Lettre ouverte à M. le Président de la République

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Lettre ouverte à M. le Président de la République

Aidez les jeunes entrepreneurs et l’argent circulera

M. le Président de la République,

J’ai cru nécessaire de prendre ma plume et de vous adresser ma modeste contribution sur la dure situation que vivent vos administrés à la suite d’échanges que j’ai eus avec un jeune entrepreneur autour des « trois normaux ». Il y a quelques jours, ce jeune du nom de Mohamed est revenu de son lieu de travail, dépité. Quand je l’ai interpellé sur les raisons de son courroux, il a pathétiquement répondu en ces termes : « je suis un jeune dakarois qui pouvait faire comme beaucoup de mes compatriotes, aller à l’étranger. Au lieu de me lancer dans l’émigration, j’ai choisi le pari d’investir à Ziguinchor dans un laboratoire  de reproduction de photos sur fonds propres. Ce matin, les agents des impôts et domaines m’ont rendu visite en me réclamant de l’argent. Je sais que je dois payer mes impôts mais ce que je déplore c’est que c’est la première fois que je reçois la visite d’agents de l’Etat qui ne sont jamais venus s’enquérir de nos conditions de travail alors que j’emploie trois jeunes sénégalais. Les petites et moyennes entreprises sont en train de fermer du fait de ces persécutions de la part des services de l’Etat et de la municipalité, en plus des charges locatives et de l’entretien des machines. C’est intenable ». Voilà, en des termes simples, la situation que vivent les PMI-PME et que Mohamed a traduite de manière éloquente.

Cet entretien nous a permis de dégager ensemble quelques axes de réflexion émis par des sénégalais qui pensent que la situation peut être renversée. En effet, l’interventionnisme étatique n’a jamais fait défaut aux entrepreneurs si la situation de crise dépasse le cadre régulé du secteur privé. Cela a été le cas  en 1929 aux Etats-Unis avec le new deal de Roosevelt. Plus près de nous, la crise financière de 2008 fut jugulée grâce à des investissements publics massifs au profit du secteur bancaire, notamment. A l’échelle nationale, nous ne prétendons pas détenir la solution mais nous sommes certains que l’action de l’Etat peut être améliorée si :

·        Des mesures hardies de soutien à l’initiative privée émise par des jeunes aux moyens limités étaient prises. Pour cela, il faut que des équipes aillent sur le terrain et se rendent compte des  jeunes qui entreprennent véritablement quelque chose, recueillent leurs doléances et trouvent avec eux les solutions idoines aux problèmes ainsi posés. Ainsi, ils seront appuyés selon le mérite ;

·        Le fonctionnement des banques est revu par les pouvoirs publics. En effet, il est inconcevable que des banques qui, pour la plupart ont des surliquidités, obèrent de manière impunie, la marche normale des entreprises par des taux usuraires. Malheureusement, la majeure partie des institutions de micro finance proclame des vœux pieux mais appliquent toujours des taux élevés avec beaucoup de contraintes pour les jeunes entrepreneurs.

Monsieur le Président, nous sommes certains qu’à travers vos interventions, vous avez plus que quiconque envie de changer les choses, mais le rythme est lent, et, en attendant, les petits investisseurs croupissent sous le poids des charges. Ceux qui résistent encore stoïquement souffrent en silence. Jusqu’à quand Mohamed et ses semblables vont-ils tenir ? Nous osons espérer qu’avec la nouvelle équipe gouvernementale, « la cadence sera accélérée ». Dans tous les cas, nous vous prions de faire vite car « un sac vide ne peut se tenir debout ». Bonne chance.

Amadou Diop SALL

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