A PROPOS D\'UNE ANALYSE SUPERFICIELLE DU JOURNALISTE PAPE ALE NIANG SUR LES RAPPORTS DE FORCE DANS LE CHAMP POLITIQUE SENEGALAIS.

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A PROPOS D\'UNE ANALYSE SUPERFICIELLE DU JOURNALISTE PAPE ALE NIANG SUR LES RAPPORTS DE FORCE DANS LE CHAMP POLITIQUE SENEGALAIS.

A propos d’une analyse superficielle du journaliste Pape Alé Niang sur les rapports de force dans le champ politique sénégalais.

 

Dans sa dernière chronique du 28 février 2018, le journaliste Pape Alé Niang s’est livré à une analyse comparative très tendancieuse sur les rapports de force pouvoir – opposition entre 2011-2012 et la situation politique du moment. Son approche du champ politique n’est pas très fouillée et se limite à de simples constats notamment sur l’impossibilité de certains partis de l’opposition à se regrouper autour de l’essentiel afin d’imposer un cadre de  concertation électorale sincère pour une meilleure prise en compte de leurs revendications.

Au-delà de cette mise au point sur la nécessité d’un front unique de l’opposition en vue de maintenir la pression sur le régime du président Macky Sall pour l’obliger à respecter voire à garantir les droits légitimes des citoyens sénégalais et in fine à assurer la transparence dans le processus électoral,  l’approche sur les  rapports de force dans le jeu du  journaliste Pape Alé Niang voile beaucoup de zones d’ombre soit par manque de rigueur dans le traitement de l’information soit par une dérobade afin de ne pas jeter l’opprobre sur une certaine élite intellectuelle corrompue.

Le journaliste Pape Alé Niang feint d’oublier que les deux situations politiques ne sont pas identiques. En effet, sous le régime libéral du président maître Abdoulaye Wade, ce n’est pas en vérité l’opposition d’alors qui a contraint le pouvoir à changer les règles du jeu,  mais plutôt la situation délétère du pays où couvaient plusieurs fronts de contestation virulente qui à terme menaçaient véritablement la paix sociale. Il s’y ajoutait d’ailleurs l’implication d’une société civile forte qui occupait le terrain en sillonnant le pays en vue de fustiger la politique du régime de maître Abdoulaye Wade.  

Ces agitateurs de la société civile s’étaient donnés des moyens redoutables de pression afin de semer la panique dans le camp du pouvoir, mais également en instrumentalisant les jeunes par le biais du mouvement Y a en marre en vue d’occuper le terrain voire même de l’aveu de l’actuel ministre du Tourisme monsieur Mame Mbaye Niang d’installer des comités de quartier pour une  rébellion urbaine. C’est toute cette stratégie de déstabilisation voire de terreur  qui a fortement contribué à changer le visage de la lutte politique entre 2011 et 2012.

Au plus, le journaliste Pape Alé Niang a sciemment passé sous silence un fait majeur de prise en compte de la réalité socio-économique du pays : l’implication de la presse privée nationale et étrangère sur les enjeux sociétaux, mais aussi par une volonté manifeste de certaines puissances occidentales notamment la France de faire payer au président de la République,  maître Abdoulaye Wade son audace voire sa vision réaliste de diversifier nos partenaires au développement et son refus digne d’une servitude volontaire attendue de nos autorités gouvernementales par l’Etat français.

Ce n’est pas tout. Une certaine presse privée d’envergure nationale et pionnière dans la lutte pour une meilleure prise en compte des droits et libertés des citoyens sénégalais n’était pas en reste dans le dénigrement afin d’en finir avec les scandales à répétition du régime libéral de maître Abdoulaye Wade, mais également de la folie de grandeurs de certains hauts responsables de l’Etat et du PDS , leur mépris voire leur arrogance légendaire pour des hommes et des femmes qui sont entrés par effraction en politique par la volonté d’un seul homme, le président Abdoulaye Wade.

Sans la hargne de certains journalistes de l’époque messieurs Abdou Latif Coulibaly,  Madiambal Diagne et de leurs acolytes, de personnalités de la société civile, des aboyeurs intempestifs en l’instar de Madame Penda Mbow, des messieurs Abdou Aziz Diop, Alioune Tine, du mouvement Y a en marre et de leurs souteneur tapis à l’ombre et découverts sur le tard dont monsieur Lamine Diack, ex-président du CIO et de l’infatigable empêcheur de tourner en rond le doyen Mody Niang, l’opposition de 2012 n’aurait pas les coudées franches pour déstabiliser le pouvoir de maître Abdoulaye Wade. Ses réalisations étaient visibles de partout n’en déplaise aux aigris transhumants de tous bords.

Pardi ! J’allais oublier le célèbre chroniqueur de l’émission « Deug deug », le journaliste Souleymane Jules Diop qui pendant plusieurs années a manipulé toute une jeunesse en vue de diaboliser le président maître Abdoulaye Wade et son fils le super ministre d’alors monsieur Karim Meissa Wade dont personne ne pouvait douter de la sincérité de son combat pour une République, juste et respectueuse des droits et libertés des citoyens sénégalais. Ses affabulations trouvaient un cadre idéal dû à la démission voire à la trahison d’une certaine classe affairiste politico-maraboutique très prompte à répondre à l’appel des sirènes,  à une crise des valeurs sans précédent  pour impacter à la fois négativement et durablement le corps social sénégalais.

Et maintenant, monsieur le journaliste Pape Alé Niang, la situation est diamétralement opposée. En effet, le président de la République,  monsieur Macky Sall essaie que coûte que coûte à verrouiller toutes les issues possibles de contestation sociale de son régime clanique en instrumentalisant à dessein la justice en vue de faire condamner ses principaux rivaux de l’opposition. Par ailleurs, il a réussi à faire taire l’essentiel de ces journalistes aboyeurs, maîtres dans l’art de susciter du sensationnel en vue de vilipender une politique voire un régime auprès d’une bonne partie de la population en les nommant à des postes de responsabilité au sein du gouvernement pour qu’ils se jugent nécessaires à la bonne marche du pays. Et pourtant, il les utilise seulement pour exécuter le sale boulot ou de défendre sa gestion  désastreuse de nos deniers publics auprès d’une population meurtrie de tant de lâchetés,  de mensonges et incapable de faire entendre sa voix.

L’exemple le plus édifiant se trouve en la personne de monsieur Yakham Codou Mbaye, le fameux théoricien de la dynastie Faye-Sall qui s'est renié aujourd’hui en plein jour devant toute la nation sénégalaise avec lâcheté pour nous vendre à travers le quotidien national Le Soleil la vision éclairée de notre président par défaut, monsieur Macky Sall et de son statut d’homme d’Etat, mais utilise également à dessein les colonnes de son journal Libération pour distiller des informations pour l’essentiel mensongères en vue de discréditer l’opposition.

Nous sommes devant un cas majeur de conflit d’intérêts.  Les acteurs de la presse se taisent devant un fait inédit dans le paysage des médias sénégalais pour ne pas froisser le président -politicien monsieur Macky Sall.  Et vous continuez à nous sermonner à longueur de journée sur l’indépendance de la presse. Ce acte constitue un scandale de plus dans la gestion scabreuse du régime liberticide de monsieur Macky Sall.

Diantre ! C’est comme si  l’ignominie est au cœur du génome de certains nos « intellectuels ».

Non, monsieur le journaliste Pape Alé Niang, si l’opposition au pouvoir du président de la République, monsieur Macky Sall éprouve beaucoup de difficultés à faire entendre sa voix voire à  gagner des batailles dans le champ politique en vue de pousser notre président par défaut à accepter un véritable consensus électoral,  c’est en grande partie à cause de la démission voire de la lâcheté de la société civile de mener à ses côtés le combat pour le respect de nos valeurs républicaines.  Ni plus ni moins.

Par ailleurs, il vous suffit juste de voir le nombre de groupes de presse et des acteurs de la société civile qui ont renié de manière perfide leurs engagements à défendre la République afin de profiter davantage du système d’accaparement systématique de nos ressources publiques toute honte bue pour constater avec effroi la trahison d’une certaine élite intellectuelle corrompue.

Aujourd’hui, la société sénégalaise est orpheline de personnalités courageuses qui ne sont mues que par la défense des intérêts de la République et qui seraient  prêtes vu les enjeux de l’heure à reprendre le flambeau abandonné par nos fameux inquisiteurs publics d’hier désormais adeptes d’une morale au rabais voire à géométrie variable. Ces donneurs de leçons de bonne gouvernance du temps de maitre Abdoulaye Wade se taisent devant les nombreuses impostures du président de la République, monsieur Macky Sall et continuent à grignoter son fromage pestiféré sur le dos du contribuable sénégalais. Pourtant, eux qui voyaient en maître Abdoulaye l'incarnation en puissance du mal ,se complaisent dans les excès de lâcheté voire de faiblesse de notre président par défaut, monsieur Macky Sall.

Dites nous,  monsieur le journaliste Pape Alé Niang,  pourquoi vous avez édulcoré vos propos ? Est-ce que cette omission est liée aux contraintes de l’émission en matière de gestion du temps d’antenne ?  Je ne saurais l’affirmer avec certitude. Toutefois, vous devriez vous donner les moyens d’une analyse comparative plus poussée sur les rapports de force dans le jeu politique afin de permettre à  vos auditeurs et à vos auditrices  afin de mieux cerner la situation et d’agir en conséquence.

La responsabilité du journaliste est énorme dans le traitement de l’information destinée au public parce qu’elle constitue un puissant levier pour amorcer les changements nécessaires dans la bonne marche du pays. A défaut, ces informations auront tendance à maintenir les forces vives de la nation dans la résignation voire dans l’acceptation de situations incongrues.

Un bon traitement équitable de l’information à équidistance des pressions des autorités de la République  et d’autres acteurs de la vie politique ou sociale permet de susciter la curiosité voire l’éveil d’une conscience critique de la population sénégalaise.

En tant que journaliste, vous devez vous affranchir de toute connivence coupable avec certains membres de la presse,  de la société civile ou de la politique qui veulent l’asservir dans le but d’accompagner et de défendre un régime ou un homme afin de pouvoir asséner froidement une lecture objective de la situation socio-économique du pays en ayant pour seuls baromètres d’appréciation la liberté de ton et la vérité.

 

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