LE MEPRIS DE SOI EST INCOMPATIBLE AVEC LE DESIR DE PUISSANCE.

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  • Article ajouté le : 27 Dimanche, 2018 à 10h05
  • Author: Tamba Danfakha

LE MEPRIS DE SOI EST INCOMPATIBLE AVEC LE DESIR DE PUISSANCE.

Quand un peuple a le désir de grandir, il commence par se forger une identité qui lui est propre. Notre pays, le Sénégal, est un pays qui vit dans un brouillard identitaire abject : depuis les indépendances, notre peuple finance, à la sueur de son front, une école qui enseigne à nos enfants une histoire racontée par les colons français d'hier et leurs larbins locaux. Cette histoire nous apprend que nous devons continuer à suivre les traces de nos bourreaux pour trouver le salut, cette histoire nous recommande d'honorer la mémoire de nos bourreaux et, surtout, cette histoire nous condamne à demeurer des esclaves, des soumis, des asservis à jamais, sans identité, sans force de penser le monde, par nous mêmes. Et que dire de la plupart de nos "intellectuels arabisants" qui se comportent en défenseurs acharnés de l'identité arabe dans nos pratiques religieuses ? Au demeurant, peu importe combien d'argent nous mettrons dans nos projets et programmes publics, nous n'obtiendrons, en retour, que déceptions et échecs. Comment, d'ailleurs, peut-il en être autrement si on sait que le succès est l'œuvre des hommes et des femmes debout, fiers et dignes. Mais, comment peut-on se sentir fier et digne dans un pays, comme le Sénégal,, quand on emprisonne, dans une certaine passivité, complicité ou impuissance collective, certains de nos meilleurs compatriotes sur la base du mensonge et de l'abus d'autorité ? Comment nourrir notre dignité collective quand on voit les juges, sans scrupules, fouler aux pieds les principes sacrés de leur profession : l'impartialité, l'équité et la conformité des décisions aux textes et à l'esprit des textes de loi. Comment croire en la dignité nationale lorsque des fonctionnaires, détournent, sous nos yeux complices à tous, l'argent public, bâclent les projets et programmes ou violentent leurs propres concitoyens, pour faire plaisir aux siens ou faire plaisir à leurs chefs ? Comment laisser une once de dignité nationale nous envahir le cœur au moment où nous sommes dépossédés de l'un des attributs essentiels de toute souveraineté : battre sa propre monnaie et la contrôler dans le sens des intérêts de son propre peuple ? Bref, le Sénégal est, aujourd'hui, dans une situation psychologique et mentale qui est incompatible avec tout désir de progrès, d'émergence ou de developpement. Le vrai travail à faire est un travail qui ne demande pas des milliards, juste un peu de courage, un peu de lucidité, c'est un travail de restauration et de réappropriation de soi, un travail qui doit nous conduire à couper le cordon ombilical avec tous ce qui est lié à ces moments dégradants de la colonisation et de la néoclonisation, c'est un travail urgent et prioritaire !


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