Divertissement Radicalisé : Le model sénégalais de Politique innovante.

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  • Article ajouté le : 22 Samedi, 2015 à 16h08
  • Author: oumar ndiaye

Divertissement Radicalisé : Le model sénégalais de Politique innovante.

Puisqu’aucun parti n’est porteur d’un projet de société, le Champ politique du Sénégal est investi de partout par des politiciens, déguisés en clowns, jouant aux marchands ambulants d’illusions. C’est à qui sortira le meilleur tour, la plus belle et spectaculaire des prestidigitations. Toutefois, l’imposture n’est rendue possible que par la faute des professionnels de la presse qui ont opté pour la communication au détriment de l’information pour traiter de la chose politique.

Gros plans, angles serrés…. Le Sénégal étouffe sous le discours démagogique  et les piles d’images publicitaires : NPA, NPI, REVA, JAXAY, TAKKAL, YOONU YOKUTE, PSE, des plans et programmes qui sonnent comme des formules magiques,  des incantations inopérantes de DIOUF à Macky. Et  notre capacité d’indignation atrophiée s’illustre régulièrement le long des rassemblements politiques où les citoyens sont invités et s’y rendent comme  s’il s’agissait d’aller à une surprise party.

 L’appel des politiciens au discours radical est devenu une bonne occasion pour s’éclater à se fendre la rate, s’amuser, prendre des selfishes, avoir des vidéos à poster sur sa page facebook. On s’y rend surtout pour les rencontres galantes où jeunes hommes et demoiselles se frottent à l’ombre du « Grand Phallus National »(Freud).

Un meeting politique c’est aussi de l’action, du rire, des éclats de voix, des mots tranchants et peut être du sang qui gicle mais juste pour le FUN ; rien de sérieux.  

L’essentiel est une supercherie que réalisera en studio un bon technicien avec des inserts tirés d’une bonne banque d’archives. La complicité des Cameramen, des photographes et des reporters donnera les dimensions requises et le poids souhaité au rassemblement. Que ne fait-on pas avec le numérique ?

Au Sénégal, la Politique, suffrage universel au 18ème siècle, députés à l’assemblée nationale française en 1914, deux alternances démocratiques depuis l’an 2000, quatre présidents élus et zéro coups d’Etat en 55 ans, ce patrimoine national est dévoué par des Groupements d’Intérêts économiques et des Fan’s club politiques. Les  désormais uniques larrons à tirer leurs épingles du jeu de la grande foire ne portent aucune idée, ce sont des chefs de bandes. Des parrains ou parrainés de mafias pour la conquête  et la  conservation du pouvoir pour jouissances et réjouissances.

 Le Sénégal a fini d’enterrer l’idéologie pour s’embourber dans des alliances et unions contre nature favorisant la transhumance de toutes les hérésies. A chaque conglomérat politique, son propriétaire. Le PDS de Wade, le PS de TANOR, l’AFP de NIASS, Rewmi de IDY, l’APR de MACKY.  Même les petits poucets frustrés déambulent avec leurs tabliers en vantant les mérites de leurs GRAND PARTI, MODEL, engagé en Takhawu TEM et résolu vers PARENA. Le Sénégal se noie dans la cacophonie des 228 partis constitués et légalisés.

La destruction programmée des normes et valeurs dans le domaine politique conduit sous nos yeux au vide du débat politique car le spectaculaire a fini de détruire l’espace public de pensée que ne saurait contenir l’espace médiatique. Sur un quart de page de journal, quinze minutes de temps d’antenne, la préférence va  plutôt pour le « Show ».

Les sujets politiques sérieux ne vendent pas et la « Bête Politique » tient à marquer les esprits quitte à user de slogans creux, d’images fortes de délation, de démagogie, de fourberie et de farberie, (expression ajoutée au Larousse par le Sénégal).

Afin de mieux abrutir l’auditoire, les Politiciens jouent parfois à de fausses empoignades aussi interminables qu’inutiles sur la durée des mandats du Président de l’assemblée nationale et du Président de la République, l’indépendance de la justice, l’ordonnancement judiciaire national, la répression de l’enrichissement illicite, l’envoi de soldats au Yémen. Autant de débats fort passionnants mais  qui ne soulagent pas le pauvre « Goorgolou » et ne remplissent pas le panier de la ménagère.Ces divertissements polluent l’espace public et évitent aux politiciens de débattre des questions essentielles et de présenter au peuple leurs programmes (si jamais ils en ont.)

Face aux dysfonctionnements institutionnels, à la déliquescence des systèmes d’éducation et de formation, devant l’inefficacité des politiques sociales, économiques, agricoles et de santé, le peuple mérite mieux et plus de respect de la part des politiciens. La demande sociale à elle seule aurait dû suffire de rappel à l’ordre et de mis en garde. Mais on pousse l’indécence à son comble en croyant pouvoir toujours impunément manipuler. 2017 n’est pas loin et les sanctions tomberont.  Avec mes sentiments militants.


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