Législatives 2012 : 24 listes pour 150 sièges,….c’est au peuple de jouer !

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  • Article ajouté le : 26 Mardi, 2012 à 11h36
  • Author: Salla Gueye

Législatives 2012 : 24 listes pour 150 sièges,….c’est au peuple de jouer !

 Moins connues que les élections présidentielles, les législatives sont pourtant d’une grande importance dans un pays qui se veut démocratique. Cette importance peut se justifier dans la mesure où la démocratie n’est en réalité que représentative d’autant plus qu’une démocratie directe n’est pas réalisable. Ainsi, le contrôle des décisions gouvernementales est, de par la constitution, confié à des représentants élus par les citoyens. Peut-on dire alors d’un régime démocratique qu’il est représentatif. Mais, si la question du pourquoi semble être résolue, reste à savoir maintenant, qui représente la masse populaire ? Dans quelle mesure cette représentation est-elle légitime ?

Même si nous considérons communément la démocratie comme « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple », il est tout aussi évident que tout le peuple ne peut pas diriger en même temps. Il est donc nécessaire de faire recours à la délégation. Ainsi, dans les nouvelles démocraties, ce sont les députés qui sont chargés de représenter le peuple. En effet, hormis les cas très rares où un projet de loi est adopté par référendum, la loi est votée par le Parlement, selon une procédure fixée par la Constitution. Le Parlement vote, chaque année, un certain nombre de lois et d’amendements au terme d'un long processus d'étude, de préparation et de discussion. Mais aussi, à côté des projets de loi déposés par le Gouvernement, chaque député à titre individuel ou dans le cadre du groupe politique auquel il a décidé d'appartenir, peut déposer des propositions de loi. Il est donc certain que les députés sont indispensables dans une démocratie. En principe ces représentants élus sont désignés par le biais d’élections fréquentes et loyalement conduites, sans pression abusive sur les électeurs. Mais aussi la transparence du jeu démocratique et du processus électorale sont de mise, de même que l’égalité des votes. La constitution de la république du Sénégal stipule dans son article 60 que « les députés à l'Assemblée nationale sont élus au suffrage universel direct.» Donc, pour que la représentation soit légitime, il est indispensable de procéder par le canal des élections. Le vote est un des fondements de la démocratie. Il permet à tous les hommes de devenir citoyens, c’est-à-dire d’exercer une part du pouvoir politique. Le peuple est désormais souverain, ce qui signifie que l’ensemble des citoyens exerce la responsabilité politique qu’assumait le roi jusqu’alors.

Depuis son accession à l’indépendance, le Sénégal s’inscrit dans cette logique de la démocratie en affirmant clairement les principes fondamentaux de liberté et d’égalité pour tous. Le suffrage y est d’ailleurs universel, égal et secret. Toutefois, il est aujourd’hui noté au Sénégal et en Afrique en général, un phénomène fréquent chez les électeurs : c’est l’abstinence électorale.

Pourquoi s’abstenir ?

Certes au Sénégal, voter constitue un droit, mais ce n’est pas une obligation. Un citoyen peut donc s’abstenir de voter sans pour autant ne risquer aucune sanction civile ou pénale. Le taux d’abstention des électeurs est d’ailleurs très élevé dans ce pays. Alors, qu’est-ce qui explique ce comportement des citoyens? Pourquoi beaucoup d’électeurs ne votent pas ?

…par ignorance… ?

Certains abstentionnistes ne savent pas la valeur de leur carte d’électeur. Ils ignorent l’importance de cet acte citoyen qui est le vote. Ainsi, beaucoup d’électeurs minimisent leur vote en pensant « qu’il n’en vaut pas la peine » en ignorant purement et simplement que c’est la somme des voix de tous les votants qui permet à un candidat d’être élu. D’autres même, manifestant leur manque d’intérêt pour les affaires publiques,  iront jusqu’à dire que « voter, c’est pour les intellectuels », « nous, on croit à tel ou tel marabout mais pas à ces hommes politiques », « on ne s’immisce pas à la politique car ça ne nous intéresse pas » en oubliant par là que voter c’est choisir son représentant, celui qui va porter sa parole durant un certain nombre d’années.

…ou par perte de confiance… ?

D’autres s’abstiennent soit parce qu’ils estiment qu’aucun candidat ne défend leurs idées, soit par manque ou perte de confiance à l’égard des politiques. En effet, beaucoup d’abstentionnistes savent pertinemment l’importance du vote mais préfèrent quand même ne pas accomplir leurs actes civiques et politiques. La plupart de ces citoyens disent alors que de toute façon « Ñeppa Yam » (ils sont tous pareils). Qu’est-ce qui pourrait expliquer ce comportement ? C’est parce que d’habitude les hommes politiques font des promesses qu’ils ne tiendront pas : ce sont des « paroles de meeting ». Ces promesses électorales non tenues ont d’ailleurs poussé certains à affirmer que « jarul yax sa temps, kuffi yalla tek rek bax na » (ce n’est pas la peine de perdre son temps pour aller voter, quiconque sera choisi par Dieu on acceptera). C’est cette perte de confiance des électeurs à l’égard des hommes politiques qui explique le plus souvent le comportement abstentionniste de beaucoup de Sénégalais.

Mais, abstention signifie-t-elle forcément neutralité ?

Toutefois, contrairement à ce que beaucoup pensent, ne pas voter n’est pas un acte neutre. Comme le disait l’autre « ce serait une grosse erreur de croire que les abstentionnistes ne votent pas : ils font simplement baisser le niveau de la majorité, donc ils favorisent le plus fort et votent tout de même à leur façon. » Pour dire donc que l’abstention renforce le poids des « grands partis». Elle affaiblit aussi la légitimité du pouvoir politique : les personnes élues avec un fort taux d’abstention ne représentent qu’une petite partie de la population.

C’est pourquoi, je considère le vote non pas comme un droit mais plutôt comme un devoir moral d’autant plus que tous les peuples du monde n’ont pas la chance de vivre dans une démocratie.

Alors pourquoi laisser quelqu’un d’autre choisir à sa place en prétendant être neutre ? En tout cas moi, je m’inscris dans la logique de cet adage qui dit « De deux maux il faut choisir le moindre » si deux maux, il y’en a bien sûr.

…Des élections particulières ?

Les élections législatives prochaines sont d’une particularité nette dans la mesure où, l’erreur de 2007 ne se reproduira pas certainement. Cette erreur de la part des opposants consistant à boycotter les dernières législatives a été à l’origine des manifestations du mois de juin 2011 car, si le pouvoir en place n’avait une majorité à l’Assemblée Nationale, il ne serait pas la peine de protester contre ce projet…Mis, pour cette année, il semblerait y avoir trois camps répartis en 24 listes à savoir, le camp du nouveau régime y compris les coalitions alliés autour de BENNO BOKK YAKAAR, le camp de l’ancien régime (PDS, BOKK GUIS-GUISS…) et les nouvelles listes comme les religieux. Dans ce cas, contrairement aux législatives de 2007, on note la présence d’une diversité « politique ». Par conséquent, l’électeur peut vraiment faire son choix…

La spécificité de ces échéances se justifie par le fait que le contexte dans lequel les élections vont se dérouler coïncide avec un « éveil » ou la « maturité » politique des Sénégalais. En effet, le Ndigueul politique, ou l’achat de conscience gardent-ils toujours leur raison d’être au Sénégal ? Les présidentielles passées montrent que ces phénomènes sont dépassés. On semble assister à l’émergence d’un nouveau type de citoyen mais la question qui se pose c’est seulement de savoir si on aura à l’Assemblée nationale de nouveaux types de députés ? Est-ce qu’on aura des représentants qui défendront la cause du peuple sénégalais ou qui se contenteront d’applaudir? En tous cas, il appartiendra au peuple de choisir.      

                                                      Salla GUEYE (GUESLA)

 

 


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le Mercredi 27 Juin, 2012 à 18:56:45RépondreAlerter

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le Mercredi 27 Juin, 2012 à 22:22:14RépondreAlerter

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