Le culte du mensonge, Macky n\'a pas écouté Sérigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy (première partie)

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Le culte du mensonge, Macky n\'a pas écouté Sérigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy (première partie)

Si Macky écoutait Sérigne Cheikh, il serait le premier à combattre le mensonge. Vous verrez dans les parties que nous publierons, qu'entre 2008 et 2009, nous avons combattu le tripatouillage instititionnel qui visait la "mise à mort" de "mon ancien président" Macky SALL.

 

Le Maoulid, fête commémorant la Naissance du Prophète de l’Islam, est un moment de recueillement pour les fidèles et de raffermissement de leur foi. Au Sénégal, la Tarikha tidiania est la confrérie qui majore, à un haut degré, le Maoulid sur toute autre fête à caractère religieux. Ainsi, ni la naissance d’El Hadj Malick SY ni l’une des œuvres De Omar Fuutiiyu TALL ou de Cheikh Ahmed Tidiane CHERIF ne sauraient rivaliser avec la Grandeur du Jour de la Naissance du Prophète Mohamed (PSL). Alors que certains « marabouts » font la Une des journaux par des sorties aussi bien spectaculaires que maladroites, allant jusqu’à blasphémer en octroyant le pouvoir divin de l’élection de la plus haute autorité politique du Sénégal (le Chef de l’État) à leur saint ancêtre, dans l’unique souci de médiatiser leur propre « pouvoir » occulte et d’entretenir, auprès de sottes gens, cette illusion mystique, d’autres, à l’instar de Sérigne Cheikh Ahmed Tidiane SY, n’apparaissent qu’une seule fois par an, le Jour du Maoulid, pour revisiter la Parole d’Allah en l’imbriquant, objectivement, dans l’actualité sociopolitique. Deux sujets, à savoir le mensonge et la question de la légitimité, sur lesquels Maam Cheikh avait longuement insisté (maoulid 2009°, ont révélé, un an après, les pathologies auditives ainsi que la bassesse morale de certains Sénégalais.

Le culte du mensonge, voilà une forme de communication aussi vieille que le monde combattue par les 124000 Prophètes d’Allah. Ils ont, durant leur mission prophétique, opposé aux croyances d’une divinité multiple, la Vérité d’un Dieu unique, Créateur de l’humanité. Même si la science préconise que les croyances et les représentations sociales soient relativisées à cause de la diversité culturelle, nous conviendrons que celles-ci, aussi différentes soient-elles, peuvent être objectivées et unifiées à travers certaines entités comme les invariants culturelles qui sont des espèces endogènes universelles. D’où la gratification ou la condamnation commune par la conscience sociale d’un certain nombre de comportements, comme l’attachement aux valeurs ou le culte des contre-valeurs. L’interdiction de l’inceste est, par exemple, presque, la même partout, la sincérité de l’expression ou la bonne foi d’un homme serait mieux perçue qu’une arrogance ou toute parole calomnieuse. C’est pourquoi, tout au long de son enseignement « maoulidien », Sérigne Cheikh a insisté sur l’urgence de mener une guerre contre le mensonge. Plus qu’avilissant pour la personne qui ment, la calomnie détruit la société en fragilisant le lien social. Dès que des personnes ou des groupes sociaux fondent leurs rapports sur la tromperie mutuelle, un manque de confiance s’installe entre eux, ce qui engendrera des conflits aussi bien latents qu’explicites.

Le Sénégal semble, malheureusement, aller dans une voie recouverte de brouillard où les marchands d’illusions, des mystificateurs de tout genre, marabouts et « princes » en l’occurrence, passent pour des apôtres de prophètes, précipitant ainsi leurs concitoyens dans des cavernes dont ils sortiront avec une cécité et un abêtissement intellectuel. Car, pour régner sans encourir de risque, le Prince, pour sa part, doit obstruer la lumière naturelle qui parvient au peuple et, entretenir, chez celui-ci, la « grandeur » de sa personne, l’invincibilité de sa forteresse, ainsi que la crainte de sa colère et de son épée. Mais un tel projet précaire n’a autre soubassement que le mensonge. Eriger donc le mensonge en modèle de conduite sociale ou de gouvernement d’une cité, ne saurait s’éterniser car, tôt ou tard, des âmes illuminées éveilleront la conscience des hommes par la vérité, comme d’ailleurs on a pu le constater au XVΙΙΙ siècle avec les hommes de Lettres et les philosophes de cette époque dite des « Lumières ». L’ennemie du menteur, c’est à la fois lui-même et l’homme éclairé qui lui rappelle sa mauvaise foi, la parodie de son élégance, mais aussi l’hypocrisie de son hilarité qui deviendront un jour son plaisir mortel.

Le Gamou (ou Maoulid) de 2009, sonnait donc comme un tintamarre et renfermait tous les signes d’un avertissement à l’endroit du peuple sénégalais, depuis ses dirigeants politiques jusqu’aux modestes citoyens que nous sommes. Chacun d’entre nous avait l’obligation morale de mesurer la valeur des propos de Sérigne Cheikh et d’en faire son viatique dans un monde où la corruption morale et la forfaiture sont en train d’être érigées en règle. Nul ne saurait dire que ce vicaire d’El Hadj Malick SY n’aura pas interpellé son peuple contre les maux qui le guettent. Pour ne cibler personne particulièrement, Cheikh serina à ses condisciples que « mak du fenn », c’est-à-dire que le patriarche, vu son âge, ne doit pas mentir. Il doit faire preuve de sagesse en tout et partout. Il a vécu et accumulé des expériences qu’il doit faire profiter aux jeunes générations. Son salut terrestre, autrement dit, l’héritage qu’il laisse à la postérité, mais également son salut céleste seront fonction de son exemplarité naturelle, sans calcul égoïste, proscrivant ainsi, à travers son engagement envers son peule, la quête d’une quelconque gloire personnelle.

Au plan politique, 2OO9 a été une année d’intenses controverses. Nous n’en retiendrons que quelques unes. Le tripatouillage des institutions, fondé sur « je ne sais » quel principe, qui a paralysé pendant des mois notre Parlement et conduit à l’éviction de la présidence de l’Assemblée nationale l’ancien député libéral Macky SALL, autrefois fardé de propos thuriféraires par Abdoulaye WADE, a été une tératologie de plus qui s’est greffée à notre démocratie. Nous, peuples sénégalais, ne sauront jamais quelles sont les véritables raisons d’une telle guerre parlementaire où les protagonistes les plus en vue n’étaient autres que le Président Abdoulaye WADE, son fils Karim, son neveu Doudou WADE, alors président du groupe parlementaire libéral, et le « malheureux » ancien premier ministre Macky SALL. D’autre part, nous n’avons pas été éclairé sur les accusations de détournement de fonds d’un autre ancien premier ministre, Idrissa SECK, qui, depuis son « ralliement » au PDS, parti qu’il a toujours clamé n’avoir jamais quitté, est lavé de tout soupçon. Une chose est certaine, il y a des choses qui n’ont pas été dites, des preuves sûrement dissimulées ou des accusations infondées contre la personne d’Idrissa SECK. Quoiqu’il en soit, l’opinion publique retiendra qu’elle est quelque part victime d’horribles manipulations et de mensonges outranciers.

Deux autres sombres affaires d’État avaient suscité beaucoup de supputations dans la presse locale. Il s’agit de la supposée appartenance du Chef de l’État à une loge maçonnique et de « l’affaire SÉGURA », ancien représentant résident du FMI au Sénégal. Après avoir reconnu que son adhésion à la maçonnerie résultait de son ignorance des fondements et des objectifs de ce groupe sectaire, Abdoulaye WADE aurait « démissionné » car la perception qu’il en avait, c’est-à-dire celle fondée sur des échanges intellectuels fructueux, était contraire aux principes fondamentaux de cette organisation secrète. C’est la parole d’un homme d’État, d’un patriarche. Alors nous ne saurons la nier. Lui seul et Dieu savent ce qu’il en est véritablement. Ce qui est sûr « mak du fenn ». Ceux qui accusent WADE d’être « maître » franc-maçon, n’ont jamais produit de preuves irréfutables. Le pouvaient-ils d’ailleurs puisque le secret est l’un des fondements de la maçonnerie ? Le livre de Sophie COIGNARD, Un État dans un État, présenté dans l’hebdomadaire français L’Express numéro 3010 du 12 au 18 mars 2009, révèle que la négation de son appartenance à une loge, pour un franc-maçon, est un « devoir fraternel ». Pour COIGNARD, le secret même de l’initiation maçonnique n’est rien d’autre que du mensonge. L’influence des loges dans l’administration française qu’elle décrit et dénonce, devrait nous inciter, nous Sénégalais, à beaucoup plus de vigilance dans la nomination de nos responsables administratifs et dans l’élection de nos gouvernants. Notre pays a besoin de dirigeants rompus à la tâche qui tiennent un langage de vérité à leurs mandataires.

C’est pourquoi, l’affaire SÉGURA qui a terni une fois de plus l’image du Sénégal à cause de tous les germes et signes de corruption qu’elle semblait comporter, nous laisse perplexes sur la moralité et la compétence des hommes au pouvoir. Un aide de camp, colonel de surcroît, peut-il vraiment se tromper de mallette et octroyer, à l’insu de tout le personnel de la Présidence, plus d’un demi-milliard de francs Cfa à un fonctionnaire du FMI en guise de cadeau d’au revoir ? Connaissant le sérieux, la vigilance et la discipline du militaire, surtout quand il s’agit d’un gradé des armées, nous restons assez dubitatifs face aux justifications données par WADE. La vigilance et la vérification préalable de toute action à entreprendre sont des règles élémentaires pour un titulaire du DAGOS (diplôme d’aptitude au grade d’officier supérieur). Pour sauvegarder l’image du Prince, il faut convaincre le peuple en chargeant le bouc des péchés que ce roitelet aurait lui-même commis.

Au demeurant, un doute persiste. Si les faits ne se sont pas déroulés comme l’a déclaré la version officielle, s’il y a un mensonge quelque part, ne serions-nous pas en droit de douter de la légitimité des hommes à qui nous avons confié la destinée du pays ? Mais aussi, toute cette suspicion généralisée ne révèle-t-elle pas une manie sénégalaise prompte à diffamer ses hommes d’État alors que nous sommes, chacun de nous dans notre intimité, des menteurs nés ? Malgré tout le sérieux dont font montre les journalistes à l’image de Léopold TAMBA, qui a eu raison de Massaly dans une affaire d’incendie perpétrée contre le Parti socialiste à Thiès, il faut reconnaître que si le délit de presse n’est pas dépénalisé, chaque jour des journalistes, qu’ils soient alliés du pouvoir, de l’opposition ou indépendants, se retrouveraient derrière les barreaux pour diffamation et quelques autres « erreurs » portant atteinte à l’intégrité d’honnêtes citoyens.

Ce dont nous sommes convaincu, c’est qu’un menteur ne peut être légitime. Autant, le degré de patriotisme des présidents américains se mesurait par rapport à leur participation à la guerre du Viêt-Nam, autant l’éligibilité des dirigeants politiques et le degré de citoyenneté des Sénégalais devraient s’évaluer par leur probité dans l’expression verbale et par les actes qu’ils posent au quotidien. Hitler, aurait falsifié « le début de sa propre histoire », nous dit Laurence REES dans un ouvrage intitulé Ils ont vécu sous le nazisme, pour faire croire à l’opinion allemande qu’il était un militant de première heure du parti ouvrier (DAP) en remplaçant le numéro 555 relatif à son rang d’adhésion à ce parti par le numéro 7. BUSH et Tony BLAIRE qui accusèrent Sadam de cacher des armes de destruction massive en 2002-2003, reconnurent, tous deux, leur mensonge, ce qui vaut aujourd’hui à BLAIRE l’acharnement du Parlement anglais contre sa personne, exigeant ainsi de sa part un éclaircissement sur cette nébuleuse propagande orchestrée de connivence avec Georges Walter BUSH. Nous nous apercevons que la légitimité d’un homme d’État n’est pas uniquement fonction de son élection par des voies démocratiques, mais elle peut dépendre des propos qu’il tient et des actes qu’il pose. Mercredi premier septembre 2010 à 4 heures du matin, par Le Sociologue Rebelle

 

 


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