En Casamance il n’y a pas que le MFDC avec ses membres d’un côté et de l’autre tous les autres Casamançais

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En Casamance il n’y a pas que le MFDC avec ses membres d’un côté et de l’autre tous les autres Casamançais

Le prétexte de cette assertion, c’est la récente et virulente double sortie de Mamadou Sané dit Nkrumah contre les présidents Adama Barrow de la Gambie et Macky Sall du Sénégal, par laquelle il les mettait en garde contre toutes velléités guerrières en l’encontre du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), à partir du territoire gambien.

Le prétexte de cette même assertion, ce sont aussi les « tirs » croisés que d’aucuns ont cru devoir opérer, en représailles contre Nkrumah, suite à sa double diatribe.

Car, Nkrumah n’est pas de nos jours celui que certaines personnes croient qu’il est. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si aucune des voix autorisées ou prétendument telles du MFDC n’a commenté cette double sortie de Nkrumah, ni même daigné y voir une opportunité pour initier quelque concertation intra-MFDC que ce soit.

En effet, en tant que « rebelle », Nkrumah a perdu de sa « superbe » depuis plus de deux décennies. Et il est historiquement avéré que nous-mêmes, nous n’y sommes pas pour rien. Bien au contraire, nous y avons utilement travaillé en son temps, et à dessein, contrairement à certaine idée reçue selon laquelle nous aurions agi de la sorte pour de futiles motivations de positionnement. Et ce, pour avoir compris, peut-être avant l’heure, que l’homme n’était aucunement « productif » pour la Casamance.

C’est donc un homme-à-terre que cet homme-là, Nkrumah, que d’aucuns rouent de coups forcément perdus de nos jours. Aussi est-ce peut-être faire acte de courage, mais pas nécessairement de bravoure, que de « tirer » aujourd’hui sur cet homme qui a perdu toute sa capacité de nuisance. Pour autant, à ceux-là, nous disons : Bravo !

Au demeurant, tout le monde en conviendra, en Casamance il y a : les membres formels du MFDC, les indépendantistes non affiliés au MFDC (qui constituent la frange la plus importante de l’indépendantisme casamançais) et les autres parmi lesquels des étrangers. Ceux qui s’intéressent particulièrement au « problème casamançais », et qui en font notamment un objet de recherche « scientifique », ont nécessairement découvert que le plus dangereux en Casamance, et dans cette « affaire », n’est guère incarné, ni par le MFDC en tant que tel, ni par tel ou tel responsable autoproclamé ou non du MFDC, ni a fortiori par un Nkrumah Sané totalement coupé de la « réalité du terrain », mais plutôt par des hommes et femmes basés en Casamance ou dans quelque autre partie du pays et localement bien implantés ou introduits. Ce sont ces derniers, en effet, qui sont éminemment dangereux, et qui méritent d’être combattus dans la mesure même de leur dangerosité.

Tout le monde le sait maintenant : ces individus malintentionnés ont été jadis particulièrement doués pour induire volontairement en erreur les présidents Abdou Diouf (surtout celui-ci, ce qui n’altère en rien la gravité de sa propre responsabilité dans le conflit en Casamance) et Abdoulaye Wade (trop ingénu à maints égards dans la gestion du « problème casamançais »), alors que de nos jours ils demeurent nocifs, quoique dans une moindre mesure, à l’endroit du président Macky Sall.

Or, nous les connaissons tous, ces dangereux individus. Et parce que nous les connaissons et les reconnaissons comme tels, combattons-les ! Sans état d’âme ! C'est-à-dire, quel que soit par ailleurs notre degré de « proximité » avec eux.

Nous n’en serions, alors, que plus grands, tandis que, tout au moins pour une fois, la bravoure serait de notre côté, fût-ce le temps volage d’une introspection salubre.

Dakar, le 19 mars 2017.

Jean-Marie François BIAGUI

Président du Parti Social-Fédéraliste (PSF)

 


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