Trois actes plus dramatiques les uns que les autres. Et trois réactions par trop curieuses : juste pour obéir ou pour ‘‘communiquer’’ ?

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Trois actes plus dramatiques les uns que les autres. Et trois réactions par trop curieuses : juste pour obéir ou pour ‘‘communiquer’’ ?

Acte 1er : Le 6 janvier 2018, quatorze personnes sont tuées en Casamance. Toutes sont massacrées dans la forêt protégée de Boffa-Bayotte par des hommes armés non-identifiés à ce jour. Leur crime (pour lequel elles paient ainsi de leur vie) ? Eh bien, la coupe clandestine de bois. En réponse à ce forfait, les autorités décident de l’envoi en Casamance de renforts militaires, suivi aussitôt de bombardements « sans discernement », selon le propos même du député-maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. Ce faisant, l’on prend ainsi le risque inconsidéré de remettre le feu aux poudres en Casamance. Et après ? Après, chacun pour soi et Dieu pour personne en Casamance.

Acte 2 : Le 25 janvier 2018, toutes les radios de la place font état d’un braquage suivi d’un viol dont seraient victimes quatre touristes espagnols (un homme et trois femmes) en Casamance, dans le secteur de Diouloulou. L’enquête diligentée révèlera qu’il n’en serait rien et qu’il s’agirait plutôt d’une entourloupe manifestement bien huilée, tandis que les supposées victimes du braquage et du viol rentreront tranquillement chez elles en Espagne. Et tant pis pour la suite de l’enquête. Et tant pis pour les dégâts collatéraux, notamment socio-économiques, de ce qui passe pour un acte délibérément malveillant. Pis encore, l’on remercierait presque les auteurs de l’entourloupe de n’avoir pu apporter la preuve du braquage et du viol. Et après ? Après, chacun pour soi en Casamance et Dieu pour les Espagnols.

Acte 3 : Dans la nuit du 27 au 28 janvier 2018, un jeune pêcheur sénégalais est abattu par des garde-côtes mauritaniens dans les eaux territoriales de la Mauritanie. Sous le coup de l’émotion, comme précédemment en Casamance suite à la tuerie de Boffa-Bayotte, toutes choses égales par ailleurs, un patrouilleur de la marine nationale sénégalaise est aussitôt dépêché dans les environs. Dans quel but ? Pour faire la guerre à la Mauritanie ? A moins que ce ne soit pour une simple opération de police, celle-là même qui aurait dû être de mise, en permanence, telle une routine, notamment pour contenir nos pêcheurs dans nos eaux territoriales. Et après ? Après, qu’importe si Dieu veille sur les deux nations, la Mauritanie et le Sénégal. Il suffit de se souvenir des « événements de 1989 ».

Dakar, le 1er février 2018.

Jean-Marie François BIAGUI

Président du Parti Social-Fédéraliste (PSF)


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