MASSACRES AU MALI : AU DELÀ DE LA BARBARIE LA FAILLITE DE NOS ÉLITES

Blogs
  • Article ajouté le : 24 Dimanche, 2019 à 18h03
  • Author: Tamba Danfakha

MASSACRES AU MALI : AU DELÀ DE LA BARBARIE LA FAILLITE DE NOS ÉLITES

Ainsi, donc, le Président IBK du Mali vient de limoger les plus hauts responsables de l'armée de son pays après le massacre de plus de 110 peulhs par une bande de barbares à identifier et à mettre hors d'état de nuire dans les meilleurs délais.
Je serai tenté de dire que son sursaut désespéré vient trop tard, il fallait prendre les dispositions idoines bien longtemps avant cette tragédie et celle du 17 mars où plus de 23 soldats maliens ont, sauvagement, été abattus par d'autres barbares qu'il faudra, également, retrouver et mettre hors d'état de nuire.
Les hordes, qu'elles soient humaines ou animales ont besoin de se battre, de s'affronter pour n'importe quoi et pour n'importe qu'elle raison. La nature semble avoir placer dans les gènes du vivant l'agressivité, la violence comme l'un de ses traits de caractère le plus significatif.
C'est pour l'avoir compris que les sociétés occidentales et orientales, en tout cas toutes celles qui semblent avoir connu une plus grande stabilité intérieure se sont mis à se fabriquer des ennemis extérieures.
Puisqu'il est impossible d'empêcher les gens de se battre et de se massacrer entre eux, ne vaut-il pas mieux orienter cette énergie destructrice vers les autres plutôt que contre soi ?
Les vikings ont trouvé dans les saxons et dans les chrétiens leurs ennemis, les chrétiens d’Europe ont trouvé dans les "païens" d'Afrique ou dans les "barbares" du nord Europe et d'ailleurs leurs ennemis mortels contre qui ils réussissaient, toujours, à se mettre d'accord entre eux.
Ces nations n'ont jamais été aussi en paix entre elles que quand elles s'attaquaient à leurs ennemis extérieurs.
Les USA ne sont devenues une nation, au vrai sens du terme, qu'en reconnaissant les anglais et les indiens comme leurs vrais ennemis contre qui ils ont réussi à se rassembler et à faire la paix entre gens du sud esclavagistes et nord antiesclavagistes.
Bref, tout ceci pour dire que les élites africaines, à l’exclusion de certains progressistes qui sont trop vite marginalisés, n'ont pas fait le boulot qui devait être leur. Ils n'ont pas réussi à définir ou à fabriquer une ou des menaces extérieures qui soient, suffisamment, évidentes pour tous afin que tous admettent qu'y faire face est plus urgent que de nous chamailler entre nous.
A force de clamer, sur tous les toits que c'est l'africain qui est mauvais, nous allons finir par fabriquer des africains vraiment mauvais qui sont tentés, comme au Mali, de passer à l'acte.
A force de n'avoir qu'un regard admiratif sur le reste du monde, nous finissons pas ne jeter sur nous mêmes qu'un regard de dépit et de dégoût qui finira, sans aucun doute comme au Mali, de nous faire apparaître nous mêmes comme la menace, non pour le reste du monde mais pour nous mêmes.
Et c'est comme cela que faute d'avoir un ennemi extérieur nous finissons par devenir les uns pour les autres des bourreaux ou des victimes.
Alors pourquoi pleurer quand, au moins une fois, nous avons sous les yeux ce que peut faire, vraiment, un ennemi qui ne nous veut que du mal et que par nos acharnements quotidiens et irréfléchis, nous fabriquons autour de nous à travers nos intolérances et insultes quotidiennes contre ceux qui pensent ou agissent différemment de nous.
Et si, nous ravalions nos larmes et que nous commencions par répondre "OUI" à cette terrible question de Caïn, suis-je le gardien de mon frère ? Quand dieu lui demanda ou était son frère Abel qu'il venait de tuer dans les jardins d'Eden ?
Oui nous pouvons êtres mauvais, les uns contre les autres, mais Peulhs, malinkés, Wolofs ou Soninké, Bambaras, Morés, Dioulas, Diolas ou Serères sont le même peuple, ce peuple, on ne sait pourquoi, qui a quitté le bord du fleuve du Nil pour venir s'établir au bord des fleuves du Niger, du Sénégal ou de l'Ogoué, qui a souffert, ensemble, de la barbarie des envahisseurs d'orient et d'occidents.
Il est donc urgent de trouver le vrai ennemi de nos peuples et de nous donner la main pour le combattre.
Envers et contre tout.
A défaut nous succomberons tous ensembles !


Cette entrée a été publiée dans Politique. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien. Alerter

Vous pouvez lire aussi

Commentez cet article

Pseudo *

Votre commentaire :

Pseudo *

Mon commentaire *