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Le mutisme inquiétant du procureur de la République Serigne Bassirou Guèye sur les scènes de violence électorale.

A chaque campagne électorale au Sénégal, la violence gratuite refait surface. C’est comme si les citoyens attendent ce moment pour se défouler sur un adversaire politique en vue de terroriser la population pour qu’elle prenne peur et reste à l’abri dans les maisons afin de ne pas participer dans les joutes électorales.

Depuis très longtemps, la violence est omniprésente dans le champ politique sénégalais. Tous les partis politiques s’activent à la recherche de bras pour assurer la sécurité de leur leader. Ils cherchent des hommes de main au niveau des écuries de lutte où des citoyens sénégalais sont laissés à eux-mêmes sans aucune perspective d’avenir reluisante. Ils passent tout leur temps à s’entraîner à ne plus en faire et sont privés de combat de lutte rémunérés.  Ils sont dans l’antichambre du héros de leur école de lutte.

A chaque campagne électorale, nos politiciens professionnels recrutent des nervis parmi cette catégorie de citoyens sénégalais en vue d’installer un réel climat d’insécurité au sein de la population.

Tous les jours, des scènes de violence émaillent la campagne électorale. Au-delà même de la violence verbale irresponsable de certains candidats ou de responsables politiques de premier plan à l’instar de maître Djibril War qui tient un discours va temps guerre pour intimider ses adversaires politiques.

Ce monsieur, chargé de l’animation et de la propagande au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar se surpasse dans la démesure alors que les citoyens sénégalais attendent de lui une  attitude beaucoup plus sereine et responsable. Ces propos « Aucun agresseur de militants de Benno Bokk Yakaar ne sortira vivant de la commune de Biscuiterie. » de maître Djibril War sont d’une extrême gravité dans un État de droit.

Ailleurs, des citoyens sénégalais sont agressés du seul fait qu’ils ne partagent pas la même orientation politique  que celle de l’équipe d’en face.

Un maire a été même poignardé durant la campagne électorale par un militant de son  propre camp.

D’autres scènes de violence inouïes se sont produites par ci et là. Des militants voire des nervis sèment le chaos en lançant de façon effrénée des jets de pierre à des adversaires politiques. Des confrontations physiques et criminelles peuvent surgir à tout moment dans cette campagne. Des coups de pistolet ont été tirés par des nervis chargés de la sécurité du convoi du ministre de la pêche Omar Guèye. Là encore  personne ne vous a entendu tirer la sonnette d’alarme sur cette scène de violence gratuite et traduire leurs auteurs devant la justice. Les responsables de la coalition Benno Bokk Yakaar peuvent tout se permettre sous nos cieux, même terroriser le sommeil de  la population sénégalaise.

Les auteurs de tels actes criminels vont poursuivre dans cette voie parce qu’en réalité, ils perçoivent la faiblesse de l’autorité publique et son incapacité à assurer la sécurité des personnes et des biens.

La violence gratuite est devenue au fil du temps pour beaucoup de nos concitoyens un acte banal qu’on peut commettre en toute impunité.

Le silence coupable des autorités de la République sur ces violences électorales est inquiétant et peut faire penser à certains esprits que cette situation arrange de fait certains politiques en vue d’instaurer un climat de tension voire d’insécurité pour torpiller le processus électoral.

Vu l’ampleur et la gravité des faits de violence verbale ou physique incriminés,  il est du devoir républicain du procureur Serigne Bassirou Guèye de monter au créneau en vue de dénoncer de manière virulente et responsable cette situation sordide et d’avertir ouvertement les auteurs de tels agissements criminels. Mais non, le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye garde le silence afin de ne pas situer objectivement la responsabilité des uns et des autres sur ces scènes de violence.

Le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye avait la possibilité de se saisir du drame du Stade Demba Diop, somme toute regrettable, lors de sa conférence de presse pour condamner ces scènes de violence et ouvrir une information judiciaire sur les attaques de caravane ou de sabotage de meeting électoral. Nous vous demandons d’exercer en toute responsabilité vos charges de protecteur des droits et libertés des citoyens et de refuser de suivre les injonctions du pouvoir exécutif en vue de déclencher une action judiciaire contre un opposant politique ou de garder le silence sur les turpitudes voire les violations manifestes des lois et règlements de la République de certains membres de la coalition gouvernementale.

Vous avez le devoir impérieux de faire honneur à vos charges. Il faut savoir raison garder et exercer la justice en toute objectivité dans le seul souci du respect de la loi nonobstant les directives et injonctions des autorités de la République en vue de vous tordre le bras dans certains dossiers judiciaires sensibles impliquant de hauts responsables politiques, maraboutiques ou autres.

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