RÉPONDRE A L’APPEL HISTORIQUE DU 12 JUIN

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RÉPONDRE A L’APPEL HISTORIQUE DU 12 JUIN

Un dialogue national n’est pas une conférence nationale comme celle que connurent nos voisins. Il n’est pas non plus un procès du régime. Il s’agit d’un échange de haut niveau sur les questions hautement stratégiques qui engagent la souveraineté de notre pays et transcendent les clivages politiques.

C’est un exercice difficile réservé à des hommes politiques qui n’occultent jamais les intérêts nationaux et gardent toujours à l’esprit le sort de notre pays, dans un grand élan patriotique dont la manifestation est la générosité intellectuelle qui devra favoriser des échanges enrichissants en cette occasion, et nous plonger dès après dans le temps de l’action.

« Un dialogue ce n'est pas des mots, c'est un sens. Un dialogue doit dire quelque chose qui est l'action, qui est la raison pour laquelle le dialogue est dit » rappelait René Clément. Il n’y a aucune nation qui s’est développée, à force de polémiques futiles et stériles. La suite logique de tout dialogue est assurément l’action, s’il est constructif.

Choisir de servir son pays en s’engageant en politique, c’est privilégier le dialogue. Y consacrer son temps, avec l’intime conviction qu’elle est la voie royale pour parvenir à des consensus forts sur lesquels s’appuyer, pour impulser dans une belle dynamique d’ensemble les politiques publiques qui  favoriseront le décollage définitif de notre pays, car le dialogue est le lieu d’élaboration ou de validation ou d’amendement des dispositions qui garantissent la valorisation optimale de nos ressources, de sorte à atteindre l’émergence tant souhaitée.

C’est la raison pour laquelle Albert Camus chantre de l’engagement parlant des vertus du dialogue disait : « (…) si nous choisissons de servir cette communauté, nous choisissons le dialogue jusqu'à l'absurde - contre toute politique du mensonge ou du silence. » j’ajouterai contre toute politique de la chaise vide, ou de Ponce pilatisme.

C’est comme cela que nous arriverons à échapper à la malédiction du pétrole et autres calamités qui naissent de conflits pourtant évitables, si les vertus du dialogue avaient été appliquées.

L’opposition a donc le devoir moral de répondre à ce dialogue. Elle doit avoir le courage politique de venir à la table du débat national, armée de la force de ses convictions, pour défendre courageusement ses idées, et discuter des conditions de la mise en valeur de nos richesses nationales, et du processus électoral, entre autres termes.

Le camp du pouvoir quant à lui a celui d’éviter que « (…) le dialogue, relation des personnes, [ne soit remplacé] par la propagande ou la polémique, qui sont deux sortes de monologue », et donner ainsi l’impression d’avoir déjà acté sa position, en utilisant dans ce cas l’opposition comme faire valoir.

Faisons-nous confiance alors, pour une fois. Et, pour une fois, acceptons de répondre à ce rendez-vous historique, oui, historique car, pour la première fois, nos ressources minières pétrolières et gazières feront l’objet d’un débat public national. Allons-y tous, et sur ce point hautement stratégique et gravement sensible, procédons lucidement par dialogue et inclusion.

Nous avons une si haute idée de nous-mêmes et de notre pays que cela devrait nous commander de toujours répondre présents, dès lors qu’il s’agit de son avenir.

Et d’ailleurs, le bon sens voudrait que tout le monde y participe, pour au moins pouvoir prendre à témoin l’opinion et constater avec elle ultérieuement l’application qui sera faite, ou non, des conclusions auxquelles nous serons parvenus.

Le sort de notre pays mérite que nous l’abordions avec lucidité, clairvoyance et pragmatisme.

Sans impétuosité ou calculs politiciens.

Car nous avons la responsabilité historique de veiller à l’héritage des générations futures, auxquelles nous devons transmettre un Sénégal de paix et d’harmonie.

Cela passe par une mise en valeur raisonnée de nos richesses.

Cela passe par un renforcement de notre démocratie et la garantie d’un Etat de droit, sans lequel il n’y a ni justice ni paix sociale, ni scrutin électoral apaisé.

Notre responsabilité sur ce point est engagée, pouvoir comme opposition, et société civile.

 

 

 

 

 


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