toute la journée et prompt à réagir au besoin.

Rejoindre les centres de votes respectifs à partir de 18 Heures, histoire de cueillir les résultats à la source et à chaud et d’empêcher certaines manœuvres.

La pente est bonne, c’est à nous de pousser encore un peu !

Vive le Sénégal !

 

Abdou DIENE

MEA / Grand Mbao

[email protected]

 

 


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Peredio - #1

Je Suis Rassuré Voir Que Des Compatriotes Comme Vous Ont Parfaitement Compris La Situation Que Vit Notre Cher Sénégal Et Vous Remercie De De Cette Grande Pertinence.

le Mercredi 27 Février, 2019 à 14:02:53RépondreAlerter

Abdoudiene - #2

Je Vous En Prie Cher Compatriote. C’est Un Plaisir. L’heure Est Incertaine Et La Situation Actuelle N’augure Rien De Limpide.. Apparemment Le Régime De Macky Sall Persiste Toujours Dans Sa Logique. On Ne Change Pas Une Formule Qui Gagne Dit-on D’ailleurs. Forcing, Manipulation De L’opinion, Violence, Instrumentalisation De La Justice, Confiscation Des Droits Et Libertés Etc. Cependant L’issue De Du Scrutin Du 24 Février M’oblige à M’interroger Sur Le Rôle Du Peuple Sénégalais Dans Sa Globalité. Il A Un Rôle Essentiel à Jouer Je Suppose

le Jeudi 28 Février, 2019 à 11:02:50RépondreAlerter

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