LES MODOU-MODOU SERAIENT-ILS RACISTES ET INTOLERANTS ? ANALYSE 2° PARTIE

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  • Article ajouté le : 06 Lundi, 2015 à 22h04
  • Author: baye diouf

LES MODOU-MODOU SERAIENT-ILS RACISTES ET INTOLERANTS ? ANALYSE 2° PARTIE

Dans le  premier document publié , je proposai une définition du mot “Modou-Modou” 

http://bayediouf.seneweb.com/les-modou-modou-definition-leurs-qualites-defauts-pratiques-sociales-et-langages_b_126.html

“Modou-Modou est un jeune sénégalais non scolarisé, non qualifié exerçant l’activité de commerce ambulant, qui émigre pour pouvoir subvenir aux besoins da sa famille, mène une vie collective avec ses amis et pense retourner au pays plus nanti qu’avant son départ.”

Partant de cette définition je vous propose pour ce second article les qualités et défauts des “Modou-Modou”.Cette analyse n'est pas un jugement de valeur et toute généralisation porte des limites. Tous les “Modou-Modou” comme tous les sénégalais ne sont pas pareils.

Comme je l'avais noté dans l'un de mes articles, depuis la crise économique et la diminution de leur capacité financière ces sénégalais deviennent comme des “apatrides” négativement critiqués à travers les médias du pays d'origine et mal aimés dans leur pays d'accueil. Et nécessairement des éclaircissements s'imposent.

http://bayediouf.seneweb.com/italie-quot-seyyou-modou-modou-quot-les-italiennes-se-rebellent-sur-le-net_b_104.html

Un sens élevé de la famille: La première qualité de ces sénégalais émigrés est le sens de la famille. Pour eux la chose primordiale est représentée par les parents.Provenant en général de familles pauvres, rurales ou des banlieues, ces jeunes trouvent là le sens de leur vie et les motifs de leur exil.

Ils ont émigré pas pour des motifs strictement individuels mais pour subvenir aux besoins et manques de la famille. Cette famille part surtout des ascendants, pères et mères et viennent ensuite les épouses et les fils.Cette relation entre les ascendants et les fils est fortement présente dans la mentalité populaire sénégalaise qui décrète que sans la grâce et les prières du père et de la mère nul ne peut réussir dans la vie. Cette croyance est largement présente dans toutes les couches sociales de notre pays.Voir des jeunes fâchés avec leur famille et qui coupent les relations avec pères et mères est une chose fréquente en Europe mais rarissime chez les sénégalais. La réussite et l'échec des émigrés peut se mesurer dans la permanence des contacts et de l'assistance fournie aux parents.

Aider la famille signifie assurer les dépenses quotidiennes pour la nourriture, payer les factures d'éléctricité, les frais de santé, fournir les sommes nécéssaires pour les fêtes occasionnelles, bâptèmes,tabaski, korité et le summum payer le voyage du pélérinage à la Mecque au père et/ou à la mère

On peut faire des discours infinis mais rien ne peut couper ce cordon ombilical de l'émigration.

Et toutes les politiques prônant la valorisation productive des transferts d'argent par les ONG et les organismes de coopération internationale ont échoué parce que ne prenant pas en compte cet élément fondamental de l'émigration sénégalaise.

Le retour au pays et un refus de l’ intégration:

De ce sens élevé de la famille nait un attachement profond au pays d’origine. Les “ Modou- Modou” n’ont pas ce problème de complexité culturelle et de choc des civilisations vécus à l’époque par les étudiants sénégalais des années pré-indépendances et décrits par l’écrivain Cheikh Hamidou Kane dans son livre “Les aventures ambiguës”. Pour les “ Modou-Modou”, point d’ambiguité seul compte le pays d’origine, le temps d’amasser une fortune et  après le retour vers le pays d’origine. Pour eux seul compte cet objectif qui est à la fois un rêve. Les “Modou- Modou” ont les pieds en Europe et la tête au Sénégal. Ils n’ont pas ce complexe parce qu’ils refusent toute ouverture et assimilation avec la culture du pays d’accueil. 

Cette fermeture est si radicale qu’on ait à penser que les Modou-Modou seraient racistes et intolérants.

Et par conséquent cette attitude crée des problèmes dans le pays d’accueil: le refus de l’intégration. Et partant de leur faible niveau de scolarité dans la langue officielle de leur pays d’origine qu’est le français, ils refusent et trouvent des difficultés à apprendre la langue du pays d’accueil. Il est fréquent de trouver en Italie des émigrés résidents de plus de vingt années qui ont encore des problèmes à s’exprimer et à comprendre la langue du pays de Dante. Faut-il noter une exception et j’avertissais au début sur les limites de la généralisation : Un des précurseurs de cette catégorie est Pap Khouma. Pap vit en Italie depuis 30 ans. Il est actuellement un écrivain célèbre en langue italienne et journaliste inscrit dans l’Ordre National des Journalistes italiens. Il continue de revendiquer son appartenance à cette famille des Modou-Modou” mais notons aussi que Pap alternait son travail de commerce ambulant au début de son immigration en Italie et ses études qu’il avait déjà débutées à Dakar. Il travaille actuellement dans l’une des plus grandes librairies de Milan. Son cas est particulier.

Et bien sûr ce refus d’intégration dans le pays d’origine crée des problèmes et des comportements bizarres des “ Modou-Modou” dans le pays d’origine. Ils refusent d’apprendre la langue  et de suivre d’autres formations à caractère professionnel. Et sans s’en rendre compte ce refus crée des obstacles dans leur capacité de s’enrichir intellectuellement et économiquement.

On me raconte qu’au début des années 80 les émigrés mettaient au ban de la communauté tous les jeunes sénégalais qui essayaient de suivre une formation et on les traitait de “ takhawoukat”,des vagabonds.

Evidemment ce calcul mécanique d’amasser fortune et de retourner au pays et de refus de l’intégration ne se réalisant pas toujours, ils se trouvent piégés par leur propre stratégie: problèmes pour retourner au Sénégal, sans fortune réellement et difficultés à rester en Italie du fait des nombreux problèmes administratifs et juridiques nés du refus d’intégration et du respect des lois et normes du pays.

Je vous donne un rendez-vous au prochain numéro et vous prie de réagir ci-dessous afin d’alimenter et d’enrichir la réflexion.


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Anonyme - #1

Parmi Les émigrants De Tous Les Pays Du Tiers-monde, Il Y A Toujours Une Différence Entre Ceux Qui Sont Qualifiés Et Ceux Qui Ne Le Sont Pas. On N\'émigre Pas Tous Avec Les Mêmes Outils Et Pour Les Mêmes Raisons. Les « Modou-modous » N\'ont Pas Vocation à S\'enrichir Intellectuellement. Leur Créneau Est Le Travail Manuel. Il N\'est Pas Avantageux Pour Eux De Délaisser Leur Point Fort Pour Aller Corriger Un Point Faible Presque Incorrigible. Au Moment D\'émigrer, Les Dés Sont Déjà Jetés. Il Y A Un Certain Niveau De Formation Des émigrés Qui Est à La Charge Du Pays D\'origine Des émigrants. De Plus, Il Me Semble Que Les Pays Comme L\'italie Ou L\'espagne Savent à Quoi S\'attendre Lorsqu\'ils Décident D\'accueillir Des Immigrants « Modou-modous ». Il Faut Qu\'ils Soient Raisonnables Et Qu\'ils Comprennent Que Les « Modou-modous » Et Les Travailleurs Qualifiés Ne Peuvent Pas Satisfaire Aux Mêmes Exigences D\'intégration.

le Mardi 07 Avril, 2015 à 20:01:51RépondreAlerter

Baye Diouf - #2

Merci De Votre Intervention.je Suis D\'accord Avec Votre Réflexion Sur La Non Vocation D\'enrichissementt Intellectuel Des Modou-modou. C\'est Peut être Là Ou Le Bât Blesse, Une Quasi Absence D\'intervention Des Autorités Publiques Du Pays D\'origine.\nun état De Fait Est Réel Et Visible Dans Les Pays D\'accueil: La Formation Est L\'unique Outil Qui Permet Le Développement Personnel Des émigrés. Et C\'est Mathématiquement Visible. Les Meilleurs Réussites De L\'émigration Se Trouvent Chez Les Personnes Formées.\nj\'ai Même Remarqué Une Disparition Naturelle Avant Le Terme Des Retraites Chez Cette Catégorie. Une étude Plus Minutieuse Permettrait De Mieux Appréhender Le Phénomène.

le Mardi 07 Avril, 2015 à 23:34:13RépondreAlerter

Anonyme - #3

Diouf Vous êtes Intelligent Manla Noko Khame? Ya Kett Sendey Way . Son Of A Bitch

le Mercredi 08 Avril, 2015 à 22:05:34RépondreAlerter

Lebaolbaol Tigui - #4

Les Senegalais Ne Sont Pas Bien Instruits Et Bien Eduquès C\'est à Dire Bien Orientès Par Leurs Autoritès.....c\'est L Elite Qui Devrait Faire Comprendre Aux Jeunes Senegalais Comment Doit On Se Comporter En Dehors Du Pays Et L Importance De La Formation Et Du Travail Regulier....mais On A Constatè Que Ceux Sont Les Dahiras Ou Les Marabouts Qui Les Guident Qui Les Donnent Des Conseils Et Le Religieux A Peur De Tout Et Fuit Tout Le Monde Sans Raison Ou Bien Pour Preserver Ses Interets Les Empecher De Se Reveiler .....quand Le Modou Modou Dit Que \" Ken Dunu Sopi ,dagnouy Sopè\" Personne Ne Peut Nous Influencer C Est Nous Qui Influençons ...c\'est Là Où Debute Le Manque De Volontè D Aller Vers Les Autres . De Ce Conseil De Marabout Commence Tous Les Problemes Des Modou Modou....quand Ils Les Mettent En Gardent Les Isolent Des Non Musulmans Sans Arguments Valables....en Europe Actuellement Tous Les Senegalais Qui Nont Pas Pu S Adapter Sont En Marge Des Affaires.....une Bonne Education Doit Etre Universelle .les Dahiras Ont Beaucoup Contrubuè à La Reusite Des Modous Modou Mais Ils Ont Beaucoup Empechè Les Modous D Aller De L Avant D Avoir Un Avenir Sùr D Etre Des Responsables.

le Vendredi 10 Avril, 2015 à 16:38:54RépondreAlerter

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