Il était à deux doigts de nous arracher la paix …

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Il était à deux doigts de nous arracher la paix …

Mais il avait dû oublier de compter avec la lâcheté des ennemis de la paix, à qui il avait suffi – pour lui voler en l’occurrence la victoire, non ! pour la tuer dans l’œuf – de siffler ou plutôt de prévenir en ces termes : « Nous allons voir comment il va réussir sa mission en lieu et place des filles et fils de la Casamance que nous sommes… »

Il venait pourtant de réussir l’impensable du moment : réunir autour d’une même table les frères ennemis du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) qu’étaient Ansoumana Badji et un certain Biagui. Plusieurs dizaines voire des centaines de personnes étaient alors accourues pour s’adjoindre à eux, qui depuis la Casamance, qui en provenance des autres régions du pays. C’était le 22 février 2006, dans une salle dédiée à l’événement, à l’Hôtel Ngor-Diarama, près de Dakar.

Ainsi, Ansoumana Badji et Biagui fumèrent le calumet de la paix, ce que la télévision nationale et les autres medias de la place se dépêchèrent d’immortaliser pour la postérité, tandis que l’événement si prometteur fit promettre à son promoteur de le rééditer en Casamance, au plus tôt, dans le cadre d’une seconde édition, autrement mieux préparée, et peut-être décisive. Mais il n’en fut rien, hélas, au grand bonheur des ennemis de la paix, dussent-ils se cacher pour le fêter. Du moins pour la majorité d’entre eux, car les plus téméraires, pour leur part, devaient parader tels des paons dans les rues de Ziguinchor, à la faveur des festivités. Et tant pis, si les Casamançais devaient encore attendre des années et des années avant d’humer le cas échéant l’air de la paix définitive en Casamance.

Or, j’étais absent du pays quand, tout à coup, j’appris par la magie de l’Internet le rappel à Dieu, le dimanche 11 septembre 2016, de Me Mbaye Jacques Diop. Homme politique habile, sinon avisé, il l’avait été. Mais si le courage en politique est une qualité, il l’avait à coup sûr. Combattant de la liberté et de la démocratie, il l’avait été aussi.

C’est donc à cet homme, à qui l’on devait l’événement mémorable du 22 février 2006, que je veux rendre hommage ici. Je veux saluer sa mémoire, tout en partageant avec ceux qui l’aimaient leur douleur intime.

Paris, le 15 septembre 2016.

Jean-Marie François BIAGUI

Président du Parti Social-Fédéraliste (PSF)


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