Le Blogs de : Cissé Kane NDAO

Il ne faut jamais refuser le débat. Tout ce que l'on fait et que l'on enrobe de pseudo clauses de confidentialité alors que cela engage toute une nation est source de conflits qui peuvent à tout moment dégénérer.

Il en est ainsi de la question souveraine de la gestion de nos ressources minières, et halieutiques.

Quand une décision concerne tout un peuple qui est forcément et même plus comptable que celui qu'il a élu pour présider à sa destinée, il est absolument obligatoire que ce peuple sache, en toute clarté, quel est le contenu exhaustif des contrats qui lient le Sénégal aux multinationales-qui soit dit en passant ne gèrent que leurs intérêts-et quelles sont aussi les dispositions des conventions engageant la souveraineté nationale de notre pays, avec nos voisins.

Refuser le débat légitime, c'est sembler donner la preuve d'une fuite en avant irresponsable qui laisse libre cours à toute forme de supputations et de théories du complot contre les intérêts de notre nation, pour le bénéfice de quelques privilégiés coupables, aux yeux de l'opinion, d'abus de pouvoir ou de délits d'initiés.

Dès lors, toutes les forces vives de la nation ont l’impérieux devoir citoyen et patriotique de répondre à l’appel au dialogue du Président Macky Sall concernant ce sujet qui nourrit moult fantasmes et autres élucubrations de plus en plus fantaisistes, aux antipodes de la réalité concrète.

Constatons que dans tous les pays du monde où la souveraineté dans la gestion des richesses du sous-sol a été bradée à des particuliers sous la coupe réglée et la complicité active des multinationales imposées par des pays soi-disant amis et frères dans une totale opacité, la stabilité politique et sociale de ces pays a été perturbée, et ils ont basculé dans l'anomie.

Le chaos agit de manière sournoise. Comme la colonisation qui en son temps commença par nous envoyer les missionnaires, puis l'école et enfin les soldats, le chaos se fait précéder de polémiques cacophoniques dont le bruit et la fureur dégénèrent en batailles de positions, avant de se muer en manifestations et autres violences qui finissent par se transformer en conflits intercommunautaires tragiques, avant de prendre la forme diabolique d'une guerre civile.

À mon sens, cela semble vraiment plus cher payé que les vertus d'un dialogue constructif où l'on met honnêtement sur la table toutes les décisions qui ont été prises concernant ces questions hautement stratégiques, et que cela fasse l'objet d'un débat public national.

Les poumons par lesquels respire la démocratie sont le dialogue, la libre expression des opinions et des libertés, la garantie souveraine du respect du suffrage universel ainsi que l'obligation fondamentale de rendre compte.

Nul ne peut s'en soustraire. Surtout que les voies par lesquelles il aura accédé au pouvoir sont la souveraineté populaire.

Le sénégalais en est arrivé à un stade de maturité où personne ne peut plus ni brider sa liberté ni lui interdire de s'exprimer.

Il faut cependant couper tout chemin qui pourrait installer un débat basé uniquement sur les supputations et autres interprétations polémiques de bouts d'informations qui échappent au compte-goutte des contrats qui paraissent verrouillés et entourés d'omerta concernant les cessions de nos richesses nationales, pour leur exploitation.

Car comme le dit Birago Diop, "quand la mémoire va ramasser du bois, elle rapporte le fagot qui lui plait" !