Le Blogs de : Cissé Kane NDAO

Oh mouton ! Tu me semblais si lointain que je n’ai pensé à ta fête. Par bribes ton nom résonnait dans ma tête, quand madame Entre le gaz épuisé le sac de riz vide et la facture de courant M’avertissait perfidement de ton arrivée qui se rapprochait immuablement Oh mouton ! Pourquoi n’ai je pas pensé plus tôt que tu arriverais surement Comme l’amant transi d’amour à qui sa dulcinée a promis Une belle nuit d’étreintes et l’offrande de son trésor ? Mais est-ce que seulement avais-je la tête à toi : Entre les événements religieux familiaux Les découverts rallonges forçages et prêts spéciaux Toujours occupé à boucher les trous et fixer encore les clous enrayés par lesquels Suinte chaque jour ma faillite ma honte ma gêne ? Oh mouton ! Un beau jour par la magie d’un détour à la télé Ma grassouillette ministre de l’élevage au sortir d’un Conseil interministériel M’annonce que tu vas envahir très bientôt mon espace vital Je perçois déjà ton rictus narquois, me défiant du regard goguenard ! Oui ! tu avais raison et tu auras raison Montagne inaccessible je te contemple sur les affiches publicitaires

Et manque de tomber à la renverse quand j’entends le prix auquel tu te vends C’est vrai que tu es un acteur du capitalisme qui toise les sommets Mais t’inquiète je prie et je supplie Dieu Qu’à la faveur de la nuit la vielle de ta fête Qu’un de tes lointains cousins par dépit entre dans ma maison Et bêle faiblement pour apaiser le stress de mes enfants envieux, qui t’admirent Dans toute ta superbe, paisiblement installé à la porte de mon voisin Leur cœur battant la chamade complément transis à l’avance De honte en pensant aux futurs moqueries de leurs camarades de jeu Car moi pauvre papa n’ai pas attaché ton frère ni eu la chance De trucider son ombre le jour fatidique ! Oh mouton ! Tu n’es pas encore arrivé que l’ambiance de peur T’annonce déjà comme si un deuil prochain Allait s’abattre sur moi et me couvrir de honte. Oh mouton ! Je te hais comme j’aime le fumet de ta chair grillée Je te hais comme j’aime ta présence sur le barbecue Pendant que la tasse de leweul est à portée de main Je te hais comme j’aime l’ambiance qui accompagne ta présence Au sein de ma famille pendant les jours heureux Oh mouton ! J’implore Dieu et je prie De me faire la grâce que tu sois à la hauteur de ma bourse si maigre Et je supplie l’Eternel que mon logeur ne pense pas à moi, que la Senelec Et la Sde omettent de me remettre leurs factures Et que l’usurier du coin daigne accepter mon chèque insolvable Pour qu’enfin tu franchisses la porte de ma demeure, Et comme un rayon de soleil en plein hiver Eclaire de joie les visages soucieux de ses habitants Mouton Mouton Mouton ! Je dis ton nom trois fois Et je prononce sept fois celui de Serigne Fallou Pour qu’il me donne les moyens de t’accueillir enfin ! Oh mouton ! Cissé Kane NDAO Président A.DE.R