Le Blogs de : baye diouf

Ah oui celà ne vaut plus la peine et je vais  vous expliquer pourquoi. Mais je veux être clair avant. Mon intention réélle n’est pas de décourager l’émigration des jeunes sénégalais sans emploi. L’émigration représente une soupape de sécurité sociale et économique pour le Sénégal et ça  il ne faut pas le nier. 

Et pour aider ces jeunes je pense qu’il faut beaucoup miser sur l’information au départ comme à l’arrivée et les aider ainsi à avoir une bonne préparation et à disposer ainsi d’ un bon de plan de carrière pour chercher du travail en dehors des frontières nationales. Malheureusement pendant ces dernières 30 années de boom de l’émigration, rien n’a été fait pour l’information et la formation de ces jeunes candidats à l’exil. Rien n’a été fait parce que d’une part il y’avait l’urgence et que d’autre part la demande en main d’œuvre était élevée. Et celà a malheureusement fini avec les situations dramatiques de “Barça ou Barsakh”.

Ne nous attardons pas sur le passé, parce que l’objet de ce document est le présent actuel.

Et les politiques d’accueil et d’encadrement des phénoménes migratoires ont beaucoup changé en Europe. La crise économique est passée par là. Les lois de régularisation des sans-papiers ont quasi disparu de l’échiquier et les quotas d’appel de travailleurs étrangers suspendus.Et les autorités européennes ont cette capacité de changement et d’adaptation selon les données de la situation et arrivent les restrictions, les permis de séjour à point ou de l’immigration choisie à travers laquelle on accorde des faveurs aux jeunes hautement qualifiés. Ah oui l’Europe ne veut plus de nos bras qui ne servent plus . Ces capacités d’adaptation et de changement manquent chez nous.

 Et ça les jeunes sénégalais et africains doivent le savoir. Et je pense que le moment est arrivé de mettre en place des structures d’information,d’accompagnement et d’encadrement à l’émigration dans nos pays. 

L’émigration choisie destinée à attirer les jeunes cadres,ingénieurs et chercheurs a déjà mis en place ses outils en Europe. Faut-il empêcher nos jeunes lauréats de mordre à l’hameçon ?. Est-ce même possible ? Je ne pense pas et je vois ici en Italie des recrutements transnationaux de ce type de personnel venant surtout de l’Asie, de la Russie et dans une moindre mesure de l’Amérique du Sud.

De l’Afrique Noire nullement pas. Peut être le motif réside dans le manque d’information et d’encadrement. Et pourtant depuis 2 ans, existe le permis de séjour UE appelé aussi Carte Bleue UE.

Ce permis de séjour permet aux entreprises de l’espace Schengen de faire appel dans les pays extra-communautaires de recruter cette crème juvénile et naturellement avec des garanties contractuelles et salariales: durée d’au moins de 6 mois et salaire annuel égal ou supérieur à 27 000 euro. Oui pour être attractif il faut faire aussi sérieux. L’affaire fonctionne et beaucoup de studios de design et graphiques, des cabinets d’architecture,des sociétés de conception d’applications et conseils en informatique utilisent beaucoup cette procédure dans leur recrutement.

Je pense que cette voie devrait aussi s’offrir à nos jeunes talents qui trouvent des difficultés à trouver des emplois à leur pointure. La recherche de travail par l’envoi de cv est devenue transnationale Le site linkedin.com  sert beaucoup pour cette recherche dans un monde global. Le problème de langue ne se pose parce qu’à un certain niveau de qualification, la langue anglaise fait office de passage obligatoire.

 Et vous avez peut-être commencé à comprendre le titre provocateur de mon document.

Oui émigrer aujourd’hui  en Europe en dépensant des millions de CFA pour les visas et au niveau des ambassades est un gâchis et un non sens et nos jeunes ont besoin de le savoir. Parce qu’avec la crise et le chômage déjà qui gagne les rangs des résidents d'Europe depuis un 5 ans, faire un tel investissement devient inutile. Et je vous raconte le cas de Cheikhou  qui m’a beaucoup touché. Il disposait d’un petit commerce à Sandaga et en 2009 a dépensé environ 5 millions CFA pour le visa et le billet d’avion. Arrivé en Italie en Septembre 2009 Cheikhou a eu beaucoup de difficultés pour trouver une occupation digne et celà pendant 4 ans. En 2013 il se rend a Puglia pour faire l’ouvrier agricole.Un travail  difficile. Et c’est malheureusement durant une matinée de vent frais et humide il tombe victime d’une attaque d’asthme et avant l’arrivée des secours perdit la vie au milieu des champs. Des cas douloureux allant jusqu’au suicide oú à la dépression sont actuellement fréquents dans la communauté sénégalaise. Je ne veux pas verser dans l'alarmisme mais les choses par rapport avant ont beaucoup changé

Je deviens directif et conseille aux jeunes sénégalais de ne plus dépenser ces folles sommes pour se retrouver dans l’enfer européen. Les ambassades ont mis beaucoup de restrictions pour les demandes de visa et faisant ainsi naître un marché florissant, depuis plusieurs années, d’intermédiaires pour la fabrication des faux documents à présenter aux différents services consulaires et faisant payer aux familles des sommes élevées. Et dans plusieurs cas des complicités actives ont été signalées dans certains mêmes services consulaires présents à Dakar.

La nature a horreur du vide et devant les difficultés des destinations traditionnelles comme l’Europe et les USA, de nouvelles destinations comme le Brésil, l’Argentine et la Bolivie apparaissent . De nouveaux types de travailleurs comme les bonnes et les  domestiques commencent aussi à envahir les pays arabes. Et là aussi l’information juste et l’encadrement nécessaire font défaut et déjà des histoires dramatiques nous arrivent quotidiennement à travers la presse.

Les idées pour l’émigration ne manquent pas. Il faut plutôt des volontés dans les politiques publiques.

Comme le disait un ami , aux modou-modous servent seulement un “accompagnement”, le plus difficile a été fait: partir,partir..