Avis d’expert ? Ou bien une simple lapalissade ? (VI)

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Avis d’expert ? Ou bien une simple lapalissade ? (VI)

Seul le MFDC est hors-système…

Au Sénégal, à ne point se méprendre, seul le MFDC, avec ses militants, combattants et sympathisants, est hors-système. C’est d’ailleurs, précisément, exactement, sa qualité ‘‘hors-système’’ qui fait, du MFDC, le MFDC ; pour ‘‘Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance’’.

Tous les autres Sénégalais sont, donc, non seulement du système, mais des Citoyens sénégalais qui bénéficient à ce seul titre de la présomption de la raison (républicaine) ; c'est-à-dire de la présomption d’être continument habité par la raison (républicaine).

Qui plus est, tout candidat à la magistrature suprême du pays est le prototype même par excellence, nécessairement donc achevé, du Citoyen sénégalais auréolé de cette espèce présomptive de prédisposition républicaine.

Ceux qui en doutent, peuvent, s’ils le veulent bien, jeter un coup d’œil sur la pléthore de candidats déclarés à la Présidentielle du 24 février 2018. Ils n’y trouveront, alors, aucun candidat, mais alors aucun candidat, simplement estampillé ‘‘MFDC’’, encore moins marqué au fer rouge de la Rébellion casamançaise.

C’est que, manifestement, il faut avoir croisé la raison (républicaine), puis l’avoir connue, c'est-à-dire s’être laissé habiter (continument) d’elle, pour pouvoir gouverner le Sénégal. Dont acte !

Or, face par exemple à un crime de sang, que peut bien nous suggérer la raison (républicaine), pour autant qu’elle nous habite ?

Tenez, remontons autant que faire se peut vers les origines de l’humanité. Nous (re)découvrirons, alors, certainement, que la raison, par elle-même, admet en ces temps-là, qu’il est juste et bon de rendre coup pour coup.

Ainsi, en est-il de la peine capitale, qui veut qu’un criminel de sang soit exécuté et, quelque fois même, avec lui son conjoint et/ou leur progéniture.

Aussi, n’apprendrons-nous rien à personne si nous rappelons que la peine de mort est encore, de nos jours, moralement et/ou légalement, en vigueur dans certaines sociétés. Ce qui est le fait de la raison humaine, et non le fait de Dieu.

Or, nous constatons, pour nous en réjouir, que, globalement, l’humanité évolue davantage positivement que négativement sur des questions comme celle-là, notamment à la faveur de l’actualisation sans cesse renouvelée, sinon régulière, voire constante, de la capacité de l’homme (l’humanité en chacun d’entre nous) et de l’humanité (la somme des humanités existantes) d’être bons. De sorte que, de nos jours, le pardon passe pour la plus efficace des vengeances. Et, comme précédemment, faut-il encore s’y résoudre, ceci est bien le fait de la raison humaine, mais guère le fait de Dieu.

Revenons à notre raison (républicaine), celle-là même qui nous est éminemment contemporaine. Faisons-le donc, bien volontiers, mais pour devoir constater, la mort dans l’âme, que chez nous, au Sénégal, face à ce qui passe désormais pour une recrudescence de la criminalité – fût-ce le temps nécessairement éphémère d’une émotion tout aussi nécessairement volage – des voix s’élèvent de plus en plus, et se font entendre de plus belle, pour exiger le rétablissement de la peine de mort. Et parmi elles, des voix incarnées par l’ignorance et l’intolérance en action, tout à la fois ; puisqu’elles réclament en l’espèce l’instauration de la charia. Pas moins que ça ; ni mieux ni plus que ça.

Non ! La raison républicaine qui, jadis, avait été à la base de la suppression de la peine de mort au Sénégal, était aussi et d’abord une raison humaine, sous-tendue par une certaine éthique, mais une éthique fondamentalement humaine, même si sa matérialisation en tant qu’une loi de la République participait incontestablement de la volonté politique bien réelle du président Abdoulaye Wade.

En cela, la suppression de la peine de mort au Sénégal est un acquis et une avancée républicains. Et elle doit le demeurer, au nom de la raison humaine d’une part, et de la raison républicaine d’autre part. Quoi qu’il advienne, donc ! Et quoi que, par ailleurs, il en coûte humainement et socialement !

Dakar, le 16 octobre 2018.

Jean-Marie François BIAGUI

Président du Parti Social-Fédéraliste (PSF)


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