AVONS-NOUS BIEN COMPRIS LE MESSAGE DE CHEIKH AHMADOU BAMBA ?

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AVONS-NOUS BIEN COMPRIS LE MESSAGE DE CHEIKH AHMADOU BAMBA ?

Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927) a marqué son époque par sa ténacité face au colonisateur, ses écrits et  son appel encore retentissant pour le culte du travail et la quête de l’Être suprême. 

Son pardon envers  l’administrateur colonial qui a comploté contre lui et l’a emprisonné, déporté et mis en résidence surveillée (durant 32 ans) pour étouffer son message, a aussi embrassé ceux qui  l’ont trahi par crainte de son ascension.

Le colonisateur a volontairement gommé son nom du registre des  intellectuels à immortaliser à travers l’enseignement à l’école. Il en est de même pour ses frères d’arme dans le combat spirituel à savoir El Hadj Oumar Tall, El Hadji Malick Sy, El Hadji Abdoulaye Niasse, Mam Limamou laye, Cheikh Moussa Camara etc. Seuls, ceux du temporel  qui ont écrit ou qui sont instruits dans la langue du colon sont pris en compte.

Beaucoup d’Occidentaux ne connaissent de l’islam que ceux qu’ils appellent terroristes et que leur société a engendrés ; nombreux sont aussi ceux qui ne connaissent  du mouridisme que les agissements regrettables des épiphénomènes dont le comportement ne reflète guère la philosophie et la doctrine du Cheikh. Malgré tout, son enseignement reste  immuable et l’homme une référence. Symbole de la non-violence, voilà un modèle de l’humanisme dont le monde entier, sans reflexe identitaire, devrait s’inspirer.

Mais hélas, certains qui ont compris de travers son message, s’en prennent à tort à son œuvre réduite intentionnellement ou par méconnaissance à une dimension sectaire. Ces gens-là n’ont retenu de l’enseignement d’Ahmadou Bamba que la partie travestie par des minorités qui se réclament à haute voix de lui dans un code qui effleure le satanisme ou qui relève de l’ignorance.  Après des tentatives isolées de déification du Cheikh par ceux-là,  une  autre vague dérisoire, récidive en chantant son unicité : « Kennal Bamba ». Dépassés ou ivres de l’immensité des œuvres du Cheikh, ils tombent dans le panneau. Pendant ce temps, Cheikh Ahmadou Bamba célèbre l’Unicité de Dieu et  affirme lui-même sans ambages : « Je suis esclave de Dieu et serviteur du prophète PSL (anaa abdoullahi wa khadimourassoulihi).

 Il est temps de faire cesser les dérives et les faux discours sur le Cheikh et de montrer à la face du monde les valeurs universelles qu’il incarne à l’image  du défunt  Serigne Sam Mbaye grand conférencier, des mouvements Hizbut Tarqiyyah, Rawdou Rayahin, des chaînes Al Mouridiyyah Tv, Lamp Fall Tv, Touba Tv et du Khalif Général Serigne Mountakha Mbacké qui vient de lancer le  grand projet de l’université de Touba.

A tous ceux qui peuvent se tromper sur son message et pour que nul n’ignore ses objectifs, nous mettons à disposition des lecteurs  ce rêve qu’un humble compatriote a fait sur le saint homme. Nous nous sommes fait le devoir de  le traduire du wolof en français car y trouvant un rappel à la fois mystique et édifiant. 

LE MESSAGE DE SERIGNE TOUBA PAR MOR CISSE

Le dimanche 11 mars 2017, Mor Cissé, gambien émigré aux Etats-Unis d’Amérique où il est employé comme chauffeur de camion, arrive à  Buffalo  après 10 heures de route. Il raconte :

« Je devais me reposer dans un hôtel comme le recommande la législation aux camionneurs.

Je suis arrivé vers 9 Heures à l’hôtel. J’ai pris  un bain et fait mes prières.

Au moment de dormir, il m’a semblé qu’on m’a enlevé pour m’emmener  quelque part dans un espace lointain où tout était d’une blancheur  parfaite. J’ai trouvé sur les lieux Serigne Touba.

Quand je l’ai salué, il me l’a rendu et m’a dit : Je suis Serigne Touba. 

Nous avons alors causé pendant deux heures ou plus.  A la fin il m’a dit :

- Quant à toi, tout ce que tu entreprends et tout ce que tu fais, fais-le au nom de Dieu. 

- Tout ce que tu fais au nom de Dieu, tu peux obtenir en retour plus que ton espérance, mais tout ce que tu entreprends sans que Dieu en soit la finalité, tu peux l’obtenir sans que cela ne te serve à quelque chose.

- J’ai un message pour toi envers mes talibés (mes disciples), ma voie (Tarikha) et ma famille.  Aujourd’hui, mes propres fils ne sont plus de ce monde. Il ne reste que mes petits-fils et arrière-petits fils et ce sont eux qui président et dirigent ma Tarikha.

Voici les fondements de ma voie :

-Tous ceux qui se disent être mourides et qui ne prient pas, ne jeûnent pas et ne donnent pas la zakat (l’aumône obligatoire), ne font pas partie de ma voie.

 -Ceux qui entrent dans la Tarikha par intérêt égoïste ne font pas partie de ma voie.

Puis il leva la main  droite et dit : Le jour de la résurrection, je réglerai leurs comptes.

Je le jure au nom de Dieu ! 

Il le jura trois fois, et répéta : 

Le jour de la résurrection, je réglerai leurs comptes.

Puis il parla des talibés (disciples).

-Les talibés  contribuent dans l’exécution de mes projets par leur argent qu’ils donnent sous forme de don  « hadya » à mes représentants par dévouement à mon égard  et au nom d’Allah. Ils percevront tout ce  qu’ils espèrent de leur geste.

-Par contre, ceux qui reçoivent ces dons ou « hadiya »   sans respecter  les chartes de ma voie, ne gagneront pas plus que ce qu’ils auront reçu de ces gens.

Puis  il leva la main droite

Et dit : 

-  Ceux qui reçoivent ces dons ou « hadiyas »  sans respecter  les chartes de ma voie

Je  jure au nom de Dieu ! (il le répéta trois fois)

Le jour de la résurrection, je réglerai leurs comptes.

Je lui dis :

Vous avez donné une mission à quelqu’un qui n’est pas connu. Mes études (islamiques) ne sont pas très poussées et l’on risque de me dire que je ne fais que mentir.

Il se mit  face à moi et me répéta trois fois :

C’est un message à transmettre et donc un devoir. Pareil pour toi que l’on te croit ou pas. Transmets seulement!

Et il disparut.

J’ai eu peur (toujours dans le rêve).

J’ai prié Dieu de me donner la force et l’inspiration pour transmettre ce message venu de ce grand homme, malgré ma modeste personne.

Juste après, Serigne Sidy Makhtar, son petit-fils et Khalif Général des Mourides au moment des faits, m’est apparu dans le même rêve. Je n’ai pas pu lui transmettre le message à cause semblait-il, de la distance qui nous séparait. J’ai alors  fait appel à Serigne Cheikh avec qui j’ai eu à travailler dans la même entreprise à New York et dont on disait qu’il était aussi arrière-petit-fils  de Serigne Touba.  Il se présenta dans le rêve à l’endroit même où le marabout m’avait reçu.

Je lui ai dit (dans le rêve) :

Puisque vous êtes son arrière-petit-fils, je vous transmets son message. A vous alors de le propager.

J’ai commencé ensuite à prononcer en continu le Nom d’Allah avant que mes yeux ne s’ouvrent. Réveillé un instant, je me suis rendormi jusqu’au  soir. J’ai quitté l’hôtel  vers 21 heures. Arrivé chez moi vers 5 heures du matin, je me suis couché pour me réveiller encore vers 9 heures le matin. J’avais fait le rêve la veille entre 9 heures et 10 heures. Après avoir fait deux « rakkas » (prières), j’ai prié le Bon Dieu, en  disant: si le Grand homme que j’ai vu en rêve me demandant de transmettre son message est bien Serigne Touba et que ce message est authentique, qu’il m’apparaisse à nouveau.

Endormi immédiatement, j’ai effectivement revu  en rêve Serigne Touba (Cheikh Ahmadou Bamba), descendre cette fois-ci progressivement du ciel jusqu’à ce que ses pieds s’approchent de ma poitrine. Quand j’ai eu la preuve certaine qu’il s’agissait de la même personne avec qui je parlais la veille, elle a disparu sans dire mot.

Dans l’après midi, je suis reparti au travail. Sur la route, Serigne Cheikh que j’avais vu aussi dans le premier  rêve, m’a appelé après avoir été informé par mon oncle à qui j’avais raconté l’histoire. Je lui ai répété exactement ce que je lui avais dit dans le rêve et il y a cru entièrement. J’ai conclu en affirmant mon engagement à transmettre ce message partout où besoin sera jusqu’au jour de ma mort ».

      

          Simple rêve pour les sceptiques ou  vision authentique pour d’autres,  ce dialogue mystique entre un Saint et un profane est plein d’enseignements.

           Quand le Cheikh dans son poème «  Tazawwoudou Choubaan », conseille aux jeunes de se fixer pour objectif dans leurs études, ‘de sortir de l’ignorance, servir toute l’humanité, vivifier le savoir et se conformer à la science acquise’,  il pose les fondements du développement. Quand il leur dit dans « Kun Kaatiman » : ‘Ne troquez pas la vie future pour ce bas monde car celui qui échange la lumière contre l’obscurité le regrettera à coup sûr’,  il leur trace la voie du salut.

         Pour mieux comprendre et apprécier les dimensions de Cheikh Ahmadou Bamba, il suffit de lire ses disciples et chantres : Cheikh Moussa Ka, Serigne Samba Diarra Mbaye ou Serigne Mbaye Diakhaté dont la profondeur de la pensée et la densité des textes écrits en wolof rappellent  celles des grands auteurs français : Victor Hugo, Alfonse de Lamartine ou Jean Jacques Rousseau.

          Inspiré par plusieurs savants de l’islam dont Ghazali qu’il cite souvent, Cheikh Ahmadou Bamba a hérité du savoir de l’imam Abou Hanifa, de la sagesse de l’imam Malick, du génie de l’imam Shâfi’i et de l’orthodoxie de l’imam Ahmad ibn Hanbal. Ceux qui sont bien informés, ne peuvent le loger dans des postures extrêmes l’excluant des tenants du sunnisme ou le glorifiant par des qualificatifs ou superlatifs que lui-même ne réserve qu’à son Seigneur, l’Unique, le Créateur des cieux et de la terre.

Cheikh Bamba Dioum

Écrivain, Président du Gie Yoonu Makka

[email protected]


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