Parlons du système éducatif sénégalais… :l’assainir, pour un enseignement de qualité.

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  • Article ajouté le : 07 Jeudi, 2012 à 00h07
  • Author: Salla Gueye

Parlons du système éducatif sénégalais… :l’assainir, pour un enseignement de qualité.

La situation dans laquelle l’école sénégalaise est en train d’évoluer n’est ignorée par personne à plus forte raison par nous, élèves et étudiants, qui sommes en réalité les principaux concernés. C’est une crise certes, très complexe mais qui aurait pu être résolue à temps voire évitée dans un pays de valeur comme le Sénégal. Parler de cette crise ne signifie pas seulement observer et relater les faits mais cela reviendrait à situer les responsabilités et à proposer des pistes de sortie de cette situation. Alors, qui aurait pu imaginer qu’on allait rester au Sénégal plus de quatre mois sans faire de cours ? Il est temps qu’on recadre le système éducatif sénégalais et pour ce faire il faut que le trio Enseignants-Gouvernement-Apprenants y soit entièrement imprégné. C’est la raison pour laquelle, je me dis que la responsabilité est partagée. Ça paraît bizarre mais voyons-nous, c’est la réalité.

D’abord, l’Etat est l’incarnation du pouvoir « détenteur de la coercition légitime », capable de réguler l’ensemble des affaires communes aux habitants de la cité dans le champ social de contradictions et d’agrégations d’intérêts ou d’aspirations. Donc, cet Etat là ou ce gouvernement semble se situer dans l’obligation de « réguler » et d’encadrer des domaines comme l’éducation. De ce fait, des négociations « sérieuses » auraient pu être menées avant que ce que David Easton appelait la « boite du système » ne s’éclatât. Mais malheureusement, du fait de l’accumulation de nombreuses exigences et demandes, l’Education sénégalaise n’a pas pu résister.

Ensuite, il est remarqué que la législation sénégalaise accorde à tout travailleur syndicaliste le droit d’aller en grève. Ce qui est d’ailleurs un principe général du droit. Mais dans toute action, il faut une petite dose de morale. Donc, « il n’est pas interdit  de revendiquer quoi que ce soit, voire d’exiger plus. Il est, juste, raisonnable de le faire au moment opportun ». Pour dire que même si les professeurs étaient dans leur droit, la règle morale leur obligerait à revoir leurs procédés de grève en essayant de revoir cette stratégie qui consistait à décréter des dizaines d’heures. Paradoxalement, ils ont clairement mentionné dans leur plateforme revendicative que « le SAES dit non à l’année blanche programmée par le ministre de tutelle».Mais la question qu’on se posait était seulement de savoir comment parviendrait-on à éviter une année blanche qui, d’un jour à l’autre, s’approchait davantage ? Malheureusement, le contexte politique dans lequel la crise s’était intervenue ne laissait vraiment aucune chance à sa gestion. Ainsi, une simple analyse politique ou sociologique pourrait dévoiler les facteurs causant la multiplicité des grèves de revendications dans une période pré-électorale : d’abord, le régime pourrait partir, les interlocuteurs pourraient changer et même si on dit souvent que « les hommes passent, les institutions demeurent », on n’exclut pas le fait que si les hommes, avec qui on avait affaire, passent, ça peut influer directement sur les procédures de négociation déjà entamées. Ensuite, le régime en place pourrait être dans l’obligation de satisfaire les revendications pour éviter que ça ait des répercussions sur son électorat. D’où la pression sur le gouvernement…

   La responsabilité des apprenants (élèves et étudiants) se résume au fait qu’ils ont agi tardivement. Pourtant, on a dès le début su que c’était notre avenir qui était mis en jeu, mais pourquoi rester simples observateurs croyant ne pas être concernés ? Paresse ou facilité ? Il a fallu attendre que la situation s’empire, qu’on se rend finalement compte que nous nous trouvons dans « une position épouvante, entre le marteau du pouvoir et l’enclume des syndicalistes » pour que des voix se fassent entendre dans les médias. Ce qui est sûr, c’est que nous- élèves et étudiants- devrons faire montre d’une personnalité exemplaire et surtout apprendre à prendre nos responsabilités pour pouvoir faire face aux pareilles situations dans le futur…

Pour recadrer ou assainir le système éducatif sénégalais, tout le monde doit s’y mettre. Il y’a un aspect important qui est l’amour. Ainsi, si on évolue dans un cadre, il est important qu’on éprouve un sentiment d’amour à son égard. Il faudrait d’abord et surtout que des assises de l’éducation soient organisées et dans lesquelles prennent part les différents acteurs du secteur : les enseignants, les apprenants, le gouvernement mais aussi les parents d’élèves et d’étudiants. De par leurs représentants, les apprenants doivent être intégrés dans les négociations car il y’a des points qui leur concernent directement notamment « l’achèvement des constructions en cours », « l’augmentation des budgets des universités… ». Il faut encadrer les textes régissant le domaine de l’éducation, réorganiser le calendrier scolaire en tenant compte des réalités socioculturelles. En outre, lorsque l’Etat mène une politique visant à booster les établissements universitaires, il doit en même temps, prendre des mesures d’accompagnement susceptibles de facilité l’application de ses actes. Par exemple, comme il est constaté, le nombre de bacheliers augmente d’année en année, par conséquent, les campus universitaires doivent être réformés pour pouvoir les accueillir. Il faut aussi que les élèves et étudiants aient leurs mots à dire ; ce qui paraît très logique d’autant plus qu’ils sont les plus concernés. Enfin, des cadres de réflexion doivent être prévus après chaque fin d’année scolaire pour faire le bilan de celle-ci: les avancées, les failles à combler et les manquements à pallier….Bref, les problèmes doivent être résolus une bonne fois pour toutes !


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