Le mal social continue d'effrayer le Senegalais Lambda

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  • Article ajouté le : 13 Mardi, 2012 à 04h34
  • Author: Mouhamadou Ba

Le mal social continue d'effrayer le Senegalais Lambda

Changement, rupture, nouvelle vision, Yonu Yokute, Beno Book Yakaar, Beno Sigil Sénégal, ainsi de suite, et ainsi de suite; que de mots et d’expressions empruntés à la langue de Molière et celle de Kocc Barma pour magnifier et indiquer l’urgence tant nécessaire pour la construction d’un Sénégal nouveau. Un Sénégal où les lois favorisent les plus démunis, les oppressés, et les sans voix et non comme ça été le cas avec le régime libéral. Les Sénégalais ont voté pour un changement rapide, équilibré, fort, et permanant qui ne dupliquera en rien les mauvaises politiques qui étaient mises en place jusque-là, s’il en avait, pour combattre la pauvreté, la corruption, et l’injustice sociale. Tout sénégalais sait que Maitre Abdoulaye Wade et ses acolytes ont pillés les ressources du pays de la plus belle et lamentable manière confirmée par le niveau de fragilité des institutions républicaines et pire la dégradation des valeurs d’éthiques.

Le régime précédent s’était forgé des tactiques et techniques de recherches d’investissements nébuleuses et au deçà des normes régies par les institutions financières internationales qui leur permettaient de transférer et de transporter des millions de dollars échappant ainsi à tout control et ne laissant aucune trace. Dakar a ainsi constitué un « hub » pour le passage de l’argent sale, de la drogue, et autres affaires criminelles dans la zone ouest africaine. Le foncier national cédé illégalement et de la manière la plus informelle à des privés et hommes d’affaires pour construire le monument le plus flou et controversé de notre temps. Tous ces agissements ont concouru aux relations tendues entre le gouvernement du Sénégal et celui des Etats Unis représenté par Madame l’ambassadeur Marcia Bernicat qui avait demandé à Abdoulaye Wade d’adopter le système d’automatisation américain appelé « SIGFIP » Système Intégré de gestion des finances pour plus de transparence dans l’utilisation des deniers publiques. Mais rien de cela ne se fera sous le magistère de son excellence Maitre Abdoulaye Wade préférant tourner le dos aux investissements américains et européens pour s’ouvrir aux investissements privés non régulés arabes et chinois.   

Les sénégalais savaient que les caisses de l’état étaient vides, que la corruption avait fini de gangréner tous les compartiments étatiques, qu’Abdoulaye Wade avait créé plus de dettes, de milliardaires, de gouvernements, et d’incertitudes que d’écoles, d’emplois, et d’hôpitaux. Ceci est la stricte vérité de l’agenda de celui qui qualifie son fils, Karim Wade, « blanc comme neige » dans la gestion des affaires de l’état. Voilà les quelques raisons qui ont précipité la chute aux enfers du régime libéral et l’arrivée au pouvoir d’un autre libéral, d’un dissident, et d’un homme réservé : Macky Sall. Ses quelques années d’accompagnages avec Maitre Abdoulaye Wade l’ont certes propulsé aux postes de directeur, de ministre, de premier ministre et de président d’assemblée nationale mais malgré cela  Macky Sall reste un homme impénétrable et imperturbable.

Macky Sall a demandé le vote des sénégalais sur la base d’un programme établi sur plusieurs points dont les plus célèbres étaient et demeurent la réduction des dépenses de l’état avec la limitation du premier gouvernement à vingt-cinq ministres et maintenant on en voit plus de quarante et quelques ministres gouvernementaux et présidentiels combinés sans parler des conseillers, les audits sur l’enrichissement illicite de certaines personnalités de l’ancien régime qui ont fait fortunes pendant le peu de temps passés au gouvernement toujours à l’étape des enquêtes de la gendarmerie, la baisse des denrées de premières nécessitées pour adoucir le panier de la ménagère reste encore à l’état de projet, la création d’emploi, les inondations,  la fin de l’impunité et les délestages électriques, la séparation de pouvoirs pour plus de fluidités et d’indépendance entre les différentes chambres, et last but not least la diminution du mandat présidentiel et renouvelable une seule fois, le nouveau régime n’en parle même pas. La lenteur dans la transformation des propos de campagne électorale en acte réelle commence à perdurer pour des masses populaires qui sont soumis tous les jours, toutes les heures et toutes les minutes aux impondérables aléas qu’offre un pays sous développé comme le Sénégal.

Le récent réaménagement gouvernemental n’inspire pas confiance d’autant plus que tous les ministères ajoutés à part celui des inondations n’ont pas un direct impact sur le vécu des Sénégalais, la nomination de militaires et de retraités aux différentes représentations diplomatiques Sénégalaises est loin d’être un signe de rupture, et les multiples agences créées pour récupérer l’argent détourné ou mal acquis ne semblent pas être bien structurées et outillées pour inquiéter personne. Il y’a conflit d’intérêt quand le Ministre de la Bonne gouvernance est aussi le porte-parole du gouvernement et plus grave un ministre qui exécute la politique générale du premier ministre du Sénégal. Il serait plus approprié, efficace, et efficient de nommer  Latif Coulibaly au poste de directeur d’une des agences de control de biens mal acquis qui aura le pouvoir de veiller sur toutes les branches que celui de Ministre de « Bonne Gouvernance » qui en elle-même est un concept et un code de conduite qui souffle la confiance, la vérité, et un état d’esprit calme et responsable dont toute personne régulière doit cultiver a fortiori des personnes qui gèrent les deniers publiques.

Le Sénégalais Lambda attend de ce nouveau régime des actions réelles, ascendantes et stables mais pas la facilité, l’arrogance, et le tâtonnement. Il est vraiment temps de prouver aux Sénégalais qu’ils avaient bien raison de débarquer l’ancien régime et d’opter pour le changement. Les dernières sorties médiatiques des responsables du parti au pouvoir n’incitent pas la confiance et montrent une certaine faiblesse par rapport à la maitrise de la situation économique et sociale. Il est toutefois connu que l’état n’est et ne doit pas être un créateur d’emplois mais élaborer et dégager des méthodes légales, politiques et environnementales pour des investissements privés locaux et étrangers est du domaine et de la responsabilité de l’état. L’action du gouvernement envers ses constituants doit être fondamentale et visiblement présent à tous les niveaux. Il est important également de noter que le gouvernement actuel ne peut pas de sitôt régler la demande sociale des Sénégalais mais être sur la bonne voie est signe d’espoir et gage de la réussite.

Lavoixdupeuple

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Mouhamadou Ba

 


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