Vers un « Yokouté » des Femmes au sein du pouvoir ?

Blogs
  • Article ajouté le : 02 Lundi, 2013 à 11h39
  • Author: Salla Gueye

Vers un « Yokouté » des Femmes au sein du pouvoir ?

S’il y a une remarque à faire sur le régime actuel, c’est bien sûr la « féminisation » progressive des hauts postes de responsabilité. De plus en plus au Sénégal, les femmes sont invitées à gérer de grandes instances en remplacement des hommes. Si certains parlent de la confiance accordée aux femmes, d’autres invoquent l’expérience, d’autres encore considèrent certains choix purement politiques.

Du conseil économique, social et environnemental, à la Primature en passant par la Police et l’office national de lutte contre la fraude et la corruption, les femmes sont aux commandes.

Alors, signe d’une véritable confiance ou simple stratégie politique ? En tout cas aujourd’hui, la question est posée et chacun y va de sa propre appréciation.

Le choix porté sur Aminata Touré dite « Mimi » hier, à la tête du gouvernement a servi de prétexte pour réfléchir sur la représentativité des femmes dans les grandes instances et leur responsabilisation au niveau des postes stratégiques comme la Primature.

Le conseil économique, social et environnemental (Cese) est dirigé par Aminata Tall. Nafi Ngom Keita, l’ancienne vérificatrice de l’Inspection générale d’Etat (Ige) est aujourd’hui mise à la tête de l’office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). Ce choix significatif est effectué à la suite du dernier rapport d’Amnesty International signalant que le Sénégal ferait partie des pays les plus corrompus au monde. Ce qui amènerait à se demander si la nomination de Nafi Ngom Keita ne justifie pas la confiance que Macky Sall aurait accordée aux femmes.

Et récemment, Anna Sémou Faye a été désignée directrice de la Police suite aux révélations explosives sur le trafic présumé de drogue au sein de la police nationale.

Aujourd’hui, c’est Aminata Touré ou « dame justice », qui aurait fait ses preuves au niveau du ministère de la justice, qui est promue à la tête du gouvernement en remplacement d’Abdoul Mbaye, l’expert ou « le sauveur des banques ». Donc, la confiance oui, l’expérience certainement, mais aussi l’électorat « féminin », sans aucun doute. A notre avis, cette décision majeure et « précipitée » du Président Macky Sall n’est pas sans allure politique. Le technocrate tombe. Vive le politique ! C’est ce que diront certains. Mais politiquement parlant, ce changement était prévisible. Les exigences sociales comme la fameuse question des inondations, les problèmes qui secouent l’enseignement supérieur, la grève des transporteurs, mais également des slogans comme « Rewmi Dafa Macky » qui circulent, pèsent très lourds sur le dos de Macky et son régime. Un autre point qui mériterait une attention particulière, c’est le choix de la journée du dimanche pour prendre une décision politique aussi grande. Abdoul Mbaye n’était-il pas sur le point de déposer sa démission ? Ce qui est certain, c’est qu’il n’est vraiment pas nécessaire d’être analyste politique pour deviner toutes les conséquences « politiques » qui pourraient découler de la démission de tout un gouvernement sur le capital ou la légitimité politique d’un chef de l’Etat. Donc, l’arrivée d’Aminata Touré, femme politique, membre du directoire de campagne de Macky en 2012 et une des rédacteurs de son programme politique « Yonou Yokouté » pourrait justifier la concrétisation de la volonté de Macky Sall qui voudrait non seulement répondre le plus rapidement aux attentes des populations, mais également garder ou retrouver sa légitimité politique. Comme l’a si bien dit le tout nouveau Premier ministre, ce choix porté sur sa personne justifie la volonté du Président de remonter le défi de «l’accélération des actions qui ont été entreprises depuis l’année dernière», c’est-à-dire son élection.

Mais une autre question va certainement se poser. Qui prendra les commandes du ministère de la justice pour « boucler » tous ces dossiers pendants déjà ouverts? La traque des biens présumés mal acquis avec la fracassante question de la médiation pénale mise à nue déjà par le cas Tahibou Ndiaye, l’affaire Hussein Habré à laquelle l’ancien Premier ministre serait lié d’après certaines voix notamment de l’opposition, la grève du syndicat des gens de la justice, etc.

En attendant donc la proclamation officielle des noms des membres de la future équipe gouvernementale, le constat est là, tellement clair. Les femmes sont de plus en plus responsabilisées. Elles sont sur le chemin qui mène vers leur « Yokouté»….


Cette entrée a été publiée dans Politique. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien. Alerter

Vous pouvez lire aussi

Commentez cet article

Pseudo *

Votre commentaire :

Pseudo *

Mon commentaire *