SEXUALITE-La normalité sexuelle : ma sexualité est-elle normale ?

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  • Article ajouté le : 01 Samedi, 2013 à 10h20
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SEXUALITE-La normalité sexuelle : ma sexualité est-elle normale ?

Est considéré comme « normal », ce qui est conforme à la moyenne et qui respecte les droits de l’homme, ce qui est exempt de pathologie. Définir la normalité permet de dicter les conduites et comportements individuels dans la vie quotidienne.

La question de la normalité sous-tend inévitablement celle de la pathologie. En effet, établir des critères quant à ce qui est normal c’est aussi définir ce qui n’est pas normal, ce qui est donc pathologique. Ce qui est considéré comme pathologique est d’ailleurs supposé être soigné, le corps médical entre ici en scène avec des outils de diagnostic et des traitements afin que l’individu soit dans la norme.

La normalité fonctionne comme un repère pour les individus, ils savent grâce à celle-ci s’ils sont « dans le bon » ou pas. Par contre, elle bloque aussi la réalisation complète de l’individu en plaçant des étiquettes « normalité »/ « pathologie » sur ses pratiques, ses comportements, ses attitudes, les sentiments et émotions qu’il ressent. Enfin, elle peut également déboucher sur de la culpabilité étant donné que l’individu n’est pas dans la « norme ».

La norme n’est pas quelque chose de figé, de fixe, elle se modifie au cours du temps. Elle n’est pas universelle du fait qu’elle varie d’une culture à l’autre, d’une religion à l’autre, d’une communauté à l’autre. Elle peut faire référence à des connaissances acquises du point de vue scientifique et se justifier en fonction de leur efficacité ou suivre un effet de mode et relever de croyances non vérifiées scientifiquement.

 Qu’est-ce que la normalité sexuelle ?

  La normalité sexuelle varie en fonction du contexte dans lequel l’individu se situe (culturel, religieux, sociétal, communautaire), est fonction du temps (au sein d’une même société, ce qui est normal à un moment ne l’est plus nécessairement à un autre), et varie d’un individu à l’autre. Elle fait référence à ce que la majorité des individus d’un endroit et d’une époque donnée font en matière de pratiques sexuelles.

Mais peut-on dire que la normalité sexuelle existe, sachant d’une part qu’elle est fonction du contexte, du temps, de l’individu, sachant d’autre part qu’il y a une diversité de fonctionnement pour une même capacité à mettre en œuvre ? Une chose est cependant sûre, la sexualité est universelle, même si elle ne revêt pas les mêmes formes partout, alors que la normalité sexuelle varie.

Certains aspects de la normalité sexuelle peuvent être étudiés de manière plus ou moins directe au travers d’études scientifiques. Cependant, les activités sexuelles sont généralement cachées du public et donc souvent méconnues. Ils peuvent aussi être véhiculés et mis en avant lors de campagne de sensibilisation, de prévention ou d’information (par exemple le port du préservatif afin d’éviter la contraction de maladies sexuellement transmissibles).

Ce sont différents aspects de la sexualité qui peuvent contribuer à parler de normalité sexuelle (cette liste n’est pas exhaustive) : la fréquence des rapports sexuels, le but du rapport sexuel, les pratiques sexuelles effectuées, le mode d’excitation sexuelle, les fantasmes, le désir, l’utilisation de préservatif, de contraceptif, le partenaire (sexe du partenaire, nombre de partenaires, âge du partenaire), la durée du rapport sexuel, la qualité et durée de l’érection, l’orgasme présent ou pas.

 Ma sexualité est-elle normale ?

A cette question on obtient déjà une première réponse. Elle est normale si elle correspond plus ou moins bien aux exigences de performance de notre société contemporaine.

Norme médicale : le sain et le pathologique.

Est-ce pathologique de ne plus avoir envie de faire l’amour avec son mari ? Est-ce pathologique d’éjaculer rapidement comme un milliard d’autres hommes sur cette planète ? Est-ce pathologique de ne plus avoir d’érection pour la compagne avec laquelle on vit depuis 30 ans ? Est-ce pathologique de ne pas connaître l’orgasme coïtal ?

Le problème en sexologie réside dans le fait que la majorité des difficultés sexuelles ne peuvent être directement liées à une condition médicale. S’il existe effectivement, par exemple, des liens entre diabète et troubles érectiles, entre déséquilibre hormonal et trouble du désir ou entre prise de médicaments et anéjaculation, il existe aussi de très nombreuses situations où la difficulté sexuelle surgit entre deux personnes en parfaite santé physique.On ne peut pas dire que si vous avez moins de désir sexuel ou une tendance à regarder trop de film porno vous souffrez d’une « pathologie sexuelle ». Votre sexualité ne peut être considérée comme pathologique que si elle est clairement liée à une maladie ou un trouble mental avéré.

La norme statistique

Une autre piste pour tenter de savoir si « ma sexualité est  normale » serait la référence à la statistique située dans son contexte socio-historique. La référence à la statistique présente cependant de sérieuses limites.Le premier piège est de prendre les résultats de grandes enquêtes sur la sexualité pour le reflet exact de la réalité.Le deuxième piège consiste à confondre norme statistique et norme médicale.Se comparer aux autres n’est pas la solution. Car on trouvera toujours mieux ou moins bien que soit.

La norme individuelle

A la question « ma sexualité est-elle normale ? » on pourrait substituer la question « Est-ce bon pour moi ? »  ou « Est-ce agréable pour moi ? Est-ce épanouissant ? Est-ce satisfaisant ? ». La norme est mise entre parenthèse pour se centrer sur le vécu subjectif de la personne. Le bien-être de l’individu sert alors de référent à la norme : « Si cela m’apporte du bonheur et que pour moi c’est normal, alors c’est normal ! ».

Mais cette vision des choses est tout à fait individualiste, voire égocentrique. On serait alors tenter de proposer l’habituelle phrase « entre adultes consentants ». Si deux adultes consentants estiment que leur pratique sexuelle est bonne et agréable à eux deux alors ce serait « normal ».

Norme éthique : le bien et le mal

Il semble déraisonnable de limiter la norme à une question individuelle déconnectée de la réalité socioculturelle. On ne peut se contenter de dire à chacun : « Si c’est normal pour vous et que cela vous fait du bien, alors c’est parfaitement normal ! ». La norme doit aussi se référer à une éthique socialement acceptée et acceptable. Cette éthique est évidemment fluctuante suivant les lieux et les époques. Le problème est que chacun possède des opinions et des convictions morales fort variables. Il est dès lors très difficile de s’accorder sur un consensus clair. La vraie question n’est pas de savoir si « ma sexualité est  normale ? » mais de se poser la question s’il existe un conflit entre ce que j’éprouve et réalise sexuellement et ce que je voudrais éprouver ou réaliser sexuellement. Autrement dit : « Est-ce que ma sexualité est celle que je souhaite vraiment, du plus profond de mon être ? »

Norme fonctionnelle : Fonctionnalité et dysfonctionnalité  sexuelle

Mettons un instant la question de normativité à l’arrière-plan. Ce qui devrait intéresser prioritairement l’être humain c’est la souffrance du sujet et/ou de son entourage. La question de la norme devient alors une extraordinaire opportunité de reformuler le problème en des termes thérapeutiques. Il ne s’agit plus de se préoccuper à évaluer si une conduite sexuelle est normale ou anormale mais de tenter à savoir si elle est fonctionnelle ou dysfonctionnelle.

Vivre des troubles érectiles après 60 ans n’est certainement pas "hors norme" sur le plan statistique, ce n’est pas non plus "anormal" dans le sens moral du terme, ni "anormal" sur le plan social, ni même pathologique sur la plan médical ou psychologique. Pourtant, il s’agit bel et bien d’une dysfonction sexuelle dans le sens où le sujet ne peut plus fonctionner de manière satisfaisante sexuellement. Il est donc utile pour le sexologue clinicien de connaître la fonctionnalité sexuelle et d’en établir les limites.

Conclusion :

Il me semble raisonnable de se laisser guider par une interprétation de bon sens. Reformulons la question « Ma sexualité est-elle normale ? » par : « Est ce que ma sexualité fonctionne de manière satisfaisante et épanouissante pour moi, pour ma ou mon partenaire et/ou pour mon entourage social ? » La norme étant alors tout simplement la capacité de fonctionner sexuellement en harmonie avec soi-même, son (sa) partenaire et son milieu socio-culturel large. 

Par Serigne Lamine Bara Fall

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