Sénégalitude, Sénégalaiseries et Sénégaliénation, la traduction de Fañing Fañ Fañ

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Sénégalitude, Sénégalaiseries et Sénégaliénation, la traduction de Fañing Fañ Fañ

  "L'usage de l'aliénation culturelle comme arme de domination est vieux comme le monde; chaque fois qu'un peuple en a conquis un autre, il l'a utilisée" disait l'Eminent Chercheur Philosophe Cheikh Anta DIOP. Faut-il le rappeler les travaux de ce dernier repris par le Professeur Mamadou Diouf ont montré que les territoires de la Sénégambie préexistaient 4000 avant J.C déjà bien avant la révolution française (1789) et que les prémices organisationnels comme celle de la république Léboue préfiguraient déjà dans le monde des Etats politiques de son temps. En effet la quintessence de slogans comme ñani bañ na, gor ca wax, les "bakk" des lutteurs, est de pouvoir puiser en ses sources et d'interpeller ses racines et ses valeurs culturelles. Quant à la quintessence d'une réforme politique est de pouvoir améliorer la société qu'elle est censée incarner! C'est en ce sens que ce Macky SALL a raté sa réforme. Car en plus de ne représenter en rien les réalités socio-politiques du Sénégal, les 15 points dois-je le rappeler, ne sont qu'une pâle copie de la constitution française. Et à bien des égards ils ne vont pas assez loin dans la représentativité de la société civile dans les affaires de la cité et dépolitisation des secteurs de développement; nomination des DG, des magistrats, Conseil constitutionnel, fonction publique, et sans parler des fonds politiques. Ce que je tente de montrer ici c'est qu'un régime aux ambitions confuses dont la tentation wax waxeetiste décelable dès le début du mandat, à chaque fois qu'il veuille porter une réforme s'empresse par ses experts de copier à tout va les réalités politico-occidentales dont la démocratie ne résout pas encore les maux du chômage, délinquance, criminalité, homoparentalité,...D'autre part si on accorde du crédit aux travaux du Professeur C.A. DIOP, ils démontrèrent que la civilisation Gallo-romaine prend ses racine de celle de l'Egypte pharaonique qui elle même découle de la civilisation négro-africaine. De cette antériorité des civilisations nègres découlent trois évènements; i) l'Afrique a été la mère des sciences et techniques. ii°) Elle a fournit pour l'essentiel les bases organisationnelles des Républiques modernes. Elle leader des fournisseurs de matières premières, de matière grise et encore de masse ouvrière. iii)° Enfin la mission civilisatrice dédiée aux explorateurs colons n'est qu'une torsion de la réalité historique : "la plus monstrueuse falsification de l'histoire de l'humanité par les historiens modernes". A la différence de la mondialisation, l'universalisme n' a que pour mission d'assimilation des Etats forts par les Etats dits faibles. Car par essence la mondialisation proposait un système de troc dont chaque Etat membre pourrait contribuer en apportant son savoir-faire et ses ressources. Seulement depuis une quinzaine d'années le rythme de l'assimilation politique s'est accéléré avec la décadence des régimes de Saddam Hussein, le printemps arabe et voilà maintenant la conquête de l'Afrique noire par la "démocratisation". Ce processus de néocolonisation au parfum démocratisant trouve ses plus grands disciples au sein de nos dirigeants tels que Macky SALL. Plus que le poids des mots la démocratie sénégalaise n'a pas besoin d'être renforcée puisqu'elle s'est toujours singularisée par son expérience politique accréditée depuis l'indépendance. Cette solidité démocratique est à attribuer à des acteurs religieux, sociaux, culturels et quelque fois à des acteurs politiques. Cette société sénégalaise a donné naissance à la Négritude de Léopold Sédar Senghor, au "néopharaonisme" panafricaniste de Cheikh Anta DIOP, au mouridisme pacifiste de Cheikh Ahmadou Bamba qui symbolise à lui seul les autres représentants de confréries. En fait on peut très aisément affirmer que le Sénégal est un modèle ethno-islamique selon un axe dont l'islam est le signe d'organisation socio-culturelle pour la majeure partie. Alors dans ce système je ne vois comment un régime peut prôner l'intangibilité de la laïcité dans sa constitution et aller quémander à chaque veille d'élection la Voix (ndiguël) de Califs des principales confréries religieuses. Et contrairement aux idées reçues la laïcité n'est pas souvent inclusive. Car en France elle est exclusive interdisant l'expression de la religion dans les lieux publiques et la stricte séparation de l'Etat et de l'organisation religieuse; alors que les "Magal", les "Gamous" et les "thiantes" sont coordonnés et mis en oeuvre par les ministres, les préfets, les maires et autres autorités étatiques. Cette gabegie se poursuit avec le troisième point du projet qui prévoit La promotion de la gouvernance locale et du développement territorial par la création du Haut Conseil des collectivités territoriales. Au moment même où les dysfonctionnements liés à l'acte III de la décentralisation ne sont pas soldés, on tente déjà d'en superposer une autre institution. Alors que territorialisation naguère initiée par le Président WADE et dont l'importance grandissante avec l'arrivée des "Badiènou Gox", du nouveau statut des chefs de quartiers n'augure en rien pour une réussite de cette dite institution. De même dans quelles circonstances peut-on renforcer les droits des citoyens alors que la déclaration des droits de l'Homme prévoit en effet selon le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme? Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression. Sur la réforme du Conseil constitutionnel là aussi Macky Sall semble exceller dans l'art de cumuler les turlupinades! S'éclaire ici une manœuvre politique grossière. Car comment un Président de l'Assemblée peut justifier ses choix par des invectives à chaque fois que de besoin et être comptable de l'action des Hommes dont la nomination est sous sa responsabilité? Ce qui laisse penser contrairement à ce qu'avait dit le Président Barack Obama, l'Afrique n'a pas un problème d'institution fortes mais d'Hommes forts. Car si Moustapha Niass devait choisir deux membres du nouveau CC, ses choix seraient-ils judicieux et impartiaux? Rien n'est moins sûr. vous l'aurez compris je voterai contre ce projet de révision constitutionnelle car élaboré, en plus des points développés ci-dessus, dans le plus grand mépris des forces vives du pays. Dans la niaiserie des actions politiques menées par le régime Faye-Sall on peut citer en son compte le passage en prison de la plupart des opposants politiques à qui on prétend par ailleurs renforcer le statut. Je sous l'accorde les transhumants sauf indication contraire ne seront point inquiétés tant autant qu'ils seront esclaves soumis à la Mackie.   A l'instar des pays nouvellement riches ou émergents la Chine, l'Inde, le Japon, Le Brésil... le Sénégal devrait un peu plus s'approprier des ses valeurs intrinsèques car on ne développent jamais avec la Politique d'autrui, une langue étrangère et encore moins cet éternel tâtonnement. Le prétexte de la nouvelle idée de démocratiser les pays d'Afrique est faire croire que le noir n'a jamais eu d'organisation qu'il est incapable à l'écart de l'occident de tenir une politique sérieuse et une organisation durable. Modernité ne rime pas forcément avec rupture des valeurs socio-culturelles!     Babacar Diarra @DIARRABabacar         Sources        
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