Docteur Aliou Guèye : "Campagnes médiatiques contre l'éducation coranique au Sénégal ...Pour combien de temps, encore ?!"

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Docteur Aliou Guèye : "Campagnes médiatiques contre l'éducation coranique au Sénégal ...Pour combien de temps, encore ?!"


Les cris de détresse ne suffisent pas et les discours de condamnation ne permettent pas d’atteindre l’objectif dans la réprobation des campagnes provocatrices pêle-mêle dans lesquelles se lancent des chaînes de télévisions contre les "daaras"ou écoles coraniques, notamment la RTS1, télévision nationale qui est alimentée par l’argent du contribuable. Cette chaîne devait être un parfait miroir qui reflète nos valeurs culturelles, religieuses et sociales. Mais certaines personnes dans les coulisses du pouvoir et mercenaires des subventions des organisations non gouvernementales suspectes n’ont trouvé rien de mieux que d’utiliser cette chaîne, qui est notre propriété nationale, pour répandre leur haine et leur animosité contre la première institution d’enseignement coranique.

Cette chaîne de télévision surprend plus d’un en ces nuits bénies de Ramadan pour lesquelles Allah dit : « Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été révélé comme guide pour les gens et preuve claire de la bonne direction et du discernement. » S 2 V 185

Ces nuits sont d’excellentes occasions pour les croyants de demander la miséricorde de leur Seigneur espérant qu’Il éradique définitivement cette pandémie qui a fini par bloquer toutes les activités religieuses et mondaines de notre pays et de la planète entière. En ces moments de gêne et de tristesse, cette chaîne nous donne un coup de couteau fatal au dos, et ce, en essayant de nous montrer une image défigurée et caricaturale des daaras. Elle les représente sous le tableau le plus laid, dépourvu d’humanisme et d’humanité. Cette télévision lie la tragédie et la souffrance vécues par des enfants au Sénégal à ces daaras, en décrivant ceux qui s’en occupent comme des gens égarés, méchants et cupides…

La chaîne nationale n’a pris en compte ni la sacralité de cette période ni la sensibilité du sujet traité encore moins la considération due aux chefs et guides religieux qui sont des purs produits de ces daaras. C’est dans ce cadre qu’elle a diffusé deux des plus mauvais films traitant des questions des daaras qui ont formé la plupart des symboles et héros du Sénégal. Et parmi ceux-ci nous pouvons citer à titre d’exemples : Khaly Amar Fall, Cheikh Moctar NDoumbéDiop, Ilimane MalickSy 1er, Cheikh Souleymane Baal, Imam Abdoul Khadre Kane, Cheikh Omar Al FoutiyouTall, Almamy Maba Diakhou Ba, El Hadj Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Cheikh Mahmoud Omar Ba et autres qui ont marqué d’une encre indélébile l’histoire de notre pays de par leur science, leur bravoure, leur héroïsme et leur héritage.

 

Les deux films diffusés par la RTS1 sont :

1/ « Njiagaan » un film de long métrage réalisé en 1975 par le cinéaste sénégalais, Mahama Johnson Traoré avec l’aide du Ministère de la Coopération française et de l’Organisation de la Francophonie de Paris et dont l’acteur principal était Abou CAMARA.

Selon le réalisateur, ce film présente une critique sévère de l’enseignement coranique à travers l’histoire tragique d’un petit talibé, élève-mendiant sénégalais d’un marabout sans scrupule qui, sous couvert de sainteté, abuse de la crédulité populaire. 

Ce film décrit un enseignant qui a quitté avec ses disciples le village vers la ville et les utilise pour amasser de l’argent par la mendicité à travers les rues et les lieux de convergence des gens ; ce qui les expose à tous les dangers. De même, il décrit ce que subissent les disciples dans ces daaras comme punition corporelle, obligation de mendicité pour avoir les repas quotidiens, exploitation dans les champs du maître,recherche du bois de cuisson ainsi que toutes les tâches ménagères, tout cela en contrepartie de quelques heures d’apprentissage et de lecture du Coran.

Le film décrit la vie dans les daaras comme une vie d’esclave en essayant de montrer que ces écoles œuvrent à la destruction de l’avenir de nombreuses générations d’enfants.Le film se termine par une image choquante et tragique qu’est la mort du petit garçon dans un accident de voiture, écrasé par un fonctionnaire beaucoup plus affecté par son « rendez-vous manqué » que par l’accident.

Et il est bon de rappeler que ce film a été interdit de diffusion par le gouvernement de Senghor suite aux nombreuses pressions de la part des chefs religieux et maîtres coraniques. Malheureusement, la RTS a recommencé la rediffusion du film dans les années 80. Les responsables de l’époque attendaient l’approche de l’ouverture des classes pour le diffuser. L’objectif était clair : tout simplement inciter les parents à retirer leurs enfants des écoles coraniques pour les inscrire aux écoles françaises laïques,car ce film donnait une mauvaise image des daaras, taillant ainsila part belle à sa rivale française. Diffuser le film à cette période avait pour but d’éradiquer et de combattre l’enseignement du Coran.

 

2/ « Almodou »

Un film de fiction réalisé par le cinéaste sénégalais Amadou Thior en 2000. Il a décroché le Prix Plan international du FESPACO en 2001. Ce film a été diffusé par la chaîne française de la francophonie TV5 et la RTS et présenté comme « une fiction sur les talibés, enfants esclaves des marabouts au Sénégal. »

Le héros de ce film se nomme Modou, qui est un jeune villageois de près de 12 ans, élève dans un daara dans lequel le maître vit de la mendicité des petits disciples. Le film décrit le maître comme un homme sans vergogne, immoral, fumeur et charlatan. Quelqu’un qui pratique les jeux de hasard, un coureur de jupons…Il exploite les enfants sur le plan matériel en les envoyant mendier chaque jour dans les rues de Dakar pendant de longs moments pour acquérir le montant journalier fixé.

Le film montre aussi un maître dur, sans pitié pour les enfants lorsqu’ils n’arrivent pas à collecter le montant exigé par jour. A la fin du film, le disciple qui a fugué à maintes reprises, gagne une fortune en jouant à la loterie. Il emmène son père en ville et lorsque le maître vient le chercher, il a des altercations avec le père qui l’injurie, le taxe de tous les noms d’oiseaux avant d’en venir aux mains.

Pour mémoire, cette campagne médiatique contre les daaras au Sénégal intervient après celle initiée par le colonisateur français et poursuivie par ses héritiers. Néanmoins, par la grâce d’Allah,– par la grâce d’Allah – tout cela a toujours été voué à l’échec, malgré tous les moyens de pression,de répression, de harcèlement et de marginalisation mis en œuvre. Aucun de ces efforts n’a donné le résultat escompté, c’est-à-dire éradiquer l’enseignement coranique et religieux pour le remplacer par l’enseignement français colonial.

Au contraire, par la miséricorde d’Allah et avec les efforts des hommes et femmes bien intentionnés, les daaras ont connu au Sénégal une évolution et une avancée fulgurantes. Nous constatons un nouvel engouement croissant des parents qui accourent pour inscrire leurs enfants dans ces lieux de formation islamique. Pendant ce temps, l’école française connaît une régression et un faible taux d’inscription dusà l’absence de l’enseignement religieux qui n’a été inséré que récemment dans son programme.

Les organisations non gouvernementales sont impatientes de ternir l'image des écoles coraniques afin d'attirer les énormes sommes d'argent fournies par le gouvernement et les donateurs pour soutenir les écoles coraniques, et plus la situation est sombre, plus les donateurs se déplacent pour dépenser pour des projets proposés par ces organisations.Malheureusement, les financements ne sont jamais remis aux ayants-droits. Il est clair que la mauvaise situation des daaras tel que décrite par certains médias locaux devient une source de recherche de fonds au détriment des écoles coraniques, de leurs responsables et élèves.

Certes, nous ne nions pas qu'une partie de l'image sombre que diffusent les médias sur les daaras soit factuelle, mais ils l'amplifient et lui donnent une dimension exagérée. De plus, ils font semblant d’occulter les nombreux aspects positifs de ces écoles et déchargent la responsabilité de l’état qui a longtemps délaissé et marginalisé une grande partie de son peuple.

Par conséquent, nous conseillons aux dirigeants des daaras de donner plus d’importance aux médias pour faire face à cette guerre médiatique organisée qui a pour but de ternir leur image devant l’opinion publique et à l’en éloigner. Pour améliorer l’image et la perception, nous suggérons la création d'une chaîne de télévision dédiée exclusivement aux daarasqui aura pour mission de mettre en exergue les grands efforts déployés par les écoles coraniques au Sénégal dans l’éducation des populations et dans tous les domaines du développement.

Nous appelons aussi à la tenue d’un dialogue national sur la situation de l’enseignement du Coran au Sénégal pour étudier son passé, son présent et lui préparer un bel avenir.

 


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Daoud - #1

Machallah, Très Bien Argumenté. La Rts Se Comporte Comme Un Média Privé, Alors Qu'elle Est Nourri Par Nos Impôts.inchallah Le Meilleur Est A Venir.

le Samedi 16 Mai, 2020 à 10:05:52RépondreAlerter

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