Les dix commandements de l’homme politique.

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Les dix commandements de l’homme politique.

En cette période préélectorale où, les discours fusent de partout, se voulant convainquant par chacun des candidats, il est bon de faire mémoire de la cohérence de l’homme politique, rappelée par Benoît XVI dans son encyclique ­Caritas in veritate. Pour le pape, le développement humain suppose « des hommes droits, des acteurs économiques et des hommes politiques fortement interpellés dans leur conscience par le souci du bien commun. La compétence professionnelle et la cohérence morale sont nécessaires l’une et l’autre. » Ainsi, s’exprime-­t-il autant sur la manière d’exercer un mandat que sur les thèmes pour lesquels l’élu se prononce et doit voter. Voilà une ligne qui n’est pas facile à tenir pour les hommes politiques, tant les mœurs politiques semblent aujourd’hui éloignées des exigences morales. À quelques mois de la présidentielle, voici une proposition de dix commandements pour les hommes en quête de balises dans un monde politique de plus en plus soumis à la compétition, à la complexité et à la crise morale.

1 Tu serviras le bien commun

L’élu ou l’homme politique doit favoriser « le vivre ensemble ». Il doit « assurer la qualité des biens matériels, la propriété, la sécurité, la prospérité de la communauté ou du pays ». Il doit avoir la capacité de gestion, de mise en œuvre des projets et de mise en mouvement des forces sociales.

2 Tu porteras attention au plus faible

Comme élu, l’homme politique doit avoir souci du pauvre et du faible. Il garantira le droit et la vie de tous, que ce soit un étranger, un orphelin ou une veuve. Il veillera à ce que tout travailleur, quelque soit son rang ou sa classe sociale ait un salaire décent.

3 Tu respecteras ton adversaire

L’homme politique doit être honnête dans les débats et avoir le courage de ses idées. « Il prend des coups mais il en donne aussi ». Il doit bannir de ses propos toutes « attaques basses, venimeuses et médisantes ». Il ne lui est pas permis d’utiliser tout ce qui « avilit l’adversaire, trahit ou discrédite sa pensée, tout ce qui frappe l’homme plutôt que ses idées ».

4 Tu te méfieras de l’argent

Être élu, c’est être mandaté par le peuple pour le service de tous. « L’exercice du pouvoir procure de nombreux avantages ». L’homme politique doit s’en méfier. Il doit « servir et non pas se servir »

5 Tu ne mentiras pas à tes électeurs

« L’homme est politique parce qu’il est un être de parole. Le langage véhicule parfois des mensonges, du non-dit, des contre-vérités, voire des rumeurs. Or, l’homme politique doit être vertueux, toujours « en quête de vérité et de lumière », il doit être bon, mais il doit accepter de paraître méchant, d’exprimer ce que le peuple n’a pas forcément envie d’entendre, d’être stratège dans ses choix politiques… »

6 Tu repousseras la vanité

« La vanité consiste à vouloir apparaître à tout prix dans les médias. Être totalement invisible, pour un homme politique, ce n’est pas possible. Être toujours là, cela finit par agacer. » « Être trop médiatique fait perdre de vue l’humilité, ce pour quoi on s’est engagé. On finit par penser qu’à soi seul on peut représenter la solution, ce qui est faux bien sûr. »

7 Tu cultiveras l’amitié

« Plus on a de pouvoir, plus il est difficile d’accepter la critique. Selon Machiavel, le Prince doit se méfier de son entourage, des flatteurs, et ne pas hésiter à changer d’amis. « Il faut des conseillers qui sachent dire : attention, tu es en train de dérailler »

8 Tu feras preuve de vigilance

« La vigilance, vertu négligée, doit pourtant être mise en avant. Il faut se donner le temps de la réflexion. Faire des déclarations de passion, prendre des décisions de court terme liées à des faits divers est incompatible avec le long terme nécessaire au politique ».

9 Tu assumeras les compromis

 « Le politique ne choisit pas le bien en soi, mais le moins mal. Il faut savoir prendre des décisions dans un monde gris, qui n’est pas pur. Le consensus majoritaire est toujours moins ambitieux que l’idéal religieux. »

10 Tu n’idolâtreras pas la politique

« La tentation est grande de se croire tout-puissant, mais il y a des garde-fous. Se répéter sans cesse que l’on n’est pas propriétaire de son mandat, mais que l’on est en CDD (contrat à durée déterminée). Le politique doit améliorer la vie de ses concitoyens, mais ceux qui veulent faire advenir un monde meilleur entretiennent une illusion. » Car le dessein de Dieu n’est pas le paradis sur terre. »

Les mardis de Brottier, commission justice et paix

Adaptation d’un texte publié le 01/12/2011 LA Vie n°3457 par la CEIJPDhD


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