Pèlerinage à la Mecque : pourquoi la Privatisation est la solution

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Pèlerinage à la Mecque : pourquoi la Privatisation est la solution

 

RAPPEL

A partir de 1937 l’administration coloniale initie la formation d’un convoi semi-officiel pour accompagner les pèlerins et y associe des chefs religieux. Entre 1930 et 1940 le nombre de pèlerins enregistré a varié entre 26 et 47.

En 1954, un Sénégalais, le commandant Amadou Fall, est nommé Commissaire du gouvernement pour le pèlerinage. Cheikh Ibrahim Niasse délégué général de l’AOF et maître Babacar Seye, délégué du Sénégal. Les pèlerins évalués à 1750 dont 602 Sénégalais devaient s’adresser aux compagnies privées ou agences de voyage agréées.

En 1961, quatre agences de voyage avaient été autorisées à convoyer 890 pèlerins recensés : la Société Sénégalaise de voyage et de tourisme, l’agence de voyage Nassar, l’agence tropicale de voyage et de Tourisme, et l’agence  Nasrallah.

A partir de 1963 avec la nomination du Commissaire général au pèlerinage El Hadj Mass Diokhané, l’Etat prend totalement en charge l’organisation du pèlerinage.

LES TENDANCES DE 2000 à 2013

En 2005 le nombre de pèlerins passe à 8551 dont 5051 encadrés par le commissariat et 3500 par les voyagistes privés. A partir de  2009 la tendance est inversée : sur 10.500 pèlerins, le Commissariat général en prenait en charge 4000 et le privé 6.500La réduction progressive du quota du Commissariat général au pèlerinage, au profit des organisations privées, résulte bien d’une volonté claire de l’Etat en faveur d’une privatisation du Hajj mais les facteurs politiques ont eu tendance à la freiner. Depuis toujours, l’organisation du pèlerinage a été une aubaine pour les différents régimes pour récompenser à la fois les militants, parents,  amis et religieux qui participent ou qui soutiennent l’action gouvernementale.

EVALUATION DU COMMISSARIAT GENERAL ET CONTROLE DU PRIVE  

L’opinion publique à travers les médias qui relatent le déroulement du pèlerinage, a toujours été un indicateur de satisfaction qui pouvait coûter à certains commissaires leur poste et propulser d’autres à leur place avec bien sûr une dose d’aspect politico-religieux. Malgré tous ces avis et toutes ces actions, l’os résiste toujours à la cuisson et la problématique des missionnaires, d’un encadrement religieux approprié, de la restauration des pèlerins, du parcours Mouna-Arafat-Mousdalifa-Jamra-Mecque, demeure inflexible.  

L’Inspection générale de l’Etat, qui supervise le Hajj pour le compte de la Présidence ne prétend guère déployer une équipe  en grand nombre pour mettre les pieds partout afin de dénicher à temps toutes les zones d’ombre dans la chaîne complexe du pèlerinage. Elle produit  des rapports qui risquent de dormir longtemps dans les tiroirs de la Présidence, malgré la pertinence de leur conclusion, faute aux enjeux politiques et religieux d’une telle décision.  

  LA CRAINTE DES ABUS DE CERTAINS  PRIVES

La crainte de leurs agissements au détriment des pèlerins ne peut être une raison suffisante pour l’Etat de garder le statuquo et demeurer dans le cercle vicieux d’un système qui garde jalousement ses tares malgré toutes les tentatives de réformes. Au contraire, il faut sortir de ce cercle et trouver une nouvelle voie plus sécurisante. En vérité, l’expérience a montré que tous ceux qui aspirent à effectuer un pèlerinage dans des conditions plus acceptables tant sur le logement, le suivi que  l’encadrement religieux, ont montré leur préférence pour le privé. C’est la progression de ce phénomène qui justifie en grande partie le fait qu’aujourd’hui 70% des pèlerins soient convoyés par le privé. Si des personnes ou des structures satellitaires mal intentionnées, si minime soit leur nombre, se sont engouffrées dedans et portent atteinte à la bonne marche, c’est qu’elles ont su exploiter les failles du système. Elles se sont rendu compte que le Commissariat général au pèlerinage, plutôt préoccupé par la gestion de son quota de pèlerins, n’avait pas pour priorité, encore  moins le temps d’un contrôle systématique sur tous les acteurs du processus du Pèlerinage.

Dans leur majorité, les organisateurs privés du pèlerinage à la Mecque ont suffisamment prouvé leur aptitude à prendre en charge convenablement l’organisation du Hajj en fonction des quotas jusqu’ici alloués. Ils ont réussi à détourner de la mission nationale tous ceux qui aspirent à un Hajj qualitatif.

Ce qui a toujours fait défaut, c’est un organisme de suivi, de surveillance, de contrôle de toutes les étapes et de toutes les composantes du processus du pèlerinage. Imaginez un Commissaire de police et son équipe, chargés de la circulation, s’impliquant au premier plan dans le transport en commun  des passagers! Si ce n’est pas absurde comme cas de figure, c’est à coup sur une équation qu’aucun génie ne parviendra à résoudre en obtenant à la fois une circulation fluide et des passagers satisfaits.

réside dans la gestion privée du pèlerinage sur la base d’une feuille de route ou cahier de charges définie par l’Etat à travers le Commissariat général  désormais hors  Le Commissariat général au pèlerinage représentant l’Etat, devenu plus autonome, se contenterait de la supervision des agences privées avec des quotas limités entre cent et trois cents pèlerins par voyagiste ou regroupement de voyagistes. Garant du transport aérien donc du respect des heures de vols et régulateur du prix du billet, il défendrait sans distinction les intérêts de tous les pèlerins auprès de l’Etat saoudiens notamment pour le respect  des contrats de logement, de transport et la fin du calvaire de la restauration. Une équipe de missionnaires aguerris chargés de contrôler le travail des voyagistes et le niveau de satisfaction des pèlerins serait sous la responsabilité du Commissaire général ainsi que les services communs tels que les missions médicales et administratives. Ceci éviterait le phénomène si connu des missionnaires-pèlerins qui échappent aujourd’hui à la vigilance du Commissariat.

 

Après plusieurs pèlerinages à la Mecque, votre serviteur a senti la nécessité d’apporter sa pierre à cet édifice noble afin d’aider à redresser la barre à travers des articles dans la presse écrite et en ligne (blog : Ces précisions sont apportées pour dire à ceux qui seraient tentés de penser que ce ne sont que les hommes d’affaires qui défendent la privatisation, qu’au contraire, il ne s’agit là que de patriotes qui ne font que dire leur intime conviction pour le grand bien de la nation. Nous savons que le syndrome de privatisation de certaines de nos sociétés nationales cédées à des étrangers peut provoquer toute sorte de supputations et de méfiance, mais celui qui veut faire le meilleur choix doit éliminer les amalgames, les préjugés et tendre vers l’objectivisme.  

A partir des indépendances jusqu’aux années 80, l’Etat à géré  cahincaha tout seul le pèlerinage.

En conclusion, nous disons que le gouvernement qui réussira le mieux l’organisation du pèlerinage, sera certainement celui qui osera rompre d’avec les systèmes classiques qui, 54 ans durant, n’ont pas permis de voir le bout du tunnel, pour se tourner vers celui qui reste la seule alternative :  la privatisation.

                                                                                                              *Cette contribution est extraite du livre à paraître : « Les Chemins du Hajj » par le même auteur.


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Hadji - #1

Nous Partageons Ton Avis Pour Avoir Voyager Avec Le Privée L’année Dernière. Mais Faudra Aussi Pensez à Partir 10 Jour Avant Le Hajj Pour La Mecque Et Terminer Par Médine. ça Permettra D’éviter Aux Pèlerins De Dépenser Tout Leur Argent à Médine Et Avant La Mecque Où Il Y'a Plus De Difficultés

le Vendredi 11 Avril, 2014 à 15:15:48RépondreAlerter

Sekgen - #2

La Privatisation Du Hadj Serait Une Grave Erreur Pour L'etat Et De Gros Ennuis Pour Les Pèlerins. Le Nombre Croissant Des Clients Du Privé S'explique Par Les Magouilles Les Fraudes Et Aussi Par L'organisations De Tontines Les Facilités De Paiements Que Les Voyagistes Leur Accorde Pour Acheminer Plus De Monde .bien Sur L'état Doit Réorganiser Le Hadj Mais En Aucun Cas Ne Peut S'en Désengager...

le Samedi 12 Avril, 2014 à 00:12:33RépondreAlerter

Sister Saloum Saloum - #3

Mr Dioum, Votre Analyse Est Pertinente. Que L'état Prenne En Cpte Cette Contribution Avec Une Garantie De Superviseur.

le Samedi 12 Avril, 2014 à 04:50:50RépondreAlerter

Anonyme - #4

Bien Analysé . C Pertinent

le Samedi 12 Avril, 2014 à 09:57:02RépondreAlerter

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