On gagne ou on gagne; Macky, Aly Ngouille et GBAGBO par Amadou FALL*

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  • Article ajouté le : 13 Vendredi, 2018 à 16h04
  • Author: Amadou FALL

On gagne ou on gagne; Macky, Aly Ngouille et GBAGBO par Amadou FALL*

     

La volonté de se maintenir au pouvoir à tout prix et par tous les moyens a pris des proportions inquiétantes et les craintes de risques de dérives et de troubles socio politiques aux conséquences imprévisibles, sont de plus en plus grandes.

 

Avec le régime de Macky, le sentiment généralement exprimé est une régression démocratique, non seulement par rapport aux avancées notables que notre pays a connues, mais aussi par rapport de la sous région et plus généralement en Afrique, où le plus souvent maintenant, les peuples ont pris leurs responsabilités et veillent au respect des libertés et à la transparence des compétitions électorales.

 

La situation dans notre pays est d’autant plus paradoxale que nous avons toujours été présenté comme une vitrine démocratique dans les pays de la sous région.

 

Depuis l’indépendance, les avancées démocratiques sont notables. Au moment où dans la plupart des pays africains, il y avait des régimes autoritaires et de terreur avec une violation systématique des libertés fondamentales par des Chefs d’Etat qui cherchaient par tous les moyens et à tout prix, à se maintenir au pouvoir, le Président SENGHOR s’était illustré par une ouverture démocratique et un multipartisme limité dans un contexte de troubles socio politiques et de détérioration des conditions de vie des populations, dus à la fois à un environnement économique international défavorable et à des mesures internes d’austérité pour faire face au déficit budgétaire et à la crise socio économique.

 

La décision de SENGHOR pourrait être justifiée à la fois par la tradition démocratique dans notre pays, même si c’était dans le cadre d’un régime de parti unique, mais aussi par les troubles socio politiques dus aux fortes aspirations pour plus de démocratie et plus d’efficacité dans la mise en œuvre des programmes de développement socio économique.

 

SENGHOR était tout à fait conscient qu’il fallait entreprendre des réformes politiques majeures et c’est aussi dans ce cadre qu’il a préparé sa succession par une révision constitutionnelle qui allait permettre à Abdou DIOUF de devenir le second Président postindépendance. SENGHOR n’a pas voulu prendre trop de risques politiques compte tenu des menaces de déstabilisation et de la relative fragilité de nos institutions.

 

Dans la même lancée, Abdou DIOUF va étendre les réformes et instituer un multipartisme intégral, même si du reste, il y avait toujours des pratiques de fraudes et autres manœuvres avec des effets négatifs sur la transparence du processus électoral. Il y a eu ainsi des avancées démocratiques importantes qui peuvent aussi être expliquées à la fois par la volonté de DIOUF de consolider les acquis et de les renforcer, mais aussi par les fortes aspirations populaires et les pressions des partis politiques de l’opposition.

 

Ces différents facteurs ont abouti à ce qu’il est convenu d’appeler un code électoral consensuel et entraîné une alternance pacifique. Le peuple était ainsi devenu le maître du jeu, malgré des manœuvres, pour la plupart infructueuses, visant à fausser la libre expression populaire. Les convictions étaient ainsi faites que la libre expression populaire ne pouvait plus faire l’objet d’une confiscation, et que désormais il s’agissait beaucoup plus de chercher à convaincre les populations, pour espérer bénéficier de leurs suffrages.

 

C’est ainsi d’ailleurs que Macky a été élu avec une bonne majorité même s’il y a d’autres éléments qui ont impacté négativement le processus électoral, ce qui n’entache en rien, du reste, sa légitimité. Mais malheureusement depuis qu’il est au pouvoir, il ne cesse de poser des actes antidémocratiques qui son inconcevables à notre époque et qui n’ont même plus cours même dans les pays moins avancés démocratiquement.

 

Il en est ainsi des manipulations successives de la Constitution et du processus électoral ainsi que du simulacre d’élections qu’il a fait organiser et qui a complètement terni l’image et la réputation démocratique de notre pays. Ses reniements qui l’ont complètement discrédité ainsi que ses nominations népotistes sont laissées à l’appréciation des populations, ainsi que les poursuites judiciaires ciblées à l’encontre de certaines personnalités politiques de l’opposition, dans le seul but de vouloir les écarter des compétitions électorales et qui dénote un manque de courage politique.

 

Il doit ainsi savoir qu’il se trompe d’époque et que ses tentatives de confiscation de la volonté populaire ne sauraient prospérer. D’autres avant lui, au niveau de la sous région, ont tenté de le faire et ils sont actuellement en train de rendre compte. Il a ainsi intérêt à se ressaisir pendant qu’il est encore temps, pour mériter éventuellement la clémence, par rapport aux comptes qu’il ne manquera pas de rendre, notamment en ce qui concerne sa situation financière personnelle et autres abus de pouvoir et actes illégaux qu’il aurait eu à prendre.

 

Il devrait plutôt chercher à convaincre les populations, plutôt qu’à vouloir manipuler le processus électoral, alors que l’échec de son bilan socio économique est aggravé par des scandales récurrents de toutes sortes, dont celui de la disparition d’enfants, et pour lequel, son frère serait implique, selon des rumeurs.

 

 

 

*Amadou FALL

FPSE ; Société civile ;

Marseille.

Email : [email protected]

 


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