Le MFDC ayant toujours bon dos, pourquoi donc ne pas lui prêter avec intérêt le rôle de « gendarme ripou » ?...

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Le MFDC ayant toujours bon dos, pourquoi donc ne pas lui prêter avec intérêt le rôle de « gendarme ripou » ?...

N’est-ce pas une belle chose que cet exercice de haute voltige qui consiste à saluer et à justifier le rapt de présumés coupeurs de bois clandestins par des hommes armés supposés appartenir à la faction MFDC de Salif Sadio ? L’incident serait survenu le 8 juillet 2015 à Sansamba, dans la région de Sédhiou.

C’eût été, en tout cas, une belle opération de « police » s’il s’agissait, de la part des ravisseurs, d’arrêter ces présumés délinquants de la forêt et de les mettre à la disposition de la police, en l’occurrence la gendarmerie. Et ce, sans aucune autre forme de procès de leur part.

Tout laisse plutôt à croire que cette prise d’otages (quinze personnes dont cinq se seraient échappées à la faveur d’une intervention musclée de la gendarmerie) est la manifestation d’une instrumentalisation d’éléments quelconques isolés, bien qu’ils soient possiblement, en tant qu’individus, de telle ou telle faction du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). De sorte que celui-ci, ayant toujours bon dos, se voit prêter ici le rôle de « gendarme ripou », puisque les ravisseurs réclameraient quelques menus fretins contre la libération des otages.

Quoi qu’il en soit, s’il était établi que les ravisseurs sont de la faction de Salif Sadio, comme tendraient à le suggérer les journalistes qui ont relayé l’information, alors, dans l’intérêt de tous et notamment pour préserver la vie des otages, il faudrait que l’on fasse l’économie de toutes opérations de ratissage pour les libérer, entendu que les autorités affirment, urbi et orbi, être en contact permanent depuis maintenant trois ans avec ce chef de guerre de ATIKA (la branche armée du MFDC), dans le cadre des négociations dites de Rome, sous les auspices de la Communauté Sant’Egidio.

Il suffirait, à cet effet, d’évoquer là-bas cette affaire, sans le moindre détour, et au plus tôt, pour devoir la régler immédiatement, avec intelligence, avant peut-être d’asseoir une stratégie commune de lutte contre toutes les formes de banditisme en Casamance, chacun étant compétent dans sa sphère propre : l’Etat, partout où il en a le contrôle exclusif effectif ; et le MFDC, dans ses « no man’s lands ».

Dakar, le 11 juillet 2015.

Jean-Marie François BIAGUI

Président du Mouvement pour le Fédéralisme

et la Démocratie Constitutionnels (MFDC-fédéraliste)


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