Le Blogs de : Issa Thioro Gueye

Au Senegal, depuis qu'on parle du Projet Emergent, la croissance semble s'etre disparue dans les plans du debat et de l'actualité. Les peuples ne la consomment pas mais les economistes en font un menu succulent et la definissent comme etant "la somme des valeurs ajoutées", donc un "calcul strategique" qui motive aussi bien l'innovation que la creation d'emplois. L'investissement dans les infrastructures n'etant nullement un facteur de croissance, estiment les economistes, ne faudrait-il pas alors revoir l'option d'emergence à l'image de la Chine qui, pour porter son taux de croissance à deux chiffres pendant trois decennies successives avant de rechuter cette année à 7%, avait fait le pari de l'immobilier, drainant ainsi des millions d'emplois et des milliards de dollars. L'energie etant si porteuse de croissance, Macky Sall s'y emploie depuis peu meme si, veritablement, peche la communication au sujet du mix energetique dont l'une des images les plus palpables est sans nul doute la centrale à charbon de Sendou, autant en contruction avec l'expertise indienne qu'avec la douloureuse mais necessaire question de la place dans le projet Emergent du "know how" senegalais "en deperdition dans le monde des marchés ?". Justement, depuis des années, le Maroc, pour l'emergence et la croissance, a fait l'option de promouvoir ses "experts" dans le monde des marchés avec le soutien du roi lui-meme, investissant tous les marchés ou presque de l'Afrique occidentale... Comme si la croissance etait à chercher hors des frontieres, à l'image du Grand Occident dans un passé si proche, si lointain. C'est selon ! En termes simples, tant qu'on ne produit pas pour transformer et creer de la valeur, on aura toujours du mal a creer des emplois, a creer des revenus et a reduire la pauvrete. A defaut, ce serait la decroissance continue comme c'est le cas depuis des annees dans un Senegal qui fait tout pour flirter enfin avec l'emergence.