Le Blogs de : Cheikh Bamba DIOUM

Après les interpellations incitatives de Bathie auxquelles je m’apprêtais à répondre, je suis obligé de faire une prise de parole « anticipée ». Littéralement foudroyé par cette triste nouvelle de fin de semaine. Encore une autre. Toujours macabre. Cette fois, c’est Khadim qui m’a fait l’annonce. Hier vers 20H, alors que j’étais en voiture pour rentrer à la maison. Pris dans le rouleau infernal des embouteillages d’une ville qui suffoque, ma mémoire voyageait alors dans les années passées avec cet être merveilleux. Commençaient à défiler les images du film d’un homme « charismatique » comme dit Bathie. Un homme au verbe « envahissant », à la stature « encombrante », aux idées « provocatrices ». Un homme d’une simplicité dépouillée et d’une sensibilité à fleur de peau. Un homme généreux. Un homme tout simplement…agréable.C’est lourd, c’est très lourd. Comme un effeuillage aléatoire ! Mais c’est ainsi ! Amadou Thimbo, qu’on appelait tous affectueusement « Grand Don », était notre aîné d’au moins une décennie. Une différente d’âge qui n’a jamais déteint sur nos relations. Il discutait TOUT avec nous. Avec passion et fougue. De nos conquêtes féminines à nos carrières projetées. Il pouvait passer une journée entière avec nous, autour d’une table ou d’une natte, à jouer à la belote ou au Monopoly. Et même dans le jeu, il faisait preuve d’une passion sans limites. Il n’aimait pas perdre. Un gagneur dans l’âme. Il aimait avoir les gens autour de lui. Peu importait leur âge, leur condition. L’essentiel était d’éclater de rire et de partager des moments de bonheur. Des moments sublimes, nous en avons partagés avec l’ASC Jant bi dont il a été un des fondateurs en 1986. Il y avait laissé des marques indélébiles avec des souvenirs impérissables. Des moments singuliers avec lui, c’était en 1993. Une croisière dans le « Joola ».  Destination : Ziguinchor. Avec Abdoul et Toum pour le voyage sur les eaux de l’Atlantique et du fleuve Casamance. Ma première dans la région Sud. L’homme nous avait accueilli, fier et heureux de nos « petites » vacances. Une semaine durant, il nous avait traités comme des rois. Personnellement, quand je lui avait fait part de mon projet de voyage pour les Etats Unis, il m’avait conduit chez plusieurs de ses amis marabouts pour des prières. Touchant. Inoubliable posture d’un grand frère. A mon retour en 2002, dans l’espace de mes bureaux dakarois, je lui rappelais et le remerciais encore son attitude symbolique qui me marquerait à jamais. Etreints par l’émotion, nous en avions, tous les deux, presque les larmes aux yeux. Plus tard, entré en politique par infraction, il faisait preuve de la même fougue et de la même ténacité dans l’engagement. Jusqu’à la victoire de 2012 et sa nomination au CESE. L’homme n’en était pas pour autant  métamorphosé. Il était resté le même. Toujours taquin, toujours provocateur, toujours philosophe adepte des paraboles de la sagesse populaire.Trouvez ici, très chers amis de la belle fratrie de Ndeer, l’expression de mes sincères condoléances. A Abdoul, dont les témoignages sur l’homme, non pas le grand frère, ont été déjà entendus à plusieurs reprises par tous ceux-là qui l’ont côtoyé. Il a notre soutien et notre sympathie fraternels. A Ousmane nous renouvelons notre amitié et nos condoléances. Transmettez nos condoléances à Omar, Ablaye Jr, Idy, Fatou, Binta,…et toute la famille.Dors et rigole Grand Don-Noche-Podre. Vas-y Grand frère. Dors au Paradis. Du sommeil imperturbable des élus. Qu’Allah t’y octroie une belle parcelle dans sa grande Miséricorde.