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Par Tamba Danfakha Candidat à l'élection présidentielle du 25 février 2024 : 77 568 33 62
Devant le nombre important des prétendants à l'élection présidentielle, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer ou pour s'inquiéter.
Mais, au fait, qui est présidentiable et qui ne l'est pas ?
À l'aube de l'humanité et, dans certains endroits encore de la planète terre, c'est celui qui a la force physique, qui prend plaisir à s'en servir qui est désigné ou qui se désigne comme le chef suprême d'un état.
Dans des états comme le nôtre, c'est par le vote des citoyens que l'on devient Président de la République : un seul sera désigné, même si un millier était autorisé à compétir.
L'article L 57 du code électoral définit qui est présidentiable au Sénégal : tout électeur, sachant lire et écrire en français, âgé de 35 ans au moins et de 75 ans au plus.
En principe, plus de 4 millions de sénégalais sont présidentiables, selon la loi.
Estimons-nous heureux que seulement 250 de ces présidentiables se sont signalés à notre attention.
C'est, donc, plus, un problème d'organisation et d'anticipation de ceux qui nous gouvernent qui se pose, plutôt qu'un problème du nombre prétendument élevé des postulants.
Un autre problème, plus important encore, se pose : comment les électeurs votent ou comment ils devraient voter ?
L'abstention est, hélas, trop importante, et il faut aller chercher littéralement par la main un nombre non négligeable d'électeurs pour les conduire vers les urnes.
Une majorité électorale est, en plus, sous influence de l'argent ou des médias qui les amène à choisir un candidat sans s'assurer que celui-ci peut faire le job pour lequel il est élu.
Justement, quel est le portrait robot d'un bon Président dans un pays qui se veut démocratique ?
Un bon Président de la République doit avoir
1) un parcours militant : combien de causes a-t-il défendu et combien d'organisations a-t-il créé ou dirigé avant d'être candidat ?
2) démontré son courage personnel : combien de fois il a pris de risques dans sa vie et combien de fois il s'est relevé de situations critiques ?
3) une bonne connaissance du pays et de ses populations, de leurs traditions, de leurs croyances, de leurs difficultés et, surtout, de leurs forces
4) une grande culture générale et une grande ouverture d'esprit
5) une lucidité à toute épreuve qui lui permet de savoir distinguer à chaque fois la vérité du mensonge ou l'intérêt général de l'intérêt particulier.
C'est dire que pour faire un bon Président, il faut être doté, à la fois, d'une grande intelligence rationnelle et émotionnelle.
Hélas, les électeurs n'élisent pas de bons présidents, mais, en général, des candidats riches ou soutenus par des riches et qui sont, grâce aux médias, célèbres.