Elle pouvait mourir au lycée aujourd\'hui sans assistance et rien n\'aurait changé

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Elle pouvait mourir au lycée aujourd\'hui sans assistance et rien n\'aurait changé

Comme d'habitude à l'improviste, soudainement et très violemment, alors qu'on discutait sur  le sujet "La philosophie doit-elle aller contre le sens commun?", sous l'emprise de sa crise connue de tous, elle s'est violemment détachée de son banc et s'est affalée sur le perron de la salle du cours  en tombant par la nuque, couchée sur le dos, sous les regards impuissants et inquiets de ses camarades, dont un seul garçon présent et moi-même. Ses camarades, le garçon et deux autres jeunes filles la prennent dans leurs bras tremblant en jouant aux secouristes. Pour aller où et recevoir quelle autre assistance urgente et nécessaire? Nulle part. Aucune infirmerie et aucun agent de santé qualifié dans le lycée..Elle est couchée sur une natte sur le chemin, dans un couloir du censorat entre les bureaux des surveillants. Ce n'est pas l'affaire du provisoire, ni l'affaire du censeur. Ce n'est en vérité l'affaire de personne, si ce n'est son problème personnel et celui de sa famille. Dieu sait qu'elle pouvait mourir ici et à cause de cela, et lui seul sait pourquoi elle n'est pas morte de cela. Il faut oser supposer pas souhauter qu'elle pouvait mourir à cause de cela. .Des milliers d'élèves, d'êtres humains sous l'angoisse existentielle de la réussite et de l'échec, sans aucune assistance de proximité et en permanence. Non, au temps de Senghor, on ne parlait pas Couverture maladie universelle, mais ce vide monstrueux et criminel n'existait pas dans les lycées. Au même moment, on construit par l'argent public des permanences de partis politiques, des mosquées, on centres, des instituts, on finance des gamous et des magaal, on enrichi des marabouts, des fainéants et des criminels, et on laisse des enfants sans défense à qui tout peut arriver et à tout moment, comme tout peut arriver au talibé aujourd'hui au Sénégal. C'est une des manières possibles et peut-être légitimes de concevoir et de conduire le devenir historique d'un pays, d'un peuple et d'une nation. Elle n'est pas la seule possible. Elle n'est peut-être pas la pire.Elle pouvait mourir au lycée aujourd'hui sans assistance et rien n'aurait changé. On continuerait à dire "personne ne peut dépasser le jour de sa mort"


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