« Le clitoris : un élément perturbateur » ?

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« Le clitoris : un élément perturbateur » ?

« A la rentrée 2017, il s’est produit une petite révolution dans le domaine des manuels scolaires de sciences de la vie et de la Terre (SVT) : pour la première fois, l’un d’entre eux, conçu par les éditions Magnard, a représenté, dans son schéma de l’appareil génital féminin, le clitoris de manière anatomiquement correcte. C’est-à-dire d’une taille considérable.

Un organe « en trop »

Depuis de nombreuses années, on sait en effet que la partie visible de cet appendice érectile, riche de 7 500 terminaisons nerveuses ­ (contre 6 000 pour le pénis), se prolonge en faisant un coude à l’intérieur du corps, puis se sépare en deux arches qui viennent entourer le vagin et l’urètre – le tout faisant une dizaine de centimètres de long. Or, selon un rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes publié en juin 2016, une fille de 15 ans sur quatre ne sait pas qu’elle a un clitoris. C’est dire l’importance de cette reconnaissance officielle. Mais que de temps il aura fallu pour en arriver là !

Comment un simple organe a-t-il pu donner, aux hommes comme aux femmes, tant de fil à retordre ? Car le clitoris, dans l’histoire médicale, culturelle ou politique, a toujours été un élément perturbateur. Dans la vision ancestrale de l’inversion entre le masculin et féminin, c’est un organe « en trop ». Et d’autant plus troublant qu’il est le seul à être uniquement dédié au plaisir, sans aucune fonction reproductrice.

L’excision est encore pratiquée chaque année sur un à trois millions de femmes dans le monde

Dans un article sur l’anatomie politique du clitoris publié en 2012 dans les Cahiers d’histoire, l’historienne Sylvie Chaperon rappelle le faible nombre de descriptions présentes dans le corpus antique connu, la manière dont cet appendice est resté quasiment ignoré de la médecine jusqu’à la Renaissance, ainsi que les récits récurrents des opérations génitales visant à le réduire ou à le supprimer – une excision aujourd’hui encore... »

 


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