Le nouveau mal des bureaux !

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Le nouveau mal des bureaux !

Plus sournois et coûteux que l'absentéisme, le présentéisme est le nouveau fléau des bureaux. Un chercheur vient d'évaluer son coût à 14 milliards d'euros par an. Paradoxe, aujourd'hui les entreprises se focalisent sur les absences en pensant que plus un collaborateur est présent au travail, plus il est productif.   Champions des heures supplémentaires, ils rechignent à partir en vacances et ne vont pas laisser une petite grippe les empêcher de travailler... Des salariés modèles ? Peut-être, mais plus vraisemblablement des collaborateurs en souffrance présentant tous les signes duprésentéisme. Encore confidentiel, ce terme apparu en Amérique du Nord, évoque des salariés très - trop - présents physiquement, mais pas productifs pour autant. Et concerne bon nombre d'entreprises qui l'ignorent.   Définir le présentéisme   Considéré parfois comme l'inverse de l'absentéisme, le présentéisme recouvre une réalité plus subtile. Et plus diverse. En effet, selon l'Association nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact), trois définitions coexistent. En premier lieu, ce terme évoque une présence "paradoxale" sur son lieu de travail, sans engagement et sans être complètement en possession de ses moyens. On parle alors de démission intérieure. Il s'applique aussi aux personnes présentes de manière excessive. A force de dépasser les horaires et/ou de travailler le soir ou les week-ends, les salariés, souvent des cadres, ne marquent plus la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle. Ce qui aboutit à un surengagement ou surinvestissement. Enfin, le présentéisme fait allusion également aux personnes en mauvaise santé qui continuent de venir travailler. Par peur de perdre leur emploi ou par solidarité avec leurs collègues qui pourraient alors se trouver avec une surcharge de travail.   Les conséquences sur la productivité   En France, où la culture de la présence excessive est forte, les entreprises se focalisent souvent sur les absences comme indicateur de la santé et de la qualité de vie au travail. Une vision un peu étriquée si l'on en juge par les propos tenus par Thierry Rousseau, chargé de mission du département Changements technologiques et organisationnels de l'Anact, auteur d'un ouvrage sur cette thématique dans le numéro de Travail&Changement daté mars/avril 2014. "Dans des organisations caractérisées par de forts contenus technologiques, l'automatisation et les rapports de service, la performance ne repose que partiellement sur la présence effective des personnes", déclare-t-il. Un salarié faisant preuve de présentéisme serait même moins productif.   Le coût pour l'entreprise   Les résultats de la dernière étude française en date, conduite par Matthieu Poirot, fondateur du cabinet Midori Consulting, expert en qualité de vie au travail, montrent que si le taux d'absentéisme est de 4,53% (taux national en 2012), le taux théorique de présentéisme peut être compris entre 6,34% et 9% de la masse salariale. Quant à son coût caché, il représenterait entre 2,67% et 4,86% de la masse salariale, soit entre 13,7 et 24,95 milliards d'euros par an !     Source : lexpress.fr
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