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Mardi 27 Août, 2019
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L’homme sérèer est en danger, ce qui met en péril la nation et la culture sénégalaise.
Le peuple sérèer constitue la plus ancienne population du Sénégal. Partis de la vallée du Nil, les sérèer ont migré vers la vallée du fleuve Sénégal, région qui allait devenir le Tekrour, ensuite le Fouta-Toro. Fuyant la sécheresse, mais surtout l'islamisation à l'époque de l'empire du Ghana, vers le XIe-XIIe siècle , les sérèer se sont installés définitivement dans les régions du centre-ouest du Sénégal, au sud de la région de Dakar jusqu'à la frontière gambienne où ils ont créé les deux royaumes sérères, le Sine et le Saloum.
Tout au long de la vallée, au gré de leurs pérégrinations, subsistent encore les traces de l’ancien peuplement sérèer. Pour preuve de ces traces humaines ,dans beaucoup de villages traditionnels du walo , les populations portent encore des patronymes authentiquement serèr comme (Ngom,Ndione,Diamé,Thiaw ,Sarr,Faye ,Séne ,Diouf ,Senghor, Ndour, Dior, Diongue, Dieye, Seck, Ndong, Seye, Loum, Tine, Diene, etc..).Rappelons que la grand mère du vénéré El Hadj Malick Sy de Gaya s’appelait Mboté Faye.
En plus de ces noms de famille, les walo walo ont gardé du peuple sérère le type physique, le phénotype et un important substrat culturel qui se manifeste à travers l’amour de la lutte traditionnelle, l’attachement à la filiation matrilinéaire et un puissant mysticisme.
La civilisation sérèer fut le résultat d’un métissage biologique et culturel, de deux composantes, dont une septentrionale spécifiquement sérèer, venue du Fouta et rattachée au monde Toucouleur, Wolof et Peul, et une autre composante mandé ou Sossé, méridionale originaire du « Gabou » province située actuellement en Guinée Bissao.
Cousin à plaisanterie des ethnies hal pular de l’extrême nord et diola de l’extrême sud, apparenté aux wolofs du centre et des mandingues de l’est , le sérèer est le dénominateur commun de tous les sénégalais, le sénégalais par excellence, rien de ce qui est sénégalais ne lui est inconnu. Sa civilisation fut la matrice, le creuset qui a permis l’éclosion de la culture de la majeure partie des ethnies sénégalaises.
Malheureusement depuis plus d’un siècle le peuple sérèer est menacée dans son espace vital, dans ses terroirs, dans sa langue, sa cosmogonie et dans sa culture.
Depuis l’Egypte antique, en passant par le sud de la Mauritanie et la vallée du Fleuve Sénégal le sérèer a toujours été au centre de toutes les agressions et a porté haut le flambeau de résistance des peuples de la Sénégambie pour la sauvegarde de leur patrimoine spirituel et culturel.
De la flèche empoisonnée de l’archer sérèer s’appelant Godomaagg qui au XIe siècle tua au sud de la Mauritanie, le conquérant almoravide, Abou-bakr Ben Omar ou Abou Dardaï, père de Ndiadiane Ndiaye à la bataille de Somb en 1867 ou périt le marabout jihadiste toucouleur Maaba Diakhou BA, le peuple sérère a pendant plus d’un millénaire opposé une farouche résistance à l’islamisation pour la sauvegarde de sa culture tiédo.
La colonisation française à la fin du XIXe siècle en détruisant les royaumes sérèer du Sine et du Saloum a permis l’expansion des religions révélées que sont l’Islam et le Christianisme.
En moins d’un siècle, les clergés de ces deux religions au lieu de renouveler la vie spirituelle sérère, sa cosmogonie ont pratiqué une politique aliénante très assimilationniste, qui a produit une grande acculturation, une atteinte vitale à la personnalité sérère, en particulier à sa langue.
Senghor le chrétien sérèer occidentalisé, et les milliers sérèer du Baol ont ceux-ci de commun en tant qu’aliénés culturels c’est d’avoir oublié leur culture, leur langue maternelle au profit soit du français ou du wolof.
Depuis le synode du Vatican II ,le clergé catholique sénégalais en majorité sérère a entamé une salutaire politique d’inculturation qui a permis la mise en valeur des richesses de l’aire culturelle sérèer comme moyen d’évangélisation et possibilité d’expression liturgique et de témoignage de l’Evangile reçu.
Concernant l’Islam il a été plus difficile de concilier religion et personnalité sérère.
Au niveau du bassin arachidier, et dans la région de Thiès pour certains milieux religieux islamique « grand wolof » le disciple sérèer ne peut pas vivre pleinement sa sererité et être un bon musulman, un mouride sadekh ; il lui faudra faire ce choix cornélien : être musulman ou être sérèer ,car la langue et la coutume sérèer étaient soupçonnées d’être de puissants vecteurs de paganisme.
Aussi des milliers de sérèer acceptèrent avec la foi de nouveaux convertis de se wolofiser , d’oublier leur langue maternelle et leur coutumes qualifiés de tiédos
Face à ce hara kiri culturel il faudra promouvoir à l’image du clergé catholique dans sa politique d’inculturation, la mise en place d’un conseil des imams et oulémas sérèer , qui s’efforcera de mettre un terme à l’éducation religieuse islamique exclusivement faite en langue wolof.
Les hadiths et autres versets coraniques pourront être traduits dans cette belle langue sérèer, qui a su nommer le Dieu unique Rog depuis l’Egypte pharaonique bien avant la révélation des religions abrahamiques. Avec cette indigénisation de l’islam, les gamou célébrés à Diakhao ou à Fissel Mbadane pourront être animés par des chants religieux musulmans inspirés des airs des chansons de Yandé Codou ,de Mbaye Ndiaye et du Nguell.
En plus l’agression culturelle et spirituelle le peuple sérèer, a aussi beaucoup souffert de la politique économique coloniale et néo coloniale extravertie du siècle dernier.
Avant la mise en place de la colonisation économique, le sérèer était surtout éleveur, pêcheur et agriculteur pratiquant une céréaliculture sous pluie avec deux variétés de mil : le gros mil ou et le petit mil Ces variétés de mil bien adaptées à la pédologie et à la pluviométrie du pays constituèrent les céréales de base du terroir sérèer.
L'arachide introduite par la colonisation française devint au XIXe siècle une culture de rente qui bouleversa toutes les structures agraires du terroir sérèer. Les exigences du fisc colonial poussèrent les populations à s'adonner davantage à cette culture génératrice de revenus perdant ainsi leur autosuffisance alimentaire et leur autonomie culturelle et politique.
Le terroir sérèer avec des sols rongés par le sel, lessivés par la monoculture arachidière ne nourrissant plus son paysannat sera vidé tout au long du siècle dernier de ses fils par un exode rural sans précédent vers les nouvelles villes de Dakar, Thiès, Mbour et Kaolack.
Quel spectacle insoutenable, que de voir l’état de clochardisation et de paupérisation des femmes sérèer dans les rues de Dakar vivant à la belle étoile ?
Comment accepter que ce peuple démiurge, fondateur de la nation sénégalaise puisse être moins à l’aise économiquement et socialement, plus étrangère dans nos villes que ses cousins peuls du lointain Fouta Djalon ?
Les impérialismes culturels d’occident et d’orient ont bien compris que pour mener à bien leur œuvre d’aliénation culturelle dans notre pays il fallait saper les bases les fondamentaux de notre culture nationale dont la plus essentielle, étaient la composante sérèer .
Et pourtant la civilisation occidentale, si scientifique et technologique, a toujours fondé son unité culturelle, et sa conscience historique, sur les Antiquités gréco-latines.
De génération en génération, Les Occidentaux avec tout leur progrès technologique n’ont jamais perdu de vu les acquis du monde gréco-latin, fondement "païen" de leur philosophie, de leur droit, de leur science, de leur esthétique, de leur architecture, bref de leurs "humanités classiques ».
L'œuvre de Cheikh Anta Diop nous pousse dans cette même logique qui montre la nécessité pour l'Afrique et notre pays le d'un retour à l'Égypte ancienne dans tous les domaines : celui des sciences, de l'art, de la littérature, du droit, ...
Cette démarche historique, vers l'Égypte pharaonique, socle d’une véritable renaissance de l'Afrique et de notre pays Sénégal pourra prendre un raccourci par le biais de la culture sérèer .
C’est l’ethnie sénégalaise qui a le plus de liens avec l'Égypte antique ou le mot sérèer signifiait « celui qui trace le temple » en égypte ancien
Loin d'une délectation du passé, la revivification de la culture sérèer permettra de définir un cadre national de réflexion approprié pour poser, en termes exacts, l'ensemble des problèmes culturels, éducatifs, politiques, économiques, scientifiques, techniques, industriels, etc., auxquels sont confrontés les sénégalais , aujourd'hui, et pour y apporter des solutions.
Ce peuple de culture, donc de réflexion et de création, réconcilié avec lui-même retrouvera sa vocation de traceurs de temples, bâtisseurs de beauté, de messagers de justice et de fraternité. Il tissera et meublera l’Univers de notre pays de ces idées et formes magiques qui sont fondement et armature d’une nouvelle société sénégalaise
Qu’on ne m’accuse point de réveiller le démon tribal dans notre pays, car le combat pour la sauvegarde de la culture sérèer devra être mené par le toucouleur de patronyme Tine et Faye, les Diolas descendants d’Aguene , les mandingues niominka et surtout par les sérèer wolofisés et de tous les wolofs qui ne seraient plus wolof s’ils perdaient leur part de sérèer en eux.
A Niokhor Joseph mbissine Faye qui a su être un sérèer et chrétien et Mbégane serigne saliou dibor Séne qui a su être un sérèer et musulman
le Dyao Ogo Amadou Bakhaw DIAW [email protected]
article paru dans le journal walf fadjri du 2010
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