QUEL TYPE DE PELERINAGE CHOISIR AVANT D'ENTER A LA MECQUE?

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QUEL TYPE DE PELERINAGE CHOISIR AVANT D'ENTER A LA MECQUE?

Nombreux sont les pèlerins  qui atterrissent sur le territoire saoudien sans avoir une formation adéquate sur la façon d’accomplir le cinquième pilier de l’islam. 

Ici, nous avons retenu de mettre l’accent sur les différents types de pèlerinage.

En effet, le pèlerin  avant d’enter dans la ville sainte, doit revêtir ses habits de sacralisation et choisir obligatoirement entre les trois options suivantes : le « KHIRANE »  l’«IFRAD » et le « TAMATTOU».  Il s’agit  de prononcer clairement son intention d’effectuer soit simultanément le pèlerinage et la oumra (Khirane), soit de faire le pèlerinage d’abord et la oumra ensuite (Ifrad), soit enfin  de commencer par la oumra et de finir par le pèlerinage (Tamattou).

Avant de répondre à la question posée sur le choix du type de pèlerinage, nous allons au préalable définir plus largement ces trois concepts  enseignés par le prophète lui-même «Psl ».

1.      Le KHIRANE. Le pèlerin se met en état de sacralisation pour effectuer conjointement le Hadj et la Oumra ou visite pieuse. Arrivé à la Mecque, il fait son Tawaf d’arrivée ou circumambulation c'est-à-dire sept tours de la Kaaba. Ensuite il doit accomplir le saye », les va-et-vient entre les monts SAFA et MARWA (sept fois le trajet) qui comptera aussi bien pour le Hadj que pour la Oumra. Il ne se désacralisera en se séparant de ses vêtements rituels que le jour du Sacrifice (Eid El Kabir), c'est-à-dire le 10ème jour du mois de Zoul-Hiddja.  Il doit alors immoler un mouton ou à défaut jeûner  trois jours à la Mecque et sept jours une fois rentré chez lui. Il doit ce jour là aussi faire les sept tours de la Kaaba.  Il n’est plus assujetti à courir entre SAFA et MARWA.

2.      L’ IFRAD. Le pèlerin se met en état de sacralisation pour effectuer dans un premier temps, uniquement  le Hadj sans la Oumra ou visite pieuse. La Oumra ne sera faite qu’à la fin du Hadj. Arrivé à la Mecque, il fait son Tawaf d’arrivée c'est-à-dire sept tours de la Kaaba. Ensuite il doit accomplir le « saye » (les sept tours entre SAFA et MARWA) qui,  ne comptera que pour le Hadj. Ici aussi, il ne se désacralise en se séparant de ses vêtements rituels que le jour du Sacrifice (Eid el Kabir). Mais ce jour là, Il est exempté du sacrifice du mouton et n’est pas assujetti à courir  entre SAFA et MARWA. A la fin du Hadj donc, après le 13ème jour du mois de Zoul-Hiddja, il pourra accomplir sa Oumra qui consistera à entrer à nouveau en état de sacralisation à partir de la Mosquée «Masjid Aïcha », de faire la circumambulation  et  les sept tours entre les monts SAFA ET MARWA.

3.      Le « TAMATTOU». Le pèlerin se met en état de sacralisation pour effectuer dans un premier temps, uniquement la Oumra sans le Hadj. Arrivé à la Mecque, il fait son Tawaf  ou circumambulation. Ensuite il accomplit les sept tours entre les monts SAFA et MARWA qui, ici, ne comptent que pour la Oumra. Il  se désacralise immédiatement  à la fin de ce circuit en se séparant de ses vêtements rituels, après s’être rasé. les interdits aux pèlerins en état d’ihram tels que les habits cousus, le parfum, etc., lui sont levés jusqu’au 8ème jour du mois de Zoul-Hiddja où il doit se remettre en état de sacralisation pour accomplir le Hadj. Le jour du Sacrifice (Eid el kabir), il doit  immoler un mouton ou à défaut jeûner  trois jours à la Mecque et sept jours une fois rentré chez lui. Il doit ce jour là aussi faire les sept tours de la Kaaba et effectuer les sept tours entre SAFA et MARWA pour le compte du Hadj avant de se désacraliser définitivement.         

Au Sénégal, traditionnellement c’est l’Ifrad qui est choisi comme type modèle. Beaucoup de pèlerins l’ayant choisi se distinguent au fil du temps par la couleur de leurs habits ou draps  rituels qui vire du blanc éclatant au début de la sacralisation,  au gris en fin de parcours. Mal à l’aise dans un pagne qu’ils ne sont pas habitués à porter, ils se livrent à de fréquents réajustements. L’inconfort de l’habillement et le manque de préparation psychologique aux contraintes du pèlerinage sont  à la base des énervements fréquents et du difficile maintien de la discipline de groupe. Pour calmer les esprits, nous avons l’habitude de rappeler que l’on ne va pas à la Mecque comme l’on va à Venise : ce n’est pas du tourisme !

Mais le gros du problème reste le manque d’hygiène chez beaucoup d’entre eux, souvent  engendré par l’adaptation difficile à cette obligation vestimentaire, alors que dans l’Islam, sainteté et propreté vont de pair.

Pendant des siècles,  il fallait des mois ou des années pour se rendre à la Mecque, et le même temps pour rentrer chez soi particulièrement pour les pèlerins qui venaient de l’Afrique . A l’époque, il était fréquent d’arriver aux lieux Saints de l’Islam, sans ressources parce qu’on avait tout dépensé pendant le long et pénible trajet. Dans ces conditions, il était tout à fait logique d’opter pour l’Ifrad qui exempte le pèlerin du sacrifice du mouton, d’autant plus que les dépenses du retour étaient aussi coûteuses que celles de l’aller. Aujourd’hui qu’en moins de dix heures le pèlerin peut atterrir à Médina ou à Djeddah tout en  étant bien servi dans les airs tout au long du voyage, les soucis du prix du mouton n’existent plus  pour beaucoup d’entre eux.

En vérité, la plupart des sénégalais optent pour l’IFRAD non pas parce qu’ils l’ont choisi sciemment parmi d’autres possibilités, mais parce que il est devenu une pratique collective et presque systématique. Or, il nous semble   plus judicieux d’offrir au pèlerin les outils qui lui permettent de faire le meilleur choix entre ces trois options compte tenu de son heure d’arrivée à la Mecque, de sa forme physique, de sa santé, de son âge  et de sa situation financière.

 

 Le Tamattou et l’Ifrad  présentent chacun des avantages que nous présentons ci-après.

·        Pour le pèlerin qui doit faire un long séjour à la Mecque avant le début du Pèlerinage, il est préférable d’opter pour le Tamattou s’il  a les moyens de se payer un mouton. Dans ce cas  il se désacralise après la Oumra du début, fait naturellement ses prières quotidiennes et ses tawafs avec ses habits de tous les jours tout en prenant soin de son corps et de son hygiène comme à l’accoutumée. Ceux qui encadrent les pèlerins, dans le privé comme dans le public, optent pour le Tamattou.                                   Ainsi, nous conseillons aux pèlerins des premiers vols qui vont restés longtemps   à la Mecque avant le début du pèlerinage (plus d’une semaine à un mois), d’opter pour le Tamattou. Il est aussi conseillé à ceux qui sont dans l’obligation de partir immédiatement après le pèlerinage de pratiquer le Tamattou pour éviter le risque de ne pas avoir le temps de faire la Oumra au cas où ils auraient choisi l’Ifrad.                                                                Il est à remarquer que le Tamattou est pratiqué par la majorité des pèlerins toute nation confondue.

·        Pour les derniers arrivés à la Mecque, qui y passent environ une semaine ou moins, avant le début du Pèlerinage, il peut-être plus avantageux d’opter pour l’IFRAD. En effet il est contraignant voire épuisant de faire en l’espace de peu de jours  le Tawaf d’arrivée, de courir entre SAFA ET MARWA et de répéter le tout le jour du Sacrifice après le long périple entre Makka-Arafat-Mousdalifa-Mouna-Jamarat-Makka, rythmé d’interminables marches et de veilles. D’où l’intérêt de préférer ici l’IFRAD au Tamattou. En plus d’être exempté du SAFA-MARWA, le pèlerin est exempté du sacrifice du mouton le jour de l’Eide el Kabir.   

·        Les femmes qui ont besoin d’une hygiène soutenue, les veilles personnes et les pèlerins à la santé fragile qui font une longue durée  peuvent opter pour le Tamattou  s’ils ont la capacité d’effectuer le jour de l’eid el kabir les sept tours de tawaf et les sept tours de Safa et Marwa. Sinon, il est préférable pour eux de pratiquer l’Ifrad pour éviter l’accumulation continue d’efforts. Cependant, ils feront à nouveau le Tawaf et le parcours du Safa –Marwa lors de la oumra après un repos de quelques jours.

 

Il nous paraît important de rappeler que le Prophète (PSL)  n’a effectué qu’une seule fois le pèlerinage à la Mecque.  A cette occasion, il avait pratiqué le Khirane (d’après IBNOUL QAYIM, Ibnoul Tayimia et Cheikh Albani) mais beaucoup de ses compagnons qui n’avaient pas de mouton de sacrifice avec eux, avaient opté pour l’ifrad. Il (le Prophète PSL)) avait  émis le vœu de faire le Tamattou à d’autres occasions.

Ainsi nous espérons avoir posé les jalons d’une plus large sensibilisation qui contribuera à l’amélioration des conditions d’accomplissement du pèlerinage à la Mecque.

Cheikh Bamba DIOUM

[email protected]

 

 

 


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