TALATAY NDER ET LE RADEAU DE LA MEDUSE DEUX DESTINS TRAGIQUES LIES

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TALATAY NDER ET LE RADEAU DE LA MEDUSE DEUX DESTINS TRAGIQUES LIES

   Si la date du 8 mars  est consacrée à travers le monde comme journée internationale de la femme, la date du 7 mars devrait être célébrée au Sénégal comme la journée nationale dédiée aux femmes sénégalaises en hommage du sacrifice suprême des femmes de Nder.

 En effet, il y a  195 ans, le mardi 7 mars 1820, le Walo vécut l’une des épisodes les plus  tragiques de son histoire  avec le sacrifice des femmes de Nder qui ont préféré se brûler vives que de devenir  captives des maures.

   Ce pan de l’histoire  du Walo  se  confond avec  l’histoire   coloniale française. Ce fut  dans cette contrée du Walo   que  la  France a eu à expérimenter  toutes  les  phases d’exploitation coloniale, avant de les appliquer au reste  de l’Afrique noire.

    On ne peut raconter l’histoire de la tragédie de  «  Talatay nder »  sans  relater un épisode tragique de l’histoire française celui du naufrage du«  radeau de la Méduse ».

   En Juin 1815 s’était  déroulée en Belgique  la bataille de Waterloo opposant les armées napoléoniennes et  celles des Alliés, composée principalement de Prussiens, de Anglais et des hollandais  . Cette bataille se termina par la victoire décisive de ces derniers .Ce fut la chute de l’empereur Napoléon 1er  et le début de la restauration, le roi  Louis XVIII  fut installé sur le trône francais .

   Le  traité de paix de Vienne  qui fut signé entre la France et l’Angleterre  avait une  clause qui  stipulait la rétrocession des possessions françaises au Sénégal. L’Angleterre acceptait de remettre le comptoir de Saint louis  (qu’elle occupait  de 1809 à 1817) aux français à la condition qu’ils abolissent la traite négriére.

    Afin de prendre le contrôle de la colonie du Sénégal la France  envoya une expédition navale.

     Le 17 juin  1816 de la Vendée  une  flottille composée de la corvette "l’Echo", de la flûte "la Loire" et du brick "l’Argus" et de  "La Méduse"  ayant à son  bord plus de 400 passagers appareilla sous les ordres du commandant Hugues Duroy de Chaumaray, avec à son bord le futur gouverneur du Sénégal, le colonel  Julien Désiré Schmaltz accompagné de sa femme de leur fille, de scientifiques, de soldats et de colons.

    L'inexpérience  de  l'équipage, provoqua l'échouage de la Méduse sur le banc d'Arguin près de la ville de  Nouadihbou  sur la côte mauritanienne

   Après plusieurs essais infructueux pour dégager la frégate, l'ordre d'évacuer le navire  fut  donné.    Les 250 passagers privilégiés, dont Chaumareys, Schmaltz et sa famille, s'installèrent confortablement dans les chaloupes qu'ils se sont réservés, les cent cinquante marins et passagers  furent entassés  sur un radeau construit depuis la veille. 

    Pire encore : alors que le plan d'évacuation prévoyait le remorquage du radeau par les chaloupes, les occupants de ces dernières, après quelques moments de navigation, coupèrent les cordes et abandonnèrent les naufragés du radeau à leur triste sort.

  Le deuxième canot s’appelait "le Sénégal", car il devait être laissé à la colonie fut le premier à aborder la côte et à débarquer ses passagers, imité par d’autres canots. Chaumareys, Schmaltz et sa famille furent parmi les cent seize personnes qui se mirent en route vers Saint-Louis en longeant la côte mauritanienne. Après d’éprouvantes péripéties dont la rencontre avec les Maures,  le gouverneur Schmaltz et sa suite parvinrent à Saint-Louis le 13 juillet.

   Sans eau ni vivres le calvaire des 150 soldats et marins  du radeau  à la dérive  qui  va durer douze jours peut alors commencer.

Après treize jours, le radeau est repéré par le brick l'Argus, quinze rescapés restent à bord : pour leur survie ils ont pratiqué très vraisemblablement le cannibalisme, cinq mourront dans les jours qui suivent.

    Nombreuses sont les personnes qui connaissent le magnifique et terrible tableau de Géricault qui se trouve  actuellement au musée du Louvre  à Paris connu sous le nom du "Radeau de la Méduse". Beaucoup plus rares sont celles qui sont capables de localiser,  de dater l'événement et de relier à l’épisode tragique des femmes de Nder.

    Le colonel Julien Désiré Schmaltz après moult péripéties avait réussi à gagner à pied  le comptoir de Saint Louis  ou il prit ses fonctions de gouverneur du Sénégal. La mission  que le Ministre des Colonies, le Baron Portal avait assignée au gouverneur schmaltz était de créer une colonie agricole au Walo.

    C’était le début de la révolution industrielle en Angleterre, la machine était en train de remplacer la force  de travail humaine ou animale. L’Angleterre puissance dominante préconisait l’abolition de la traite négriére afin de vendre ses machines.

   La traite abolie la France  trouvait plus rentable économiquement d’acquérir des terres de cultures en  Afrique et d’y faire cultiver du coton et de la canne à sucre  que de transporter des négres  dans les plantations  en Amérique.

    Le gouverneur Schmaltz chargé d’appliquer cette politique  porta son choix sur le royaume du Walo pour ses projets de colonisation agricole. Dans une lettre adressée au Ministre des Colonies, le 4 septembre 1819 le gouverneur Schmaltz disait ceci «  J’ai toujours soigneusement observé les pays que j’ai parcourus  et je n’ai pas vu  de plus beau, de plus propre à de grandes entreprises que le Sénégal. Les bords du Gange ne m’ont point paru plus  fertiles que ceux de notre Fleuve et je n’ai le moindre doute d’y réussir les cultures qu’on y  voudra. »

     Après  deux jours de négociation  le  8 Mai 1819  à bord du navire l’Isère ancrée  sur le fleuve Sénégal en face du village de Ndiao, au nom du roi de France le Colonel  Schmaltz   signa avec le roi du Walo  le Brack Amar Fatim  Borso MBODJE  et les principaux  chefs du pays  : le Diawdine Madiaw Xor  Aram Bakar DIAW, le Béthio Sakoura DIOP, le Maalo Ndiack Ndongo  DIAW , le Diogomaye Ndiack Arame Kélar  DIAW , le beuk Negg Ndiourbel Birame Coura DIAGNE le traité dit Traité de Ndiao

     Notons entre parenthèse que c’est ce  traité qui est à l’origine de la création de la ville de Richard Toll

Ce traité devait permettre  à la France  de créer des établissements de culture  et de construire des forts militaires  à Lampsar et à Dagana et  sur la rivière Taouey pour les protéger des peuples  voisins  près du village de Ndioukouck moyennant une redevance  annuelle de 11 715 ,70 francs.

   Cette alliance économique et militaire entre le Walo et la France entraîna des réactions hostiles de tous les peuples voisins.

     Pour l’Almamy du  Fouta  la construction d’un fort militaire au village de Dagana  etait un casus belli. De cette place forte de Dagana, les Français avaient la possibilité d’attaquer le  Fouta .L’almamy  envoya une  correspondance au Brack lui demandant de rompre le Traité avec les infidèles  français  sous peine de lui déclarer la guerre   et lui rappelant que le village de  Dagana était une possession du Fouta .

    Fort de la nouvelle alliance  militaire de la France  le Walo refusa de payer la coutume annuelle de 100 bœufs qu’il payait à l’Emirat maure du Trarza afin d’éviter à ses populations des razzias et rapines.

       A la frontière sud le Damel Birima Fatma Thioub Fall était hostile à la présence  française au Walo. C’était un précèdent dangereux pour lui car  pour la première fois des blancs quittaient les îles ou ils étaient installés( Gorée ,Saint Louis ) pour  s’établir à l’intérieur des terres  sur le continent .

 Les mulâtres et négociants du comptoir de saint louis s’opposaient  aussi au projet de colonisation agricole au Walo.  Intermédiaires entre les chefs locaux et le comptoir de dans le commerce de la gomme et la traite des esclaves, les mulâtres voyaient dans la promotion des cultures de produits exotiques au Walo une source certaine de leur ruine

   Un  espion anglais le major Gray assurait la liaison entre ces différents pôles d’intérêts hostiles au projet de la colonisation agricole. Il distribuait de  l’argent et des armes à tous ces royaumes hostiles au Walo

Le 21 Septembre 1819  avec la complicité du mulâtre saint-louisien Pellegrin les troupes de l’Emir du Trarza Amar Ould Moctar attaquèrent par surprise  le village de Thiaggar ou le Brack Amar Fatim  Borso MBODJE  tenait un conseil du trône.

Lors de cette attaque  appelée  en wolof « Mbettoum Thiaggar  » le Brack eut la jambe fracturée  et  fut évacué à Saint louis ; les chefs de guerre le Diawdine Madiaw Xor  Aram Bakar  DIAW  et Moussé Sarr Fary DIOP  furent blessés,   le Mangass Boubacar Daro MBODJ . Au nombre des chefs tués, se trouvaient le Mahlo N'Diack-N'Dongo Diaw , le Maalo Ndiack Ndongo  DIAW, le Beur-Ti Yérim-Salma DIOP .  26 autres  habitants du village  furent tués et bien d’autres amenés en captivité en Mauritanie dont le griot Mbaydé Fapeinda Thioune DIOP.

   Le verrou militaire que constituait le village fortifié de Thiaggar ayant sauté la voie était libre pour la prise de la capitale Nder

   Le 7 Mars 1820 la capitale Nder fut  conquise  malgré la résistance opiniâtre du Kaddj Yérim Mbagnick Tegue Rella MBODJE  et de la Linguére Fatim Yaamar Khouryaye MBODJ (mère des Linguéres Ndjeumbeut et Ndaté Yalla )   en l’absence du  Brack Amar Fatim Borso blessé se trouvant à Saint Louis pour des  soins.

    Submergée   par les assaillants  la Linguère préféra se brûler vive dans la case royale  avec plusieurs de ses courtisanes dont  la Beuk  Negg Mbarka Demba Laobé Boh NDIAYE et Seydané  que de tomber dans les mains  des maures.  Pour sauvegarder la lignée royale la Linguére avait réussi à évacuer  vers  leur tante paternelle Ndikcou  Fatim Borso  à Ronkh, ses deux jeunes filles les futures Linguéres Ndjeumbeut et Ndaté Yalla .

La  Riposte du Walo ne se fera pas attendre le Kaddj Yérim Mbagnick Tegue Rella MBODJE  rassembla les débris de l’armée du Walo  et une levée en masse se fit. 

 Avec le  concours du Gouverneur  Schmaltz  qui  fournit à son armée beaucoup d’armes et de munitions le Kaddj  Yérim Mbagnick Tegue Rella MBODJE  secondé par le Diawdine Madiaw Xor  Aram Bakar DIAW et le Béthio Sakoura DIOP  traversa le fleuve Sénégal à Ronkh  et  battit les troupes maures  de Amar  Ould Moctar  à Ouara Ouar qui se réfugia dans l’Adrar laissant sur le terrain plus de 150 morts.

   Ayant capturé le Makhchare (camp royal) de l’Emir, le Kaddj par vengeance coupa les oreilles comme trophée de guerre de toutes les princesses maures dont l’épouse  de l’Emir  , Mrasse. Il délivra les habitants de Nder faits prisonniers. Et les griots du Walo  lui inventèrent  au Kaddj cet hymne « Yérim Mbagnick  MBODJE   Mo dakh Naar yi Mouni kouni weyli weyli dé  ».

Laissons à Yoro Boly DIAW le soin de narrer la suite des évènements « Apres cette défaite l’Almamy    et le roi des Trarzas levèrent une nouvelle armée qui se réunit  à M'boumba. Le Kaddj  Yérim Mbagnick Tegue Rella MBODJE  secondé par le Diawdine Madiaw Xor  Aram Bakar DIAW se préparèrent à la défense et battirent les coalisés à Dialaoualy, le jour même de leur entrée dans le Oualo. En moins d'une heure, 600 Ouoloffs, renforcés de 150 Maures au maximum, mirent en pleine déroute cette grande armée Maure et Toucouleur évaluée à 11.000 hommes. Elle laissa le champ de bataille « pavé de morts » et fut poursuivie avec acharnement jusqu'à Fanaye. Les Ouoloffs établirent leur camp et demeurèrent dix jours sans être inquiétés ni par le Lam-Toro Samba-Dithié, le chef des vaincus, ni par l'Almamy qui l'avait chargé de cette guerre. Yérim-M'Bagniek rentra glorieusement à Dagana où la population le salua.»

. Un autre hymne du Walo vit le jour « Dialawaly Faye Nder ba Ndaam li dess Walo ».

    Voici telle racontée l’histoire  des femmes de NDer  qui devait être le credo de libération des femmes sénégalaises.

   Les femmes  sénégalaises  n’ont pas besoin comme modèles ;Rosa Luxembourg  ni Jeanne d’Arc  ni  d’autres héroïnes des autres peuples mais elles peuvent s’inspirer  des célèbres femmes sénégalaises.

    La  journée internationale des femmes  qui  trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle en Europe et aux États-Unis réclamant des meilleures conditions de travail et le droit de vote. Elle a été officialisée par les Nations unies en 1977  cette journée  ne peut rien apporter de plus dans l’émancipation de la femme sénégalaise

   Ces femmes occidentales étaient en retard par rapport aux sénégalaises dont certaines régnaient depuis des siècles  à la tête des certains royaumes.

    Le Sénégal devrait plutôt  officialiser la date  du 7 mars comme journée nationale de la  femme sénégalaise en souvenir de de la tragédie de Talatay nder


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Bbg - #1

Merci!

le Dimanche 08 Mars, 2015 à 10:21:04RépondreAlerter

Perspicace - #2

Mr Amadou Bakhaw Diaw Vous Nous Avez Gratifié D'une Belle Page D'histoire Du Walo. Nos Sincères Remerciements. Salutations Fraternelles.

le Samedi 07 Mars, 2015 à 17:00:03RépondreAlerter

Bakar Arona Sy - #3

Apres Laparition De Quelques Amis D Esclaves En France Sous La Direction De Victor Sholcher Et La Revolte Desesclaves En Haiti Sain Domingue Sou La Direction De Tousaint Louverture Les Negries Ont Decide De Changer De Tactique Cela Consisterait A Au Lieu Des Prendre Des Esclaves Les Amener En Amerique Les Echanger Contre Du Cafe Sucre Et Tabac Il Fallait Mieux Essayer De Cultiver Tous Ces Produits La En Afrique Meme Cainsi Quil Ont Envoyer Un Ingenieur Agronome Dunom De Richard Adamson D Oulenom Derichard Toll Lingenieur Qui Etait Dans Leradeau De La Meduse Qui Afait Naufrage Au Bancdarguin Sur Les Cotes Mauritanienne Cette Representation Du Naufrage Du Radeau De La Meduse Est Immortaliser Dans Une Peinture Par Gericault D Une Maniere Ou Dune Autre L Ingenieur Arrive A St Louis Avec Le Proget De Colonisation Des Terres Du Walombarack- Vs Savaisque Depuis Le 16 17 Et 18 Siecle Le Parti Musulman Triomphe Sur Le Parti Gerrier Impliquer Dans Le Commerce Negrier Et Ce Sous La Direction D Elimane Boubacar Kane Chef Du Dimar Nee En 1721 Decede Le 26 Mars 1851 Donc 130 Anne De Vie C Presque Incrayable Mais Bcp Delements Ont Montrer Qu Il A Vecu Tous C Moment Diallo Boubacar Demba General Des Armees D Elimane Boubacar Kane Aurais Passe La Nuit Apres La Bataille De Gaw Del Et Celle De Nder Quiaeu Lieu Le 7 Mars 1820 A 3 Km A L Est De Dagana Au Lieu Dit Tamarinier De Fakade L Endroit Pris Desormais Le Surnom De Diallo Waly Enpulaar Diallo A Passer La Nuit En Cet Endroit Diallowali Noo Pour Burveiller Les Excursion Des Gerriers Du Walo Qui Etait Pour La Colonisation Agricoles Des Terres Du Walo C Apres Plusieurws Defait Sur Les Armees D Elimane Boubacar Un Mardi Talataay Nder C Femmes C Sont Enfermer Dans Une Case Etcsont Donner Du Feu Pour Ne Pas Etre Capturer Pour Plus De Precisions Reporter Vous Aux Ecrits De Vincent Monteuil Et De Nbrs Conference Ou Causeries Du Professeur Seydou Kane Plus Connu Sous Le Nom Tant Simpatique De Moustapha Boly Dont La Mere D Ailleur Est D Orine Walo Walo Et Lepere Est Du Fouta Paix A Son Ame Wasalam

le Samedi 07 Mars, 2015 à 01:51:57RépondreAlerter

Anonyme - #4

Très Intéressant Récit. Mérite D'être Vulgarisé Pour Que La Femme Sénégalaise Sache Qu'elle A De Qui Tenir Et Que Sa Dignité N'a Pas De Prix. Merci Pour Cette Contribution à La Journée De La Femme

le Vendredi 06 Mars, 2015 à 22:33:56RépondreAlerter

Khaata - #5

Talatay Nder Racontee Par Yoro Boly Dyao Le Roi Des Trarzas Amar-ouidj-el-mokhtar Reprit L'offensive Dans Le But De Rompre Le Traité D'alliance Conclu à N'diao Le 17 Mai 1817 Entre M. Schmaltz, Gouverneur Du Sénégal D'une Part, Et Le Brack Amar- M'bodje Et Les Principaux Chefs Du Oualo D'autre Part, Par Lequel Ceux-ci, Moyennant Des Coutumes Annuelles, Cédèrent à La France Toutes Leurs Terres Et îles Qu'elle Voudrait Cultiver ». Les Trarzas étaient Campés à Tokochcoumba, Le Brack Et Les Chefs Ouoloffs à N'tiaggar. Amar-oulad-el-mokhtar Surprit Et Détruisit Le Camp De N'tiaggar, « Le Brack Eut Les Deux Cuisses Traversées Par Une Balle Et Fut Embarqué Dans Une Petite Embarcation De Commerce Pour Aller Se Faire Panser à Saint-louis Par Les Médecins Français. Le Diaoudine Ma-diao-khohre, Le Père De Mon Père Fara-peinda, [eut] Le Mollet Brisé. ». Après Une Héroïque Résistance, Ses Guerriers, Captifs Et Autres, Le Ramenèrent à Sa Résidence De N'dlao, Fortifiée D'un Tata Imprenable Pour Des Indigènes. De Nombreux Chefs Et Guerriers Furent Tués Ou Blessés. Au Nombre Des Chefs Tués, Se Trouvaient Le Mahlo N'diack-n'dongo Diaw , Le Manggas Boubakar-dahro, Le Beur-ti Yérim-shelma (avril 1818). En Novembre De La Même Année 1818, En L'absence Du Brack Toujours à Saint-louis, Les Trarzas Détruisirent N'der, La Capitale Du Oualo, Sous La Conduite D'ahmar- Ould-el-mokhtar, Avec L'aide De Leurs Alliés Les Toucouleurs De L'almamy. Beaucoup De Guerriers Furent Tués Par Les Vainqueurs. A La Honte De Tomber Aux Mains Des Maures Et Des Toucouleurs, Un Grand Nombre Des Femmes De La Linguère-aouo Fahty-yamar Préférèrent Se Brûler Vives Dans Une Grande Case, Sur La Proposition De L'une D'elles, M'barka, Favorite De La Princesse. Au Moment De La Prise De N'der, Le Diaoudine, Quoique Encore Souffrant De Sa Blessure, Commençait à Se Tenir à Cheval. Il Institua Régent L'héritier Présomptif Yérim-m'bagnieck Appela Aux Armes Les Débris Des Armées Battues à N'tiaggar Et à N'der, Consolida L'alliance Entre Le Oualo Et Mohamet-ould-eli-el-kewri, Obtint Celle Du Gouverneur Schmaltz Et Construisit, à Dagana, Un Solide Tata; Prés De La Station Militaire Fondée En Ce Lieu Par Monsieur Schmaltz, Cette Même Année. Yerim Mbagniek Prince Audacieux Et Plein De Vigueur Répondit Aux Espoirs De Son Protecteur. Secondé à Droite Par Le Diaoudine Et à Gauche Par Le Beurknehck-ndiourbel Biram-koura, Il Traversa Le Fleuve à Ronq. Renforcé D'un Petit Contingent De Maures El-guébba, Partisans De Mohamet-ould-el-kewri, Il Pénétra Dans Le Pays Des Trarzas Et Le Ravagea Jusqu'aux Dunes Centrales. Trois Mois Durant, Le Roi Des Trarzas Fut Pourchassé à Travers Son Pays Par Les Ouoloffs Et Leurs Alliés Maures. Il Masquait Sa Fuite En Disant Vouloir Attirer Les Ennemis « Dans Les Endroits Les Plus Reculés Pour Les Anéantir Sans Reste [totalement] La Vigueur De La Poursuite Et L'impitoyable Dévastation Du Pays Le Décidèrent Enfin à Livrer Combat à Ouaraouar. Après Quelques Décharges, L'armée Des Trarzas Fut Rapidement Mise En Fuite, Laissant Sur Le Champ De Bataille Près De 150 Morts Et Emportant De Nombreux Blessés. Vivement Poursuivi, Amar-ould-el-mokhtar, Abandonnant Son Pays à La Merci Des Vainqueurs Qui Le Saccagèrent, Gagna Précipitamment La Région De L'adrar. Les Noirs Ne Pouvaient Aller L'y Attaquer, étant Donnée L'aridité Du Pays. Yérim-mbagniek S'empara Du Makhchar (ou Camp Royal) Et Captura La Famille Du Roi Fuyard. Il Y Trouva Un Grand Nombre De Ouoloffs Faits Prisonniers à N'der Et Ses Guerriers En Délivrèrent également Beaucoup Au Cours De Leurs Expéditions De Pillage. Avant De Quitter Le Makhchare Pour Regagner La Région Du Fleuve Avec Un Immense Butin, Yérim- Yérim-mbagniek Fit Couper Les Oreilles De Mrasse, La Femme D'amar-ould-el-mokhtar. L'almamy. Et Le Roi Des Trarzas Levèrent Une Nouvelle Armée Qui Commença à Se Réunir Au Mois D'avril 1819 à M'boumba. Yêrim-m'bagnieck Et Le Diaoudine Se Préparèrent à La Défense Et Battirent Les Coalisés à Dialaoualy, Le Jour Même De Leur Entrée Dans Le Oualo. En Moins D'une Heure, 600 Ouoloffs, Renforcés De 150 Maures Au Maximum, Mirent En Pleine Déroute Cette Grande Armée Maure Et Toucouleur évaluée à 11.000 Hommes. Elle Laissa Le Champ De Bataille « Pavé De Morts » Et Fut Poursuivie Avec Acharnement Jusqu'à Fanaye. Les Ouoloffs établirent Leur Camp Et Demeurèrent Dix Jours Sans être Inquiétés Ni Par Le Lam-toro Samba-dithié, Le Chef Des Vaincus, Ni Par L'almamy Qui L'avait Chargé De Cette Guerre. Yérim-m'bagniek Rentra Glorieusement à Dagana Où La Population Le Salua. Ahmar-ould-el-mokhtar, Poussé Par L'état Pitoyable De Son Royaume Et Par La Crainte De Perdre Sa Couronne, Demanda La Paix En Acceptant Toutes Les Conditions Des Ouoloffs. Il Ne L'obtint Qu'après La Mort De Mohamet-ould-Ël-kewri, Tué Au Cours D'un Pillage. Le Traité était Des Plus Avantageux Pour Le Oualo Les Principales Clauses étaient Les Suivantes 1' Suppression Des Tributs élevés Imposés Par Les Maures Aux Seigneurs Ouoloffs Des Villages Du Fleuve 2' Les Maures S'engageaient à Ne Plus Piller Sur La Rive Gauche Ni Sur Le Territoire De La Rive Droite Faisant Partie Du Oualo 3' Rétablissement Des Tributs Annuels Paysé Par Les Trarzas Et Les El-guëbba Aux Bracks, Représentant Le Paiement Pour Le Séjour D'été Des Maures Sur Le Territoire Du Oualo, Ainsi Que Le Droit De Pacage.

le Vendredi 06 Mars, 2015 à 19:55:26RépondreAlerter

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