Le Saint Coran, La Sainte Bible et l’avortement médicalisé.

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  • Article ajouté le : 14 Jeudi, 2016 à 12h01
  • Author: oumar ndiaye

Le Saint Coran, La Sainte Bible et l’avortement médicalisé.

L’association des Femmes Juristes du Sénégal(AJS), habituée des faits au point d’être soupçonnée de pêchés inavouables, a de nouveau remué le marécage de nos contradictions politico-religieuses et judiciaires. Et cette fois-ci  encore la question portée à l’attention de la représentation nationale est vraiment de dimension sociétale. On évoque le Droit et le médical pour un fait relatif au viol et à l’inceste, hautement moral. Le médecin renvoie le dossier au juge en soulignant que la question n’est pas médicale. Les présomptions de risques sur la santé morale et mentale n’engagent pas le gynécologue et  dans ce cas de figure,  il n’est nullement établi que la vie de la femme  est mise en danger par son état de grossesse.  

En effet si le médecin légiste peut attester du rapport charnel, il appartient au magistrat d’établir l’infraction car l’inceste et le viol sont bien prévus et punis par la loi sénégalaise. Et la légalisation de l’avortement médicalisé pour femme ou fille victime de viol ou d’inceste suivi de grossesse est remise au goût du jour par  des réseaux de journalistes, de parlementaires et de religieux, chacun selon  ses  motivations fraîches ou émoussées. La Task-force  porteuse du combat pour l’application sans restriction du protocole de Maputo rappelle que le Sénégal viole ses engagements supranationaux en la matière depuis l’an 2004. La femme enceintée par le violeur ou l’incestueux et l’enfant en gestation sont tous deux des victimes à protéger par une procédure légale d’avortement médicalisé.

Alors le religieux qui a son mot sur tout et sur rien (de l’usage du cure-dent au commerce international en passant par le droit civil et pénal) s’invite dans le débat. L’enfant innocent ne doit pas être assassiné in vitro. Les questions d’ordre psychologique, psychopathologique ou psycho- généalogique n’ont pas de valeur devant les instructions de Dieu : tu ne tueras point ! L’Etat est invité à mettre en place des systèmes et des services de prévention du viol et de l’inceste et de prise en charge des femmes victimes et des enfants nés de viol ou de rapports incestueux./ Et là, le débat n’est pas possible puisqu’on ne polémique pas avec Dieu dont tous les contradicteurs sont voués aux enfers musulmans et chrétiens.

Puisque la Bible et Le Coran sont d’inspiration divine, nos Dames juristes, plus que prudentes,  donnent procuration aux islamologues et aux prélats, qui après intéressements  et défraiements, vont procéder à  des prélèvements issus de leurs fouilles des Livres Saints et élaborer un argumentaire religieux en faveur de l’avortement médicalisé.  De ces Livres absolument parfait à tout point de vue,  tout verset, isolé ou remis dans son contexte, ne peut être que vrai et parfait à suffisance pour affirmer ou infirmer totalement sans s’exposer aux foudres de ceux d’en face.

Les hommes de l’art, sous commande du bailleur, vont encore croiser le verbe sur l’esprit et la lettre, affirmeront une chose et son contraire et le contraire de la première et de la seconde assertion. Chaque thèse et son antithèse  seront abondamment  brodées   de versets et de hadiths (texte et contexte). Ainsi  la question sera bien camouflée dans le flou des  arguments et contre-arguments religieux  et passera mieux comme email au Web au grand dam du peuple encore une fois de plus éberlué. Un joli document en format PowerPoint sera remis aux commanditaires qui vont se l’approprier et en faire bon usage pour former leurs relais et convaincre leaders d’opinion et décideurs.

Toutefois,  l’avortement, médicalisé ou clandestin, tue l’enfant sans régler  le problème. La femme qui porte déjà le double- traumatisme du viol et de la grossesse non désirée se verra alourdie du fardeau de l’infanticide légalisé. Or rien n’indique que ce crime est moins traumatique que le maternage forcé d’un enfant issu de viol ou de rapports incestueux. On présume qu’un tel enfant est voué à de graves altérations de la personnalité conduisant à des monstruosités innommables. Alors on piétine la flexibilité de l’ontogenèse, les sacro-saints principes des droits de l’Enfant à la Vie, à la Survie et  au Développement et surtout de ne point être victime de discrimination. On décrète alors qu’il est de l’Intérêt Supérieur de cet enfant-là d’être assassiné dans le ventre de sa mère… il y aurait des non-dits et les regards tournent vers l'occident et les FM.

Cependant, vouloir refuser la décision d’un plus fort que soi est  d’un ridicule pathétique, à moins que ce ne soit une stratégie pour se faire inviter au prochain séminaire sur l’avortement médicalisé. Alors regardons dans la direction indiquée par ceux-là qui nous ont prêté nos yeux car il y a aussi  des fonds à capter.


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Lumière - #1

Pfff Perte De Temps Et D\'energie Sur Ces Questions ! Dieu N\'existe Pas ! Les Prophetes Ne Sont Que Des Gourou Sectere Point Barre !!

le Samedi 16 Janvier, 2016 à 10:33:34RépondreAlerter

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