Le Blogs de : oumar ndiaye

De façon tapageuse, conflictuelle et violente, les valeurs islamiques sont toujours brandies comme la seule solution à tous nos problèmes existentiels du Sénégal, comme pour refuser de porter notre regard sur le proche et moyen orient, les pays du Golf persique….où l’Islam n’a pas encore résout les problèmes, s’il n’en est la source. En attendant, notre islam modéré que nous magnifions partout ne nous permet même pas de « faire la Fête ENSEMBLE », chacun croyant détenir le monopole de l’agrément divin et de la pertinence confrérique....pour un croissant lunaire, le pays de la Téranga est divisé entre "Eux" et "Nous".

Le Sénégal est en train d’expérimenter dangereusement une fièvre de religiosité dont les effets délétères les plus manifestes sont entre autres : le superpouvoir temporel et profane des marabouts, l’infantilisme social, le festif et   la marchandisation  du fait religieux. Ces faits sont observables au Grand Théâtre, à SORANO et lors des rencontres et cérémonies où des Cheikhs arrivent à captiver leurs foules durant des heures en leur contant des légendes et des fables.

Au nom de la prétention au monopole de la vérité Vraie, des appels à un alignement confessionnel sont lancés tout azimut entre « frères musulmans ». Que n’entend-on pas souvent dans nos conversations un musulman murmurer, avec beaucoup de condescendance, à l’endroit des chrétiens : « Ah ! Ils ont un si bon cœur ! Ils iraient droit au Paradis si seulement ils acceptaient le Prophète (Mohammad, s’entend bien sûr !).

Dans cette ambiance concurrentielle et de surenchère, chaque confrérie vante les mérites de son guide en dénigrant les autres et leurs marabouts et leur clergé ; menaçant au passage les fondements  de la nation à grand renfort de mouvements de foules en proie à des crises d’hystérie collective.

Le phénomène religieux sénégalais est devenu vraiment critiquable et inspire méfiance. Nous savons qu’au-delà des discours de promotion du dialogue interreligieux et inter-confrérique, souvent teinté de sincérité, il y a aujourd‘hui une tentation de dérive vers l’autoritarisme, un risque d’imposition d’une norme supposée mieux partagée( le Sénégal est pays de musulmans (réewu jullit la nu !)

En tout cas, il est admis, à raison ou avec exagération, que nos minorités confessionnelles sont plus respectueuses du bien commun, des règles et droits, plus sincères et plus productifs pour la société. Ce qui ne nous empêche pas de les dénigrer en public et en privé pour le seul fait de ne pas partager avec eux un culte que nous sommes en train de réduire à son expression la plus dévouée, la plus critiquable( l’ostensoir et le puéril).

Il ne vient plus à l’idée d’aucun musulman que si l’ISLAM a aussi intégré notre patrimoine, il n’en est pas moins une religion importée, imposée au même titre que le Christianisme. Nos compatriotes de confession non musulmane ont aussi droit au respect de leur croyance, leurs  symboles, leur sacré. Et pour Bien Vivre Ensemble, nous devons accepter qu’ils puissent aller au Paradis sans renier leur Conviction. Ne serait-ce que pour remplir le paradis que Allah a construit pour être rempli et que surtout la minorité musulmane ne saurait à elle seule le faire ; à moins que cet espace de miséricorde ne soit un petit îlot comme la Principauté du Qatar(qui ne veut pas de refugiés musulmans sur son sol)...Il doit s’imposer aux musulmans qu’eux seuls n’hériteront pas du Royaume de Dieu.

Bonnes fêtes de Tabaski