SÉVIR, la vraie réponse au déconnomètre des incivilités ! (Par Alban)

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SÉVIR, la vraie réponse au déconnomètre des incivilités ! (Par Alban)

L’INCIVISME dans notre pays semble avoir le vent dans les voiles, un peu à l’image du film « Un jour sans fin » (vous connaissez ce film où on se réveille tous les matins, c'est toujours la même histoire, et ça fait des années que ça dure). Un bref coup d’œil à l’actualité permet de s’en convaincre : les jets de déchets, les encombrants qui sont déposés n'importe où, les personnes qui urinent sur la voie publique, les constructions anarchiques, l’attaque du cortège présidentiel par une racaille d’« étudiants caillasseurs », des véhicules qui empruntent allègrement les passerelles piétonnes pendant que les piétons, eux, voisinent avec le danger en traversant Autoroute et corniche, des marabouts, marres-à-bout, qui spiritualisent dans la défiance à l’autorité, des talibés, acteurs-victimes de la mendicité agressive, maltraités et même battus à mort ou tout simplement assassinés (pas même de bulle pour amortir le choc, comme un airbag). Tout y est, le déconnomètre fonctionne à plein tube et atteint même son score maximal. Une montée en épingle qui a de quoi hérisser les poils. Scrogneugneu !

Et parce que ce billet est, par nature, limité, je ne pourrai pas citer tous les cas, innombrables, renforçant ce constat, mais il n'est pas un jour sans que la presse vienne rappeler combien ces myriades de« petits tracas », « d’incivilités », ces petits vols, petites escroqueries, petites filouteries qui s’accumulent dans le paysage quotidien des Sénégalais, polluent la «citoyenneté ». C'est à se demander gravement si le souvenir de la grande catastrophe du « Diola » est désormais défunt ?

En effet, c'est misère, de constater que le pays, au moment où il enregistre des avancées que l'on sait grâce à la vision et à l’action du Président Macky Sall, soit confronté à ces délits de mauvaise conduite, caractéristiques d’une tendance à l’ensauvagement ! Ah, pauvre Sénégal mené à la chicotte par des « excités », peut être biberonnés aux allocations et autres subventions étatiques, qui doivent comprendre, pour de bon, qu’ils ne seront jamais appréciés pour ce qu’ils font, encore moins par la brutalité avec laquelle ils le font.

En clair, face à ces comportements anti-citoyens, devenus un véritable toboggan, la répression doit être érigée en « priorité » par le gouvernement pour donner un véritable coup de pied dans cette fourmilière car le mal est largement installé dans la société sénégalaise. Oui, après avoir agi prioritairement ces dernières années sur la sensibilisation à travers l'information, les grandes campagnes publicitaires, la prévention, qui a coûté plus cher qu'elle n’a rapporté, il est temps de sévir pour montrer l’exemple. J’y suis extrêmement  favorable.

J'applaudis d’ailleurs des deux mains les pouvoirs publics, qui, ne pouvant rester insensibles à cet abîme, ont mis le pied dans la porte et, aujourd'hui, les interpellations et les arrestations en cours, loin d’une tentation réactionnaire (mais plutôt d’un combat d’avant-gardiste), sont la preuve, d’une part, que l’autorité ne s'affirme pas à coups de menton, et d’autre part, la traque des délits comportementaux, répondrait ainsi plus qu’en un enjeu de qualité de vie. C'est aussi un enjeu économique, éthique et d'image et cela devrait être compris de Tous.

Pour les pouvoirs publics, il s’agit de faire une application des deux vieilles méthodes du « carreau cassé » et de la « tolérance zéro ». La première implique que, lorsqu'on remplace tout de suite un bien qui est dégradé, il le sera de moins en moins par la suite. La tolérance zéro, c'est qu'à chaque transgression il doit y avoir une réponse graduée, intelligente. Seulement intégrer que l'Etat « ne peut pas tout » même s’il est « le maillon essentiel », et que toutes les mesures qu’il prendra seront vaines s'il n'y a pas dans le pays une prise de conscience collective, s'il n'y a pas une volonté de changer les comportements, Et c’est le rôle dévolu au citoyen, à la société dans son entièreté. Ce qui compte, c’est de vider l’eau du bocal où peuvent prospérer ces « moins citoyens », avec une salve démystificatrice qui fera de sorte que le sénégalais devienne un patriote respectueux du Vivre ensemble. M’enfin !

Dans cette visée, on notera au passage, qu’en instaurant la cérémonie des levées des couleurs tenue le premier lundi de chaque mois au palais de la République, le Président Sall a montré d’une part, que l’incivisme n'est pas une fatalité, et d’autre part, posé un jalon important pour faire de son éradication une des grandes causes de son mandat. Mais nonobstant cette belle initiative présidentielle, ces nostalgiques de l‘ère libertine d’Abdoulaye Wade qui, durant tout son magistère voyoucratique, a laissé passer leurs comportements intolérables, continuent de salir l’image du pays. Il vous faut un dessin ? Non, alors j’abrège.

Incroyablement, sous Wade (avec la fin de son mandat à la mode hollywoodienne, comme un cow-boy à l'ultime plan d'un western), tout le monde trouvait cette situation normale, au moins parfaitement logique, sans se préoccuper de l’impact catastrophique que ces dérives allaient entraîner : Une absence d’ordre et une culture du chaos, facilitées par le manque de sévérité d’une petite justice (avec un petit j, tout petit) qui se contentait de servir quelques intérêts particuliers, claniques même. En récoltons-nous les effets aujourd’hui ?

Et à cette Justice (qui s’écrit désormais avec un grand J) rhabillée, réengagée de tout devoir de morale, d’équité ou de légitimité, on sollicite de la mansuétude ? Mais donnez-moi une raison qui justifie de jeter des pierres sur le cortège présidentiel, alors qu’il suffisait juste, entre autres possibilités, de porter des brassards rouges ou tenir une contre-manifestation pacifique, sur les mêmes lieux, pour déclamer ses doléances et (ou) exprimer sa colère ? Même si le Président Macky Sall était un « misérable dictateur » (ce qu’il est très loin d’être), cela ne pourrait aucunement servir d’argument objectif pour expliquer cette racaillerie. Le « vivre-ensemble », c'est avant tout savoir se comporter en société. Un Président de la République, ça se respecte !

Or, je le dis de façon extrêmement clinique, les demandes de pardon qu’on nous sérine, sont pour le moins surprenantes, choquantes, régressives et incompréhensibles, car il ne peut y avoir de mise à mort de la raison, un sacrifice de la conscience, un génocide de l’esprit, un autodafé de la liberté et du droit, et que des voix s’élèvent pour plaider la théorie éculée de l'excuse (genre plus la répression est féroce, plus le mal est dur).On se trompe du tout au tout car la gestion d’un pays ne peut se faire sous la coupe de l’émotion. Egalement, les mots sont des armes et vous, « avocats de petits monstres », portez une lourde responsabilité en banalisant un tel acte, qui, en plus d'incivilité se double de tentative d'homicide avec préméditation. Par manque de bon sens, nous allons dans le mauvais sens. Et tout cela n'est pas très sérieux. Alors, il faut se résoudre à l’évidence car ce bon sens devrait épargner aux sénégalais les méfaits de ce refus de la citoyenneté qui a aujourd’hui les feux de la rampe.

La seule prévention qui vaille est de connaître le prix à payer quand vous commettez une faute, et quoi de plus fort que l'exemple, nul besoin d'éducateur pour expliquer à un môme qu'un vol (un caillassage !) risque de lui coûter de la prison. Et loin de moi, toute idée de tomber dans l'hystérie répressive, mais l’Etat doit être d'une intransigeance totale dans cette lutte pour restaurer les valeurs du vivre ensemble. En un mot comme en cent, le devoir d’exemplarité n’est pas seulement une exigence morale. Comme la confiance, c’est une nécessité.

Ma conviction profonde est que l'incivisme est un vrai fléau. C'est un mépris des autres et un abandon de soi. Une attitude qui porte atteinte à la collectivité et qui coûte cher. L’Etat, les collectivités dépensent des milliards chaque année à cause des incivilités.

En conclusion, pour (re) conserver les uns et les autres entre les bornes que la morale, le bon sens et la société avaient placées, il faut serrer la vis en ne tolérant désormais « aucune faiblesse contre les mauvais comportements », car ce combat quotidien et nécessaire pour faire rimer collectivité et sérénité, est un véritable enjeu de société.

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