Macky-bashing ou le syndrome Hollande (5) : du deuil National à la tribune politicienne de l\'Opposition.

Blogs
  • Article ajouté le : 18 Vendredi, 2018 à 13h05
  • Author: oumar ndiaye

Macky-bashing ou le syndrome Hollande (5) : du deuil National à la tribune politicienne de l\'Opposition.

Suite au décès, regrettable, de l’étudiant Fallou SENE de l’UGB, je partage avec vous cet extrait du tout dernier livre de François HOLLANDE, ancien Président de la République de France.

« Sur le cours du Tescou, un affluent du Tarn, dans le bassin de la Garonne, les autorités locales avaient prévu de faire construire une retenue d’eau de 1,5 millions de mètres cubes, destinée à alimenter les exploitations agricoles et à constituer des réserves pour une partie de la population de la région. Le projet était contesté sur le plan juridique, plusieurs recours avaient été déposés. Il l’était aussi au regard de ses conséquences écologiques, puisqu’il prévoyait la submersion projetée de douze hectares d’une zone humide propice à la diversité botanique et animale. Les protestataires avaient organisé plusieurs manifestations qui avaient dégénéré en affrontements violents avec les gendarmes. Trois jours avant un nouveau rassemblement, Cécile Duflot m’avertit en me disant que les méthodes des forces de l’ordre allaient, selon ses mots, « au-delà du borderline ». Oubliant que les premières violences étaient le fait de certains manifestants. Bernard Cazeneuve s’efforçait de gérer avec doigté cette situation. Le 26 octobre 2014, la manifestation nocturne tourne au drame. Encerclés par des militants agressifs, pris sous une pluie de projectiles, les gendarmes lancent des grenades pour tenir en respect les manifestants. L’une d’elles provoque la mort d’un jeune homme, Rémi Fraisse, dont la famille et les amis assureront qu’il était dans une démarche pacifique.

 Que dois-je faire dans ce moment tragique ? Affirmer immédiatement que toute la lumière sera faite sur les circonstances du drame, et que la justice se prononcera en toute indépendance. Ce qui fut fait. L’enquête allait durer plus de trois ans. Mais au plus fort de l’émotion suscitée par la mort du jeune homme, ces assurances ne suffisent pas. J’appelle le père de Rémi Fraisse.

Il est accablé. Il peine à trouver les mots. Il cherche à comprendre ce qu’il ne peut admettre. Il m’assure que Rémi Fraisse récusait toute violence. Je lui réponds en chef d’État tenu à un devoir de vérité mais je suis aussi un père d’enfants qui ont l’âge de Rémi. Son désarroi est exigeant. Il réclame des informations auxquelles, plus qu’aucun autre, il a droit. Je lui promets que rien ne sera occulté.

 Plus tard, jugeant que la mise en place d’un lac artificiel ne valait pas la mort d’un jeune homme, Ségolène Royal plaidera auprès du Conseil général du Tarn pour que le projet soit profondément revu. Bernard Cazeneuve annoncera qu’il proscrit à l’avenir l’emploi de grenades par les forces de l’ordre. Quant à la justice, elle a conclu à un non-lieu concernant le gendarme qui avait lancé le projectile. La violence, ces dernières années, s’est installée dans toutes les manifestations. Elle n’est généralement pas le fait des organisateurs. Ils sont systématiquement débordés par des éléments qui s’infiltrent pour casser et provoquer des affrontements qui occasionnent de graves blessures à des fonctionnaires chargés du maintien de l’ordre, et mettent en danger l’intégrité physique des manifestants. Que faire ? » Extrait du Livre de François HOLLANDE, Les leçons du Pouvoir, Edition Stock 2018 Page 162

Le président Macky SALL a-t-il intérêt à provoquer des émeutes ? Ceux qui souhaitent que le pays s’embrase socialement sont à chercher ailleurs, dans l’opposition, chez ceux-là qui font feu de tout bois au point de faire d’un deuil une tribune politicienne.


Cette entrée a été publiée dans Politique. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien. Alerter

Commentez cet article

Pseudo *

Votre commentaire :

Pseudo *

Mon commentaire *