NOUS SOMMES UN MILLIARD SUR SEPT QUI CROIENT AU PROPHETE MOHAMET

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  • Article ajouté le : 13 Vendredi, 2014 à 16h33
  • Author: abdoulaye taye

NOUS SOMMES UN MILLIARD SUR SEPT QUI CROIENT AU PROPHETE MOHAMET

Parmi les 7,2 milliards d’individus qui habitent cette terre, seuls 1,6 milliard sont des musulmans, soit 23% de la population mondiale. Si nous comptons convertir les 5,6 milliards à l’islam, première religion du monde, ce n’est surement pas par le sabre que nous allons le faire mais par l’arme de la parole et de l’argument. Le Jihad par les armes laisse la place au Jihad par la raison. Si Dieu devait envoyer à la guillotine tous ceux qui le blasphèment, la planète terre serait vide. Au contraire, il repartit sa bénédiction partout, autant pour le milliard de musulmans que nous sommes que pour les six milliards qui restent. Il nous donne ici un exemple de tolérance. C’est lui qui a créé l’homme et a attribué au corps humain deux propriétés fondamentales caractéristiques: la pensée et la parole. La pensée produit les idées et le savoir, la parole les transmet et les communique aux autres. Ces deux outils ont permis à l’homme d’être la créature la puissante sur terre. La pensée est infinie mais la parole la limite dans son expression. L’histoire de la pensée est l’histoire de l’élargissement de ces limites imposées à la parole par la culture. Les universitaires doivent défendre le droit de penser et de s’exprimer. Nous devons protéger la liberté de la pensée qui nous offre ces jours-ci, en ce 21e siècle, la possibilité de réaliser dans les laboratoires l’ultime expérience qui consiste à créer la matière à partir de la lumière.

Le procès du physicien, astronome et mathématicien Galileo Galiléi, accusé par l’Eglise d’hérésie, a failli arrêter l’aventure de la pensée scientifique. Loin de toute comparaison, ce procès est un exemple historique à méditer. En effet, le 22 juin 1633, Galilée comparaît devant le Tribunal de l'Inquisition et la sentence de sa condamnation est ainsi rendue :

« Il est paru à Florence un livre intitulé Dialogue des deux systèmes du monde de Ptolémée et de Copernic dans lequel tu défends l'opinion de Copernic. Par sentence, nous déclarons que toi, Galilée, t'es rendu fort suspect d'hérésie, pour avoir tenu cette fausse doctrine du mouvement de la Terre et repos du Soleil. Conséquemment, avec un cœur sincère, il faut que tu abjures et maudisses devant nous ces erreurs et ces hérésies contraires à l’Église. Et afin que ta grande faute ne demeure impunie, nous ordonnons que ce Dialogue soit interdit par édit public, et que tu sois emprisonné dans les prisons du Saint-Office».

Galilée devait prononcer également la formule d'abjuration que le Saint-Office avait préparée :

« Moi, Galiléo, fils de feu Vincenzio Galilei de Florence, âgé de soixante-dix ans, ici traduit pour y être jugé, agenouillé devant les très éminents et révérés cardinaux inquisiteurs généraux contre toute hérésie dans la chrétienté, ayant devant les yeux et touchant de ma main les Saints Évangiles, jure que j'ai toujours tenu pour vrai, et tiens encore pour vrai, et avec l'aide de Dieu tiendrai pour vrai dans le futur, tout ce que la Sainte Église Catholique et Apostolique affirme, présente et enseigne. Cependant, alors que j'avais été condamné par injonction du Saint Office d'abandonner complètement la croyance fausse que le Soleil est au centre du monde et ne se déplace pas, et que la Terre n'est pas au centre du monde et se déplace, et de ne pas défendre ni enseigner cette doctrine erronée de quelque manière que ce soit, par oral ou par écrit; et après avoir été averti que cette doctrine n'est pas conforme à ce que disent les Saintes Écritures, j'ai écrit et publié un livre dans lequel je traite de cette doctrine condamnée et la présente par des arguments très pressants, sans la réfuter en aucune manière; ce pour quoi j'ai été tenu pour hautement suspect d'hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n'est pas le centre, et se meut. J'abjure et maudis d'un cœur sincère et d'une foi non feinte mes erreurs ».

Toutefois, cette abjuration n’a pas empêché la terre de tourner et le soleil d’être le centre du système solaire, confirme la science moderne. « Galilée, astronome émérite et croyant sincère, s'est montré plus perspicace sur ce point que ses adversaires théologiens. Si l'écriture ne peut errer, certains de ses interprètes et commentateurs le peuvent, et de plusieurs façons ». L’Eglise s’était trompée !

Dans le Discours préliminaire de l'Encyclopédie, d'Alembert critique sévèrement l'Inquisition pour la condamnation de Galilée :

« Un tribunal devenu puissant dans le midi de l'Europe, dans les Indes, dans le Nouveau Monde, mais que la foi n'ordonne point de croire, ni la charité d'approuver, ou plutôt que la religion réprouve, quoique occupé par ses ministres, et dont la France n'a pu s'accoutumer encore à prononcer le nom sans effroi, condamna un célèbre astronome pour avoir soutenu le mouvement de la terre, et le déclara hérétique (…). C'est ainsi que l'abus de l'autorité spirituelle réunie à la temporelle forçait la raison au silence ; et peu s'en fallut qu'on ne défendit au genre humain de penser. ».

L’Eglise reconnait ses erreurs. En 1757, les ouvrages favorables à l'héliocentrisme furent à nouveau autorisés. Le 31 octobre 1992, Jean-Paul II a reconnu clairement, lors de son discours aux participants à la session plénière de l'Académie pontificale des sciences, les erreurs de certains théologiens du 17e siècle dans l'affaire du procès de Galilée.

Nous ne défendons pas Pr Sankhare, encore moins son livre (que nous n’avons pas lu), nous défendons pour les universitaires la liberté de penser et de s’exprimer qui est un droit humain naturel. Dans ce Sénégal où l’écrasante majorité de la population, intellectuels y compris, ont une connaissance historique très limitée de leur religion, ouvrir un débat sur le livre serait plus intéressant et plus informatif que ces condamnations tous azimut qui n’apportent aucun progrès á la connaissance et à la conscience religieuse. Les islamologues ont surement des arguments à lui opposer !

Dr Abdoulaye Taye

Enseignant-chercheur à l’Université Alioune Diop de Bambey


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Medoune Taye - #1

Permettez Moi De Reprendre Vos Mot" La Pensee Et La Parole Les Deux Proprietaires Fondamentales Attribuées Au Corps Humain Par L'absolu". Cette Citation Symbolique Du Dr Abdoulaye Taye Parle L'essentiel Dans Son Quintesens.cette Belle Phrase Distingue L'homme De L'animal Par La Pensée Et La Parole.en Plus Avertit L'esprit Tout En Lui Donnant La Garde De Pensée."la Pensée Produit Les Idéees Et Le Savoir, La Parole Les Transmet Et Les Communique Aux Autres" Cette Deuxieme Etape De Ces Ecrits Illumine La Compréhension Et Constitut Un Rappel à L'humanité .il Convient De Souligner Cette Symbiose Entre Pensée Et Parole.devant Cette Idee Je Pense Qu'il Est Bien De Lire Que Tel Est La Mission De La Parole Completer Par La Raison Moyen Qui Permet De Tamiser La Pensée Avant De L'exterioser. Cet Article Est D'une Dimension Incommensurable Par Sa Pertinence En Vers L'analyse, La Manière Dont Il Est Ecrit Et Pensé. .

le Mardi 24 Juin, 2014 à 13:03:44RépondreAlerter

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