Suppression des heures supplémentaires au Sénégal, SOIT !

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  • Article ajouté le : 26 Jeudi, 2015 à 13h11
  • Author: oumar ndiaye

Suppression des heures supplémentaires au Sénégal, SOIT !

L’Etat est ses communicants se moquent encore  des sénégalais et font un pied-de-nez à notre intelligence en couplant la suppression des heures supplémentaires à la lutte contre le terrorisme. La suppression du SENAT et les supposés  8 milliards d’économies annuelles en 2012 n’ont  pas empêché les inondations qui se sont poursuivies en banlieues   et vont encore perdurer pour des décennies. La  seule suppression des heures supplémentaires suffira à paralyser l’administration sans que les travailleurs n’aient à décréter des mots d’ordre de grève.  On n’aura juste qu’à ne pas lever le plus petit doigt dès l’ «heure de descente » arrivée.

C’est vrai que le sénégalais et la sénégalaise entretiennent des relations très ambigües avec le TRAVAIL. Englués par nos évènements sociaux, religieux, familiaux et nos chapelets de prières, il est très difficile d’imaginer un travail bien fait au point qu’il serait plutôt question, dans certains cas, de réclamer des heures compensatoires aux employés.

 Néanmoins, comme partout ailleurs dans le monde, aucune de nos activités humaines au quotidien ne nous prend autant de temps que le travail. Le travail rythme nos journées et nos semaines. Nous ne vivons plus que dans l’attente des « heures de descentes », des fins de semaines et des fins de mois…pour « toucher » le maigre salaire de nos  durs labeurs.

 Le travail résume et absorbe les plus belles années de notre vie, ponctuée des périodes de congés, avant de nous mettre au banc de la société lorsque le troisième âge ne nous permet plus de l’assumer pleinement. Que ce soit par vocation ou par dépit, le métier et le travail que nous pratiquons finit toujours par déterminer notre identité sociale et impacte profondément notre humanité. D’ailleurs chaque métier à ses valeurs, ses défauts, son langage, ses codes et traits de caractères qui le distinguent et distinguent ses professionnels : son mari est banquier, son épouse est avocate ; il est Greffier, elle est éducatrice spécialisée, sa voisine est  magistrate, son beau-père est infirmier, notre imam est contrôleur du trésor……

 La conscience que le travail nous fait exister  puis nous ennoblit aux yeux de nos semblables pousse l’homme à se confondre à son métier.  Ainsi donc l’on consent des  sacrifies au service et l’on se tue à la tâche. En temps ordinaire, durant la nuit, samedi, dimanche et jours fériés, nombreux sont ces pères de familles et mères de familles, ces célibataires qui triment encore à l’ouvrage afin que le service réponde à sa vocation de satisfaire la demande publique.  La demande est si forte et si continue qu’elle impose des permanences de services.

Des travailleurs renoncent volontairement ou sur réquisition à leurs congés administratifs afin que le travail continue. On « descend » à des heures  impossibles après des jours marathons pour éviter des émeutes d’autres travailleurs, pour ne pas laisser des personnes vulnérables sans prise en charge appropriée. Les raisons sont multiples pour que l’employé reste encore au service ou au bureau.

Les heures supplémentaires où l’agent  est retenu  au lieu de travail  au détriment de sa vie, de sa santé, de sa famille, de ses amis mérite bien une compensation financière.  Ce ne sont pas les heures supplémentaires que l’Etat veut supprimer  mais bien  la compensation financière qui en découle. Au moment où le déficit en ressources humaines est si criard, il  serait périlleux pour l’administration sénégalaise d’ordonner à ses agents de ne travailler  et de ne s’en tenir qu’aux heures légalement prévues.

Les heures supplémentaires comme acquis des travailleurs ne sauraient être une revendication, leur paiement l’est sans équivoque. Le travailleur ne pourrait, sans quelques gymnastiques conceptuelles et  quelques maladresses, réclamer et imposer un temps de travail supplémentaire, qui doit être fonction du volume du travail pour une période donnée et à la seule et  unique discrétion de l’employeur.  Ce qui mérite bataille c’est plutôt le recrutement suffisant d’un personnel bien qualifié afin qu’il n’y ait plus l’obligation d’effectuer des heures supplémentaires fussent-elles payées double ou triple. Les heures supplémentaires constituent une violence faite au travailleur à qui une vie de famille est déniée par ce fait.

 


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