Elections et démocratie sénégalaise: pipis de chat !!! (Par Tidiane NDIAYE)

Blogs

Elections et démocratie sénégalaise: pipis de chat !!! (Par Tidiane NDIAYE)

Chers amis, scientifique et chercheur connu pour mon objectivité, je n'interviens presque jamais dans les affaires politiques de mon pays. Mais là au moment de voter, je me demande pourquoi ne pas le faire avec ma carte Orange de 1000 Frs, car dans ce pays on ne sait jamais... Ce Conseil Constitutionnel dont aucun membre n'est élu, mais seulement nommé, n'a pas pour vocation de dire à la place des représentants du peuple (Parlement), ce qu'il faut faire. Il est constitué pour veiller à la stricte application des lois (votées par les représentants du peuple ), et rien d'autre. Il s'était déjà discrédité, en faisant valider un mandat pour l'ancien chef de l'Etat, alors que ce dernier en avait fait deux.. De même qu'il a permis à son successeur, de ne pas respecter sa parole de s'appliquer le principe du mandat de 5 ans, annoncé à tambours et trompettes aux quatre coins du monde. Pourtant aucune cour suprême, aucun CC ne peut empêcher un président, de quitter la scène, en cas d’empêchement d’exercice du pouvoir du fait de trahison, de maladie ou de mort. Il ne lui appartient pas de décider si un président doit être malade ou quand il doit obligatoirement mourir, pour être remplacé.

Donc le Conseil Constitutionnel ou quelque autre institution de la République, ne peut empêcher un président de démissionner 6 mois avant échéance, pour s'appliquer une promesse, et organiser des élections anticipées. Aussi, vouloir hypocritement tenir compte de "l'avis du CC", qui n'est que "consultatif", pour faire du "Wakh Wakhète, est tout simplement fallacieux et immoral. En faisant sa promesse, le candidat devenu président savait bien, que le mandat pour lequel il était élu, était de 7 ans et non de 5 ans. Donc il lui suffisait de remettre ce mandat au terme de 5ans, et non de s'abriter derrière "l'avis du CC", qui n'a pas valeur de loi. Décidément ce pays va droit dans le mur, surtout si ce lamentable scénario des élections de 2017 (étonnant témoignage de médiocrité, d'amateurisme, ou de calcul machiavélique), devait aboutir à un résultat légitimement contesté. Et comble d'absurdité, on se tourne vers le CC, qui n'a aucune compétence, pour violer la loi électorale. Celle-ci dit clairement, qu'on ne peut voter, qu'avec une carte électorale et non avec une carte non-valide, encore moins avec un récépissé ou pire encore, avec un permis de conduire, dans un pays où la plupart de ces documents sont achetés ou douteux. Mais où on va ? Surement vers un nouveau recul de la démocratie. Un président chef du pouvoir exécutif, n'a pas à se mêler de l'élection du second pouvoir (Législatif), dans un pays souvent cité comme modèle de démocratie. La séparation des pouvoirs, serait donc devenue du pipi de chat ? Alors où sont les juristes, intellectuels et autres membres de la société civile, pour dénoncer cela ? Ah j'oubliais, apparemment il n'y a plus d'intellectuels francs en Afrique. Il n'y a plus que des diplômés chasseurs de postes et de primes. Ils sont actifs dans l'opposition, mais dès que le pouvoir change, on les retrouve "conseillers" ou ministres du nouveau "parvenu". Mais une raison pour ne jamais désespérer de la démocratie, est que notre peuple qui vote depuis 1848, a atteint un tel degré de maturité, qu'il est difficile de le duper. S'il a balayé l'ancien pouvoir, avec plus de 60% de voix ( résultat historique en Afrique pour un "puissant présidant sortant" ), l'actuel pouvoir risque de subir une sanction, dont il ne s'attend pas, comme un arroseur arrosé. Mais quel que soit Alpha, je suis tenté de dire : Senghor, Lamine Gueye, Mamadou Dia, Emile Badiane, Kéba M'Baye, réveillez vous, Ils sont devenus fous, Pauvre Afrique...


Cette entrée a été publiée dans Politique. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien. Alerter

Vous pouvez lire aussi

Commentez cet article

Pseudo *

Votre commentaire :

Pseudo *

Mon commentaire *