Les forestiers Gambiens mettent 36.000 troncs en fourrière

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  • Article ajouté le : 22 Dimanche, 2018 à 18h04
  • Author: babacar diouf

Les forestiers Gambiens mettent 36.000 troncs en fourrière

« Du village de Saré Bodio, dans la province du Djimara (province d’origine de Adama Barrow) au village de Niamanari (province du Kantora) sur près de 80 km nous avons dénombré 36.000 troncs d’arbres tirés des forêts Sénégalais que nous avons mis en fourrière. La justice Gambienne est saisie. C’est elle qui doit prendre la décision de vendre ces produits saisis et de la destination des fonds collectés. Ces troncs appartiennent à différents opérateurs qui croyaient que la mesure gouvernementale de mettre fin à ce trafic n’était que leurre. » A déclaré Sissawoh Saballey, directeur des services forestiers de la région de Bassé (Gambie) frontalière au département de Vélingara. Il animait, dans un hôtel de la ville de Vélingara (Sénégal), une conférence sur le code forestier Gambien à l’intention de Sénégalais et Gambiens, membres de « Kawral Sénégambie », un cadre de concertation sur la gestion et la préservation des ressources naturelles dans l’espace transfrontalière entre le Sénégal et la Gambie. M. Saballey a poursuivi : « La valeur de cette saisie est d’environ 1,5 milliard de francs CFA, puisque un tronc est échangé contre près de 42.000 FCA. » c’est que, à l’en croire, à l’accession de Adama Barrow au pouvoir, il y avait déjà des milliers de troncs d’arbres stockés dans différents points le long de la frontière. Les opérateurs économiques, propriétaires de ces troncs, ont sollicité et obtenu du président Barrow l’autorisation d’évacuer totalement ce stock. On leur donna 10 semaines pour le faire. Ce délai passé, le trafic a continué croyant que l’ère Jammeh pouvait ressurgir. Loin s’en faut. D’ailleurs, « pour garantir le gain de la lutte contre ce trafic, la Gambie a positionné le long de la frontière des forces armées pour épauler les services forestiers. » A noté Sissawoh Saballey. L’armée Gambienne est bien visible à Gambissara, haut-lieu de ce trafic, à Sabey, à Naimanary etc. Toujours selon M. Saballey, « les patrouilles mixtes, forestiers Gambiens et forces armées, ont permis, la semaine passée, de saisir 5 charrettes chargées de troncs et les convoyeurs au nombre de 6, parmi lesquels 5 Sénégalais et 1 Gambien, sont en détention. Les troncs sont encore sur les charrettes. Nous attendons une décision de justice pour nous en débarrasser. » Le chef du service départemental des Eaux et forêts de Vélingara, le Capitaine Dame Diop, a confirmé la poursuite du trafic de bois, « même si l‘intensité a baissé. » Il indique que ce sont des Sénégalais qui en sont les délinquants. Dans sa communication lors de cette rencontre M. Diop a renseigné : « Notre travail de surveillance de la forêt est difficile. Du fait du manque de collaboration des populations, mais aussi parce que nous sommes épiés depuis nos services. Des gens rôdent autour de nos bureaux et appellent leurs complices en brousse pour informer de nos sorties ou pas et de la direction prise. »  Des révélations qui ont eu le don de soulever de l’optimisme dans les rangs des participants à cette formation. Mamadou Mballo, président des éleveurs de la commune de Kandia, a déclaré : « Nous nous acheminons vers la fin de ce trafic de bois à outrance. Car ce sont les fortes sommes d’’argent à gagner dans cette activité qui  attiraient du monde. Maintenant que les opérateurs sont coincés de l’autre côté, ils ne continueront plus à mettre leur argent dans la forêt. » Pourvu que Adama Barrow continue à résister aux pressions des lobbys dans le secteur.


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